Arctic Monkeys ✖︎ Zénith ✖︎ Lille

C’est à 20h pile que les anglais de The Coral s’emparent de la scène, ceux-ci ayant la délicate tâche d’ouvrir le concert de ce soir dans un Zénith de Lille bien loin d’être plein, alors que les mêmes Arctic Monkeys affichaient complet au Zénith de Paris la veille ! Tribunes assises fermées et une fosse relativement accessible (ainsi il ne m’aura pas été très difficile de passer du fond de la salle aux abords de la scène pour les photos). Soit… C’est ainsi que 45 minutes plus tard d’un show ma foi correct et bien emmené, suivies d’une demie heure de désinstallation matérielle que les stars du soir apparaissent sous les cris stridents d’un public parfois étonnamment jeune. Et si au premier rang, certaines (très) jeunes filles s’égosillent à crier le nom des jeunes musiciens (Alex n’hésitant pas d’ailleurs à s’en amuser à plusieurs reprises), un public plus averti et plus âgé hantait le fond de la salle. Retour sur un concert qui allait tenir toutes ses promesses.

Première motivation pour aller voir les Arctic Monkeys en concert en ce froid jour de 4 Juillet à Lille, l’album « Favourite Worst Nightmare » qui m’avait très très agréablement surpris avec ses nombreuses chansons menées à un rythme effréné. Et c’est d’ailleurs ce qui va caractériser ce concert, une énergie rock qui va transpirer jusqu’aux spectateurs, parfois un peu trop même, certains slammant à tout va dans les premiers rangs pour ne pas parler des jeunes filles réagissant telles des groupies écervelées période boys band. Premier titre, premier coup porté au menton avec « The View From The Afternoon » joué à vitesse grand V mais c’est avec l’imparable et endiablé premier single « Brianstorm » que le bang supersonique a lieu ! On en prend plein les oreilles, ce qui n’est pas pour me déplaire, on est un peu là pour ça. Le groupe n’hésitant pas à voguer d’un album à l’autre, dégainant les tubes plus vite que Lucky Luke lui-même et enchaînant avec un « Still Take You Home » qui confirme que ce concert va swinguer et ce ne sont pas les chœurs du titre qui arriveront à calmer les riffs endiablés balancés les uns après les autres à nos frêles oreilles. Alors certes, comme a dit une amie présente, il en faudrait peu pour que le groupe sombre dans une certaine banalité musicale tant les guitares semblent simplistes oui mais voilà, les Arctic Monkeys ont ce petit truc en plus et ce soir encore, ils le prouvent ! Tous se donnent à fond avec un professionnalisme incroyable jusqu’à la balance du concert car je le souligne, j’ai rarement pu constater un réglage aussi efficace dans la difficile salle du Zénith de Lille ! Le groupe va donc asséner quelques uppercuts musicaux faisant admirablement mouche comme « Dancing Shoes« , « From The Ritz To The Rubble » ou encore « Teddy Picker » qui permet d’apprécier la souplesse de cou du batteur, Matt Helders, qui se contorsionne pour jouer les secondes voix (à son plus grand plaisir) vu la position volontairement en retrait du micro. Le KO technique arrive avec l’enchaînement de « D Is For Dangerous« , « This House Is A Circus » ou encore « Fake Tales Of San Francisco » permettant au groupe et à son public de se retrouver le temps des chœurs de la composition, repris à plein poumon par certains. Malheureusement, c’est bien l’un des rares moments d’intéractivité car le seul petit reproche pour certains de cette soirée est un manque de communication réel avec le public et malgré les quelques « merci beaucoup » dont nous aura gratifiés le chanteur, quelques petits temps morts auront d’ailleurs pu donner l’impression d’assister aux répétitions (ultra maîtrisées) du jeune combo, Alex n’hésitant pas ainsi à accorder ses guitares lui-même sur scène. Personnellement, ceci et le peu de monde présent m’auront donné l’impression d’assister de façon privilégiée à une représentation privée du groupe. Néanmoins, je l’accorde, il était plus embêtant de voir le groupe rigoler sur scène en se sortant quelques plaisanteries loin du micro. Mais peu importe car au final, ces brefs temps morts ne sont rien en comparaison de leur qualité live. Y compris en termes d’éclairage. Preuve qu’un jeu de lumières, à priori minimaliste en termes de matériel peut simplement être génial ! Efficace à souhait, les effets virevoltent sur la toile de fond, lui conférant différents grains de matière et de nombreuses ambiances, bien souvent chaleureuses (parlez-en à Reno, il vous en dira des nouvelles). Le groupe ne lève pas plus le pied avec « Balaclava » et « Old Yellow Bricks » entre autres « I Bet You look Good On The Dancefloor« .
La baisse de régime volontaire interviendra sur la très réussie « If You Were There Beware » qui permet à Alex Turner de sortir une guitare noire et blanche psychédélique du plus bel effet. Le titre sera d’ailleurs suivi du dernier single du groupe, « Fluorescent Adolescent » (bien plus sympa sur scène), « Mardy Bum« , « Do Me A Favour« , l’hypnotique « Leave Before The Lights Come On« , troisième single censé être tiré de l’album « Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not« , qui est en fait une inédite tenant à cœur au frontman. « When The Sun Goes Down » suivra, dernier coup de collier du soir avant de nous livrer « A Certain Romance » tout en douceur pour conclure comme il se doit un concert de 85 minutes dont la parfaite maîtrise et la réelle amitié qui unit les membres du groupe n’auront cessé de transparaître. Assurément un groupe à conseiller en live !

Merci au passage à Camille du label PIAS ainsi que ma bande de joyeux lurons qui se reconnaitront.