Ce soir, les salles parisiennes sont combles, c’est le cas de le dire ! Entre The Subways à la Boule Noire (et soit la meilleure excuse pour [team]Hilikkus[/team] d’aller mater la charmante Charlotte Cooper tout en mettant ça sur le dos du boulot), Oceansize au Trabendo et les prodiges français de BB Brunes à la Cigale (c’était la blague du live report, merci de rigoler) on est gâté ! Spéciale dédicace à ces derniers que je remercie pour nous épargner de la jeunesse fashion parisienne trop hype pour ne pas fumer pendant une soirée.
Etant quelqu’un de plutôt original, c’est avec Popular que j’ai découvert Nada Surf mais il fallait attendre l’écoute du parfait Let Go pour tomber définitivement amoureux de la bande américaine.
Peu importe ce qui m’attend, aucune idée de ce à quoi ressemblent les trois musiciens, le Bataclan est complet bien avant ce mardi 22 avril et c’est avec un grand sourire que j’arrive – roulements de tambours – en avance !
Tandis que Matthew Caws, guitariste de Nada Surf prend tranquillement un verre sur la terrasse de la salle parisienne avec un sourire significatif à la vue de la foule qui attend devant la salle – un comportement humble qui inspire justement le respect, personne n’étant venu le déranger pour une photo – ce sont les Irlandais de BellX1 qui ouvrent avec leur indie rock. On apprécie la grande présence de piano et la qualité des musiciens qui alternent guitares et synthés, rien de révolutionnaire mais un bien agréable moment. Le chanteur plutôt charismatique est assez convaincant dans le style « possédé par son rôle ». La demi-heure allouée est suffisante, le son des britanniques trouvant sûrement davantage sa place lors d’une soirée des Inrocks Indie Club que lors d’un concert plus mainstream.
La chaleur est de mise et c’est avec l’envoûtante Concrete Bed que les américains investissent les planches du théâtre parisien. L’attitude du groupe tout comme l’usage de notre belle langue – pas de « Banjouw Pawis », un français bien maîtrisé – instaure un certain climat de confiance, on suit le groupe dans ses mélodies plus accrocheuses les unes que les autres sans se poser de question. La salle est des plus réceptive, ils l’ont bien compris et en profitent pour nous inviter à suivre leurs pas lors de la superbe Inside of Love « tel un groupe de soul ». La setlist de ce soir manie avec habilité des titres ayant plus de 10 ans de différence, un choix de mise pour le public intergénérationnel déplacé, il n’est donc pas étrange de passer d’une Stalemate qui fait frissonner depuis douze années à la récente Whose Authority enflammant depuis peu les bandes FM !
Etrangement, il y a aujourd’hui encore des personnes pour meugler « Popular« , à croire que Nada Surf est toujours considéré comme un groupe à une chanson. Il n’est pas étonnant, mais assez frustrant, que ce soit lors de cette dernière, marquant la seconde chanson du rappel après une très réussie acoustique de Blizzard of 77, que la foule commence à se mettre en mouvement. A mon goût, c’était loin d’être la chanson la plus réussie de la soirée, le groupe ayant énormément progressé et mûri depuis ce premier enregistrement. Même engouement pour Always Love, il est clairement impossible de considérer Nada Surf comme un groupe des années 90 mais bel et bien comme l’un des groupes les plus prometteurs du moment.
On ressort sur un petit nuage après plus d’une heure et demi en compagnie de Nada Surf que l’on a presque du mal à considérer comme un « groupe », la barrière séparant de la scène des spectateurs ayant paru factice ce soir. C’est un sentiment bien particulier que chaque groupe de pop rock n’a pas le luxe de provoquer, comme quoi c’est en essayant d’en faire le moins qu’on y arrive le mieux. Olympia le 7 Octobre, voilà ce qui devrait être prescrit après une longue journée.
Merci à Mathieu de Cooperative Music pour l’accréditation
