Interview ☭ Red Fang

vm5
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C’est au Hellfest dernier que John Sherman et moi-même avons quitté le set (pourtant sympa) de Witchcraft, pour aller discuter ensemble sur la pelouse de l’espace presse.

Il y a peu d’informations sur l’histoire de Red Fang, votre page Wikipédia n’a que six lignes par exemple. Vous avez des fans fainéants ?
Ah ah ! Oui ! J’imagine qu’on a des fans très fainéants, comme nous ! Je ne sais même pas comment on fait pour mettre des infos là-dessus. Alors si quelqu’un sait quelque chose sur nous, qu’il n’hésite pas.

Du coup tu peux nous raconter l’histoire du groupe ?
C’est une histoire assez longue, je vais essayer de te faire la version courte. David [guitare] et moi on s’est rencontré et on jouait ensemble dans un groupe en Caroline du Nord, sur la côte Est des Etats-Unis. Quand ce groupe s’est séparé, j’ai déménagé à Portland où je connaissais Bryan [guitare/chant], que j’avais rencontré quand il jouait dans un groupe à San Diego. Donc on a commencé à jouer ensemble dans un groupe qui s’appelait Party Time. A ce moment-là, David est arrivé sur Portland avec son groupe, Face Down In Shit. Alors on lui a dit « David, il faut que tu joues avec nous ! ». On a joué tous les trois ensembles pendant quelques années jusqu’à ce que le groupe se sépare. Je me suis alors mis à jouer avec Aaron [basse/chant], et je lui ai dit « on devrait inviter David ! ». Et on a récupéré David mais Bryan était retourné à San Diego. Alors on l’a appelé et on lui a dit de revenir. Au début Aaron était à la guitare, mais on avait trois guitares et pas de bassiste alors on lui a demandé de passer à la basse. Il ne voulait pas trop mais avec quelques « alleeeez, mec ! », il a accepté. Voilà, c’était la version courte. On s’est tous connus il y a pas mal d’années.

Et Red Fang en trois mots ?
Tendu, lâche et fun. [Tight, loose, fun]

On voit bien le côté fun dans vos vidéos ou votre documentaire sur la tournée. Vous vous éclatez vraiment ?
Si c’est pas fun, tu ne devrais pas le faire. Tu sais, à chaque fois que je discute avec d’autres groupes, on se dit toujours qu’il y en a tellement peu qui réussissent à s’en sortir. Alors si ce n’est pas fun, pourquoi le faire ? Donc oui, on fait en sorte de vraiment s’éclater. J’adore ça ! La chose que j’adore le plus au monde c’est d’être sur scène.

Vous rêvez toujours plus grand pour Red Fang ou vous êtes satisfait de la situation actuelle ?
Je n’aurais jamais imaginé il y a quelques années qu’on en serait au point où on en est maintenant. Je suis extrêmement satisfait du train où vont les choses.

Quand on regarde le documentaire, on a l’impression que personne ne réalise ce qu’il se passe. Même Chris [Tour manager] ne semble pas réaliser que vous puissiez remplir des salles à l’autre bout du monde.
Je pense que si tu commences à t’attendre à ça, alors tu seras déçu. Il faut simplement s’attendre à passer un bon moment, et avec un peu de chance les gens vont venir. Et si vraiment un paquet de monde arrive, alors tu peux te dire « Putain ! C’est la folie ! ». Je ne m’imagine vraiment pas en arriver à un point où je m’attendrai à ce que tous les concerts soient complets, mais qui sait. Le problème c’est que ceux qui ne seront pas complet, on sera genre « merde, qu’est ce qu’on a loupé, on fait de la merde ».

C’est quoi le truc entre le groupe et la bière ?
Je suppose que c’est à cause de cette première vidéo que l’on a fait avec notre pote Whitey McConnaughy, qui a réalisé toutes nos vidéos. Il sait qu’on est des mecs qui aimons boire et se marrer, donc il a eu cette grande idée pour « Prehistoric Dog » de nous suggérer d’y aller à fond, de boire beaucoup de bière et partout. Alors on s’est exécuté et maintenant on est connu comme le groupe à bière. Mais personnellement je ne bois pas beaucoup de bière, je suis plutôt vin et vodka. Donc je suis content d’être ici.

L’année dernière vous avez fait une impressionnante tournée européenne et vous remettez ça cette année. Ça se passe bien ?
Oui, on s’éclate vraiment ici. L’année dernière c’était quatre tournées européennes. Cette année, c’est une seule mais six semaines. On aurait aimé commencer plus tôt mais on était occupé à écrire et enregistrer notre nouvel album.

Vous faites un concert tous les soirs ou tous les deux soirs. Ce n’est pas trop dur ces tournées intensives ?
Cette fois on a quelques jours de repos au début. Mais on a toujours été le genre de groupe qui ne peut pas se permettre de prendre un jour de repos. Chaque jour où tu ne joues pas, c’est un jour où tu dépenses de l’argent sans en gagner. Et on a jamais été un groupe qui a fait de l’argent alors tant pis, on continue, on continue, on continue.

Donc vous arrivez à vivre avec les tournées ?
Aujourd’hui oui, quasiment. On fait tellement de dates maintenant qu’on ne peut plus vraiment garder de boulot chez nous, on n’y est pas assez souvent. Certains d’entre nous font barman ou d’autres trucs : quand je rentre à la maison ça m’arrive de remplacer dans le bar où je travaillais, c’est tout.

Au niveau de la musique en ligne, c’est une réelle source de revenue ou seulement un moyen de vous faire connaitre ?
Je ne sais pas. Je ne connais pas du tout Spotify ou ces trucs-là. Je ne sais pas comment ça fonctionne. Je crois qu’on touche quelque chose quand les gens achètent nos titres sur iTunes, mais c’est tout.

Les meilleurs et pires concerts de tous les temps avec Red Fang ?
De tous les temps ? Pour le meilleur, il y a eu tellement de meilleurs que c’est dur de choisir. Pendant longtemps on s’est dit que c’était le Hellfest, il y a deux ans. Mais on a eu tellement de bons concerts depuis ça, à Sao Polo ou à Moscou par exemple. Ces endroits où on n’aurait jamais pensé être. Mais les gens viennent et c’est un truc de malade.
Pour le pire, je pense que le pire concert qu’on ait fait c’était à Seattle, à un endroit qui s’appelle le Crocodile. C’est là où on a démarré. Et on n’était simplement pas prêts : on a raté toutes les chansons. On devait s’arrêter tout le temps, c’était vraiment embarrassant. Le pire, c’est que même nos amis nous huaient ! Heureusement on était un groupe tellement petit que personne ne s’attendait à grand-chose. Donc ça aurait pu être bien pire je suppose.

Puisque vous avez fini d’enregistrer, tu peux nous parler du nouvel album ?
Je l’aime bien ! On a utilisé le même producteur, les mêmes ingénieurs et les mêmes studios que les deux autres albums. C’est assez similaire, car on a des titres courts très rapides et titres longs lents. On a aussi quelques invités.

Coke ou putes ?
Coke ! Tu sais, je suis un homme marié…

Ta femme est toujours à la maison quand tu es en tournée ?
Oui. Parfois pendant une tournée américaine elle vient un jour ou deux. Comme quand on a joué au Orion Festival de Metallica l’année dernière. La copine de notre tour manager et ma femme sont venues et c’était génial car Metallica traitait tout le monde très bien. Nos femmes étaient enregistrées comme groupe donc elles ont eu accès au catering et tout le reste. C’était vraiment sympa.

Un grand merci à Frank chez Petting Zoo Propaganda, à Chris pour la mise au point et au très sympathique John qui me parlait tellement près que j’ai cru que j’allais finir par lui en rouler une.

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