Interview ☭ Enter Shikari

For the English version, scroll down or just Ctrl+F « Tonight ». See you below.

Enter Shikari a toujours été un groupe intéressant, doté d’un son bien particulier et dont l’évolution est clairement perceptible entre chaque album. Aussi, devant la maîtrise dont ils ont fait preuve sur leur dernier opus « The Mindsweep« , on s’est dit qu’il fallait vraiment qu’on aille causer.

Leur tournée européenne débutant par une date parisienne, nous sautâmes sur l’occasion et nous trouvâmes, en une claire après-midi de février, dans la plus haute loge de la Cigale, pour rencontrer cinquante pour cent du groupe.

Rory (guitare) et Chris (basse) s’écrasent sur le canapé de la loge. Je leur fais alors remarquer qu’ils ont l’air fatigués. Ils me répondent qu’ils devraient pas parce qu’ils ont dormi dix heures la veille, et s’en suit une brève mais non moins passionnante discussion tournant autour du fait que, tu vois, dès fois bah genre tu dors pas beaucoup en général et tu te sens bien, mais le jour où tu te relâches un peu et que tu dors dix heures ben paf, t’es mort. Oui. Bon. Bref.

Ce soir c’est le premier concert de la tournée européenne. Comment vous vous sentez ?
Chris : Fatigués apparemment haha ! Non, on est très excités. On a beaucoup de nouveaux éclairages. On a l’impression de faire quelque chose de nouveau et frais. C’est juste stressant.

Rory : C’est toujours une tournée excitante, la première tournée qui suit la sortie du nouvel album. On a une toute nouvelle setlist, toutes les nouvelles chansons. On est vraiment impatients de voir comment elles vont être reçues. En plus de ça c’est certainement mon lighting design préféré. J’ai un tout nouveau guitar set, plein de nouveaux jouets… C’est vraiment comme noël.

Alors la scène c’est un peu l’arbre de noël ici.
Rory : Ouais, c’est surement pour ça que ça me rappelle noël j’imagine.

La dernière fois que vous avez joué à Paris c’était au Bring The Noise Festival en 2013 et vous aviez pour première partie Arcane Roots. On dirait que le courant est passé puisque vous les avez amenés avec vous pour cette tournée européenne ?
Rory : Ouais, d’ailleurs c’était la seule fois où on les a vus, mais on a été très impressionnés.

Chris : Ouais, et depuis ça on a vraiment pris le temps d’écouter leur album et on l’a adoré. On est vraiment impatients de les voir jouer.

Je n’ai jamais été déçu par vos premières parties. Comment vous les choisissez ?
Chris : C’est juste des groupes qu’on aime.

Rory : C’est parfois un peu dur de trouver le groupe approprié. Parce que bien sûr ils ne peuvent pas être plus populaires que toi, sinon ils n’accepteraient pas d’ouvrir pour toi, mais il faut aussi que tu les aimes.

Chris : Ça ne peut pas simplement être quelqu’un qu’on aime. Ça doit être quelqu’un qu’on pense que le public appréciera aussi. Parfois on prend des groupes purement pour nous faire plaisir, mais d’autres fois on est obligés d’y réfléchir de façon un peu plus politique, rapport à ce qu’ils apporteront à l’affiche…

Mais de par la diversité de votre son vous disposez d’un spectre assez large pour choisir.
Rory : C’est vrai. Une fois on a eu mon frère pour du DJ drum n’ bass. On a eu True Tiger pour un live dubstep appelé Tek-One

Chris : Engine-EarZ… Mais on a aussi eu Cancer Bats et on tournera bientôt avec Feed The Rhino.

J’ai jeté un œil à vos dernières setlists et on dirait que vous avez finalement arrêté de jouer « Sorry You’re Not A Winner ».
Chris : Finalement.

Rory : On ne la jouera pas sur cette tournée.

Chris : Ça faisait des années que Rou essayait de s’en débarrasser. Je pense que c’est vraiment une vieille chanson pour nous. Au départ ça devait juste être une B-side. La version finale a été enregistrée en 2006 pour sortir en 2007, donc il y a à peu près sept ans, mais c’est une chanson qu’on a écrite il y a une dizaine d’années. On était un peu fatigués de cette chanson. On n’arrêtera jamais de la jouer mais je crois que pour cette tournée on va faire une pause.

Rou a publié une déclaration sur Alternative Press concernant les meet and greets payants. Vous avez eu des retours là-dessus ?
Rory : Rou est assez passionné par le sujet. Je crois que c’est un truc qu’on a collectivement choisi de ne pas faire. Quand la seule chose que tu as à faire c’est de sortir après le concert pour rencontrer les fans ou même de les laisser entrer pendant le soundcheck… Ça ne demande pas vraiment d’efforts alors on le fait de toute façon.

Chris : On n’aime pas l’idée de faire payer quelqu’un pour un peu de notre temps. Tu es un peu en train de dire que tu es supérieur à eux. C’est un truc qu’on n’a jamais compris.

Rory : Je veux dire, ils ont déjà payé pour venir au concert… Je pense que c’est peut-être parce que les artistes ne gagnent plus tellement d’argent en vendant des albums, mais c’est quelque chose qui n’est pas acceptable pour nous.

Vous avez enregistré « The Mindsweep » avec le producteur Dan Weller, qui est avec vous depuis « Common Dreads« . Le considérez-vous parfois comme le cinquième membre du groupe ?
Chris : Oui, certainement. Il a grandi au sein de la même scène musicale que nous. On avait une forte scène locale de groupes, de DJ’s ou juste de musiciens en général. C’est de là que proviennent nombre de nos influences, en particulier pour nos premières années. Il nous comprend. On pense de la même façon. Et puis c’est juste un très bon ami à nous.
On n’a jamais été en manque d’idées, alors quand on commence à écrire, on le fait tous les quatre sur des démos. Dan arrive au moment où on a suffisamment de choses pour entrer en studio. C’est génial de l’avoir pour nous donner son point de vue, parce que des fois on se laisse un peu emporter par nos idées.

Rory : C’est un regard extérieur qui nous aide.

Votre son est en constante évolution. Qu’est-ce qui a influencé l’évolution qu’on peut entendre sur cet album ?
Rory : La diversité des influences est à peu près aussi diverse que l’album lui-même. Ça avance et ça évolue.

Chris : Je pense qu’après « A Flash Flood Of Colour » on est devenus plus confiants et plus courageux dans nos expérimentations, et que là on pouvait se permettre de devenir encore plus courageux. On ne s’est juste pas retenus.
On a fait une dropbox de musique qu’on écoutait tous à ce moment-là. On a tous beaucoup écouté Jon Hopkins et ce genre de choses, alors ça nous a surement influencés concernant le son de l’album. On a voulu utiliser plus d’instruments, de cordes, de trompettes…

Rory : Rou a dit que quand il écrivait il écoutait presque exclusivement du classique et néo-classique. Personnellement je ne sais pas ce que c’est que du néo-classique mais ça a l’air plutôt cool.

Qu’est-ce qui a été le plus dur pour vous concernant la création de « The Mindsweep » ?
Chris : Je n’ai pas l’impression qu’on ait eu des problèmes. On a juste trouvé ça fun et excitant.

Rory : La seule chose qui nous ait posé problème je pense… (à Chris) et que tu as ratée, ça a été quand on s’est retrouvés avec environ vingt chansons, et qu’on a dû en éliminer pour arriver à onze. Tu avais un mariage ou un truc ?

Chris : Non, j’avais une conférence.

Rory : Ah oui, Chris fait une tournée de conférences sur la musique. Bref, on a vraiment du en éliminer pour arriver à la base. On a fait beaucoup de graphiques avec des axes X/Y/X. D’un côté ça allait de léger à heavy et de l’autre d’expérimental à accessible. On a essayé de de faire l’album le plus varié possible en observant les zones où il y avait trop de chansons semblables. C’était la partie la plus difficile, décider de ce qu’on devrait retirer. On a toujours trop d’idées.

Donc vous n’avez pas eu l’impression de devoir faire quelque chose de différent.
Chris : Non, on s’est juste posés et on a essayé de voir ce qui sortait.

Quand les second et troisième albums sont sortis, la réaction des gens était très souvent basée sur le changement de son, mais j’ai l’impression que cette fois ils se sont plus concentrés sur la qualité des chansons, peut-être parce que maintenant ils sont habitués au changement.
Chris : Ouais, je pense que c’est une bonne chose parce qu’évidemment certaines personnes vont vouloir entendre une progression, tandis que d’autres préféreront entendre le groupe qu’ils connaissent, mais je pense que maintenant les gens ont réalisé qu’on ferait toujours ce qui nous semble juste et frais. C’est vraiment le plus important pour nous, avoir sur l’album une expression de tout ce qu’on peut faire, de toutes les sortes de musique qu’on peut créer.

Y a-t-il eu des chansons difficiles à composer ?
Chris : Il y a toujours beaucoup de défis différents, comme quand tu ne sonnes pas vraiment comme tu aimerais sonner. Ce genre de chose prend du temps. Si quelque chose ne sonne pas exactement comme tu l’imagines dans ta tête, c’est difficile de l’expliquer ou même de savoir quoi faire pour y remédier. Il y a beaucoup de défis de ce genre mais je ne crois pas qu’on ait eu de problèmes émotionnels parce qu’une chanson était trop personnelle ou ce genre de chose.

On retrouve souvent dans vos paroles l’idée que l’humanité doit s’unir pour surmonter ses problèmes, et c’est assez présent dans le premier morceau « The Appeal and the Mindsweep« . En France nous avons eu un bref moment d’unité après l’attentat de Charlie Hebdo. Pensez-vous qu’il faille nécessairement une tragédie pour que les gens se réunissent ?
Rory : Peut-être oui. Je veux dire, pas nécessairement mais c’est généralement comme ça que ça se passe non ?

Chris : Cela provoque certainement une réaction plus importante. Il y a beaucoup de gens qui essaient de changer les choses mais ouais, une tragédie de cette ampleur provoque toujours une réaction plus importante.

Rory : Ça ne doit pas forcément se passer comme ça, mais c’est généralement de cette façon que ça se passe parce que nous sommes des créatures d’habitudes. Nous sommes tous pareils. Tu réagiras uniquement si quelque chose te forces à changer ton point de vue.

Les fans semblent avoir particulièrement apprécié l’expression « you fucking spanner » sur « The Anaesthetist« . Quelles autres insultes britanniques prévoyez-vous de populariser ?
Rory : Je crois qu’il y en a une autre sur le premier album.

Chris : Je ne sais pas, parce que quand on écrit ou quand on enregistre des démos et qu’on a une idée pour une mélodie ou une partie de chant, on n’a pas les paroles de la chanson avant qu’elle ne soit finie. On ne sait pas encore de quoi ça parlera, alors on écrit juste des paroles au hasard et là c’était l’une d’entre elles. Il se trouve juste qu’ici, sur la chanson sur le NHS (National Health Service) ça fonctionnait.

Rory : Et je me souviens d’ailleurs, que « you fucking spanner » étaient les premières paroles qu’on avait écrites sur ce vers sur la démo et que, quand on est allés l’enregistrer, Rou a dit autre chose. Je me souviens de Dan Weller, assis là genre « désolé mec, mais je pense vraiment qu’on devrait garder ça ». Et j’étais genre « dieu merci, il lui a dit » !

Chris : Ouais, je me souviens aussi avoir pensé « il faut qu’il lui dise » à ce moment-là. C’est logique, c’était trop parfait.

Rory : D’ailleurs Kerrang nous a donné cinq K’s dans leur review en disant « nous avons décidé qu’il s’agirait d’un album à cinq K’s au moment où nous avons entendu les paroles « you fucking spanner » ».

A propos des paroles favorites des fans, est-ce qu’il y a une histoire derrière le « Rory C what’s your thesis » dans « Destabilise » ?
Rory : Il n’y a pas d’histoire non, mais on était juste là en studio en train d’enregistrer quand Rou écrivait les paroles. Je me rappelle du moment où ça s’est produit. Il a écrit cette phrase. Il me l’a montrée, et j’ai juste ris et je lui ai dit que c’était ok ! Je n’imaginais pas l’ampleur que ça allait prendre, parce qu’aujourd’hui il ne se passe pas un jour sans qu’on me demande ce qu’est ma thesis !

Chris : C’est assez drôle de le voir réagir quand les gens lui demandent ça, parce qu’il ne veut pas être malpoli et qu’il essaye toujours de s’en sortir en rigolant.

Rory : Bien sûr je ne réponds pas « I don’t fucking believe this ! ». Je me sens un peu comme une bête de foire, alors je réponds un truc comme « Ha ! Pas mal, on me l’avais jamais faite ! ».

Vous avez enregistré une version jazz de « Destabilise » en tant que vos prétendus ancêtres Jonny and the Snipers. Est-ce qu’on peut espérer entendre une autre reprise du passé un de ces jours ?
Chris : On aimerait bien. Cette reprise c’était juste une idée dont on a complètement perdu le contrôle. Je crois qu’on écrivait l’EP pour the « The Paddington Frisk« .

Rory : Non, c’était au studio de Dan à Londres.

Chris : Oui, c’était pour « Pack Of Thieves » et le début de « A Flash Flood Of Colour« . On était en studio. Rou s’amusait sur le piano.

Rory : On s’apprêtait à enregistrer une version acoustique de « Destabilise » et au final ça a dérivé vers une walking bass line.

J’ai entendu que vous deviez tourner en Europe cet été. Une date française de prévue ?
Chris : On espère. On n’a rien de confirmé pour l’instant. On n’a pas le droit d’en parler ou… non pour être honnêtes en fait on n’en sait rien !

Dernière question, la question VisualMusic : Putes ou coke ?
Chris : Oh, je pense que ça va ensemble.

Rory : Je crois que ma copine serait moins énervée si je prenais de la coke.

Merci à Enter Shikari et à Claire et Elise de PIAS.

ENGLISH VERSION:

Tonight is the first night of the European tour. How do you feel?
Chris: Apparently tired haha! No, we’re very excited. We’ve got lots of new lightings. It feels like we’re doing something very fresh and new. It’s just nerve wracking for us.

Rory: This is always the most exciting tour, the first tour of the new album where you’ve got a whole new setlist, all the new songs. We’re very excited to see how they’re going to be received. And on top of that this is definitely my favourite lighting design. I’ve got a completely new guitar set, lots of new toys… It’s really like Christmas day.

So the stage is like the Christmas tree here.
Rory: Yeah it’s another reason. I think it reminds me of Christmas I guess.

The last time you played in Paris, it was for the Bring The Noise Festival in 2013 and the opening act was Arcane Roots. It seems like you guys got along because you’re bringing them with you on this European tour?
Rory: Yeah, actually it’s the only time we’ve ever met them but everyone in the band and crew were very impressed by them.

Chris: Yeah, and since that, a lot of us had got around to really start listening to their album and we love it. We’re excited to see them as well.

As far as I can remember I’ve never been disappointed by your opening acts. How do you pick them?
Chris: It’s just bands we like.

Rory: It’s hard sometimes to find a good, appropriate, support. Because of course they can’t be more popular than you, otherwise they wouldn’t support you, but you have to like them as well.

Chris: It can’t just be someone we like. It has to be someone we think the audience will enjoy as well. Sometimes we take a band purely for our own enjoyment, but other times we have to think a bit more politically I guess. What they’re going to bring to the bill music-wise…

But because of your sound, you’ve got quite a large range of bands to pick from.
Rory: That’s true. I mean, once we’ve had my brother just doing drum n’ bass DJ. We’ve had True Tiger doing a live dubstep act called Tek-One

Chris: Engine-EarZ… We’ve had Cancer Bats, and Feed The Rhino coming up…

I’ve checked out your last setlists and it seems like you’ve finally stopped playing “Sorry You’re Not A Winner”.
Chris: Finally.

Rory: It’s gone for this tour.

Chris: Rou’s been trying for years. I think that’s just such an old song for us. It was originally just meant to be a B-side. The final version was recorded in 2006 and released in 2007, so that was about seven years ago, but we wrote it ten years ago. We were a bit tired of it. It’s never gonna go away but I think that for this tour we won’t play it.

Rou published a statement on Alternative Press about fans being charged to meet their favourite artists at meet and greets. Did you have any feedbacks about that?
Rory: Rou’s very passionate about the subject. I think it’s something that we’ve collectively agreed not to do. When all you have to do is go outside after the gig and meet the fans or let them in for the soundcheck and say hello, it’s not a lot of effort, so we just do it anyway.

Chris: It feels wrong to us to charge someone for your time. You’re kind of saying that you’re better than them. That’s something that we’ve never been able to understand.

Rory: I mean they’ve already paid money to come to the show… I think it’s maybe because nobody makes money out of records anymore, but it just doesn’t sit right with us.

You’ve recorded “The Mindsweep” with the producer Dan Weller who’s been with you since “Common Dreads”. Do you sometimes consider him as the fifth member of the band?
Chris: Yeah, definitely. He grew up within the same sort of music scene as us. We had a really strong local scene of bands and DJ’s and general musicians. That’s where a lot of our influences come from, especially for the early years. He gets us. We’re very similar minded. And he’s just genuinely like a very good friend of ours. We’ve never been a band short of ideas, so when we start writing, the four of us, we make demos. Dan comes in at the stage when we’ve got enough material to go into studio. It’s just great to have him come in with a fresh set of ears, because sometimes we go too far with our ideas.

Rory: It’s that sort of outside view that helps us.

Your sound is always evolving. What would you say influenced the evolution we can hear on this album?
Rory: The diversity of influences is about as diverse as the album itself. It just roams and evolves.

Chris: I think that after “A Flash Flood Of Colour” we felt very confident and became quite fearless on our experimentations. And now we could become even more fearless. We just didn’t hold back.
We’ve made a dropbox of new music we’ve all been listening to. We all listened to a lot of Jon Hopkins and stuff like that so it probably influenced us sound-wise. We wanted to use more live instrumentation, strings and real instruments, trumpets…

Rory: Rou said that when he was writing he was listening almost exclusively to classical and neo classical. Personally I don’t know what neo classical is but it sounds pretty cool.

What was the most challenging thing regarding the creation of “The Mindsweep”?
Chris: I don’t think we’ve found it challenging. We just found it fun and exciting.

Rory: The only challenging thing really I guess, (to Chris) which you missed out, was when we had like twenty songs, and we had to cut it down to eleven. Did you have a wedding or something?

Chris: No, I had a conference.

Rory: Oh yeah, Chris is doing a music tour. Well, we had to cut it down to the basis. We made by lots of graphs, so we placed the songs on those X/Y/X graphs. On one side it was heavy to light and the other side it was experimental to accessible. And we tried to sort of plot the songs around to make the most varied album as we could and see where there were clusters and take some out. That was the hardest part, deciding what to take out. We always have too many ideas.

So you didn’t feel like you had to do something different from your previous albums.
Chris: Yeah, just sitting down and see what comes out.

When the second and third albums were released, people’s reactions were very much based on the change of sound, but I feel like this time they focused more on the quality of the songs, maybe because now they are used to the change.
Chris: Yeah, I think that’s good because obviously some people will want to hear a progression, and some people want to hear the band that they know, but I think that now people realise that we’re always going to do what feels right and fresh to us, and that’s really the most important thing to us. It’s to have on the album an expression of everything we can do, every kind of music we can create, and that’s the main focus. We want to get on there.

Were there any songs that felt tricky to compose?
Chris: There’s always lots of different challenges, like when you’re not sounding quite like you’re wanting to sound. That kind of thing takes a while. If something is not sounding quite right as you want it to sound in your head, it’s hard to explain it or even to know what to do to make it sound like what you want to hear. There are all these sorts of challenges, but I don’t think we had any emotional challenges because a song is too personal or something like that.

One of the recurring themes in your lyrics is the necessity for the human race to unite, and it’s quite present on the album opener “The Appeal and the Mindsweep”. In France we’ve had a brief moment of unity after the attack at Charlie Hebdo’s. Do you think that it necessarily takes a tragedy for people to finally come together?
Rory: I think that maybe yeah, I don’t know. I mean, it doesn’t have to but it’s generally how it seems to work doesn’t it?

Chris: There’s certainly a bigger reaction. There’s obviously people out there who think the same way or are actually out there trying to change things. But yeah, after a tragedy like that you have a bigger reaction.

Rory: It doesn’t have to be like that but I think it generally is the way that it is because we’re all such creatures of habit. Everyone’s the same. You react if something’s really stirring you up to feel differently.

The fans seem to have particularly appreciated the use of the expression “you fucking spanner” in “The Anaesthetist”. What other British insults do you plan on popularising?
Rory: I think there’s another one on the first album.

Chris: I don’t know, because when we’re writing or making demos and we have an idea for a melody or the rhythm of vocal line, we don’t have the lyrics till the song is finished because we don’t know what it will be about yet. So we just write random lyrics, and that was one of them. It just so happens that on the song about the NHS it worked.

Rory: And I remember actually, that “you fucking spanner” was the first lyric in that verse on the demo, and when we came to record it Rou said something else. And I remember Dan Weller sitting there, and he was like “sorry mate, but I really really feel strongly about this”. I was like “thank god he said it”!

Chris: Yeah, I remember sitting in that room thinking “he’s gotta say it”. It makes sense. It’s too perfect.

Rory: Kerrang actually ended up giving us five K’s and in their review they said “we decided this was a five K’s album the moment we heard the lyric “you fucking spanner””.

Speaking about fan’s favourites, is there a story behind the “Rory C what’s your thesis » line in “Destabilise”?
Rory: There’s no story no, but we were just sitting in the studio when we were recording and Rou was writing the lyrics. I remember the moment it happened, when he wrote this line. He told me and I just laughed and said it was ok. I didn’t think that it would become such a thing, because now literally like every day I get asked what my thesis is!

Chris: It’s quite funny watching him react when people ask him that because he doesn’t want to be rude to the people and kinds of laughs it off.

Rory: I’m not just like “I don’t fucking believe this!”. I feel like a dancing monkey, so I go like “Ha! Nice one, never heard that before”.

You did a jazz version of “Destabilise” as your so called ancestors Jonny and the Snipers. Can we hope to hear another cover from the past some day?
Chris: We’d like to. When that one started that was just an idea that got extremely out of control. I think we were writing the EP for “The Paddington Frisk”.

Rory: No, it was at Dan’s Studio in London.

Chris: Yeah it was for “Pack Of Thieves” and we were doing the beginning of “A Flash Flood Of Colour”. We were in the studio. Rou was messing around on the piano.

Rory: We were gonna record an acoustic version of “Destabilise” and it sort of became like a walking bass line.

I heard that you are touring Europe this summer. Any chance to see you in France?
Chris: Hopefully. We’re not confirmed. We’re not allowed to say or… to be honest we don’t know.

Very last question, the VisualMusic question : What do you choose between cocaine or hookers?
Chris: Well, I think they both go hand in hand.

Rory: My girlfriend would be less pissed off at cocaine.

Thanks to Enter Shikari and to Claire and Elise from PIAS.