Interview ☭ Curtiss

Comme pas mal de monde j’ai découvert Curtiss en 2005 avec leur album « Simplicity » et son son à la fois pop et torturé que beaucoup avaient qualifié d’emo à l’époque. Seulement voilà, depuis 2005 Curtiss a évolué, et quand [team]Justme[/team] m’a proposé de faire cette interview j’ai pensé que c’était le meilleur moyen de prendre des nouvelles, un peu comme pour le vieux pote brésilien perdu de vue qu’on retrouve bien plus attirante quelques années après.
Le seul ennui, c’est qu’en bon parisien je n’avais pas le temps de me rendre dans le sud et j’ai donc du procéder par mail.

Commençons par un semblant de conversation : Salut Curtiss !
Nico (guitare) : Salut FooFree !

Votre premier album « Simplicty » avait été salué par la critique lors de sa sortie en octobre 2005. Pourriez-vous décrire Curtiss aux petits jeunes qui n’étaient pas là il y a 5 ans ?
Greg (guitare) : Curtiss existe depuis 2002 et la plupart des morceaux de « Simplicity » ont été composés aux débuts du groupe. Le deuxième album a été écrit essentiellement en 2009-2010, donc aux petits jeunes qui n’étaient pas là il y a cinq ans je dirais simplement que les deux disques sont très différents car plus de six ou sept ans les séparent pour certaines chansons.

Nico : Pour le reste, la biographie du groupe dispo sur notre page facebook fera parfaitement l’affaire !

C’est la question qui agace souvent les groupes parce que « tu peux trouver tout ça sur internet », mais comme je n’ai rien trouvé je la pose quand même : Quelle est l’origine du nom Curtiss ? Un hommage à un certain Curtiss ou à une machine à laver ?
Nico : Alors, en fait, on travaille tous dans l’électroménager…

Greg : Et on cherchait un nom de marque de machine à laver cool mais comme Brandt était déjà utilisé par Mike, on s’est donc rabattus sur Curtiss.

Nico : Qui sponsorise désormais le groupe pour tout ce qui est frigo, hotte aspirante et autre chauffe-biberon.

Greg : Plus sérieusement, il n’y a aucune signification particulière, mais ça sonne bien, ça se retient facilement et ça a l’avantage d’évoquer Joy Division qu’on aime bien dans le groupe.

Je ne me rappelle pas de la date du dernier concert de Curtiss sur Paris mais c’était il y a bien cinq ans non ?
Nico : En fait, le dernier concert a eu lieu le 30 juin 2010 au Klub. C’était notre quatrième passage à Paris. Le premier, c’était en octobre 2005 au Café de la Plage à la sortie de « Simplicity« . Le deuxième a eu lieu au Batofar quelques jours plus tard. C’est Damien d’Only Talent, qui s’occupe aujourd’hui de nos concerts, qui nous a permis de faire cette date en remplacement du groupe Emanuel qui avait annulé sa tournée avec Alexisonfire. Six mois plus tard, on a eu la chance de jouer au Trabendo en ouverture d’(hed)PE grâce à un concours organisé par rock sound.

Le public est venu en nombre lors de votre passage au Klub le 30 juin, ce qui peut être impressionnant pour un concert resté relativement confidentiel. Vous attendiez vous à une telle réponse de la part du public parisien après toutes ces années ?
Greg : On se disait que le public du premier album avait peut-être disparu avec le temps, mais d’un autre côté on savait que la diffusion de « Shaker » sur Ouï FM grâce à Pierre de Bring The Noise amènerait du monde. On était donc plutôt optimistes.

Nico : C’est toujours un plaisir de jouer dans une salle comble, quelle qu’elle soit. On a toujours été bien reçus par le public parisien, pourvu que ça dure et si possible dans des salles de plus en plus grosses !

Votre deuxième album devrait sortir courant 2011. Avez-vous des précisions concernant son nom ou sa date de sortie ?
Nico : Concernant le nom, on l’a longtemps cherché, mais il semblerait qu’on ait enfin trouvé le bon il y a quelques jours ! Tout le monde n’a pas encore donné son accord, mais comme on fait les photos pour la pochette ce week-end (26-27 février), on devrait pouvoir annoncer tout ça très prochainement. La sortie sera d’abord digitale, dans le courant du mois d’avril. On fera ensuite une sortie physique, pour que le public puisse acheter le disque en concert ou par correspondance s’il en a envie.

Vous avez publié des vidéos sur youtube où l’on vous voit enregistrer cet album aux studios All-Production avec Christian Carvin. L’enregistrement s’est achevé en janvier 2010. Que s’est il passé depuis ?
Nico : Une grosse phase de recherche et de démarchage de labels, qui n’a pas donné grand-chose d’ailleurs…

Greg : On a fait aussi quelques concerts par-ci par-là, un peu de promo et on a tourné le clip de « Shaker » qui commence à être diffusé sur certaines chaînes du câble. On commence à peine à récolter les fruits de tout ça avec des propositions de dates qui arrivent de plus en plus régulièrement.

« Simplicity » par sa violence mélancolique portait sur le lieu et l’envie de se tirer (du moins c’est ce que j’ai ressenti). Comment décririez-vous l’esprit de ce futur album ?
Alex (chant) : Les textes s’inspirent beaucoup plus du quotidien. Ça parle de nos joies, de nos peines ou de nos sorties comme dans le morceau « What’s On? » par exemple.

Je n’ai pas eu la chance de l’écouter, mais j’étais au Klub en juin dernier et la setlist était, mis à part le dernier morceau, composée essentiellement de nouveaux titres. J’ai remarqué que le chant ne comportait plus de parties criées. Est-ce un choix délibéré ?
Greg : C’est une évolution naturelle. Comme je disais, plus de cinq ans séparent les deux albums. Entre temps nos goûts ont évolué, on a été influencés par d’autres groupes… Globalement, on avait envie de faire quelque chose de plus pop, de plus épuré, de plus catchy. On s’est donc naturellement orientés vers des parties vocales uniquement chantées, même si ce n’était pas une consigne figée au moment de l’écriture. Tu n’es pas le premier à nous parler du fait qu’il n’y ait plus de parties criées et c’est toujours amusant car mis à part le morceau « And Justice For All« , il ne devait y avoir que deux ou trois passages criés sur « Simplicity » au maximum… Il faut croire qu’ils étaient particulièrement bien réussis !

Nico : La setlist du Klub était essentiellement composée de nouveaux morceaux car ceux de « Simplicity » qui comportent du chant crié ne sont plus vraiment au goût du jour. En revanche, certains titres du premier album comme « Stimulus » ou « List » passent plutôt bien au milieu des nouvelles chansons.

En 2008 trois nouveaux titres ont fait leur apparition sur le net (« You Are« , « Drop By Drop (A Water Tale) » et « What’s On?« ). « You Are » a d’ailleurs bénéficié d’un clip réalisé par Berzerker. Ces morceaux se retrouveront-ils sur un prochain EP/album ?
Nico : Oui bien sûr, ils figurent tous les trois sur l’album. C’est les premiers morceaux composés pour cet album d’ailleurs. On en avait fait un quatrième lors de cette session de composition, mais il n’a pas été conservé. Pour le clip du live acoustique de « You Are« , nous avons la chance de bénéficier de la précieuse aide de Berzerker. On aime ce qu’il fait, il aime ce que l’on fait. C’est toujours un plaisir de bosser avec lui !

Le 5 juillet 2010 vous avez sorti « Shaker« , un EP trois titres annonçant l’album à venir. Quels retours avez-vous eu de la part des fans ?
Greg : De très bons retours dans l’ensemble. Les morceaux et le clip plaisent.

Nico : On a eu également pas mal de retours dans lesquels les gens nous demandaient quand est-ce que l’album sortirait. L’EP a été généralement bien reçu. La sortie digitale a plutôt bien fonctionné. Mais les fans en veulent toujours plus et le plus vite possible !

« Shaker« , le titre qui donne son nom à l’EP, a également eu droit à son clip par le prof Berzerker. L’univers rappelle l’esthétique intimiste de l’artwork de « Simplicity » (la photo panoramique du salon en désordre, les textes écrits à la main et raturés…). On y voit le groupe jouer dans un mobile home et un homme courir pour tenter, sans succès, d’arriver à une fête. D’où vous est venue cette idée ?
Nico : Alors pour ce qui est de l’idée, il s’agit d’une étroite collaboration entre Berzerker et Laurent Menicucci, le frère d’Alex, le chanteur. Laurent a trouvé l’endroit, l’inspiration est venue et le Professeur a mis sa patte et son savoir-faire.

Avez-vous d’autres projets de clip pour 2011 ?
Nico : Rien de précis pour l’instant, mais rien d’exclu non plus… Tout va dépendre de l’accueil du public pour ce nouvel album.

Vous serez prochainement en concert à Paris et Marseille. D’autres dates sont-elles prévues ?
Greg : Nous jouerons également à Saint-Etienne le 30 mars. D’autres dates sont en cours de booking pour cette période.

Pour finir voilà la question que tout le monde attend : putes ou coke ?
Nico : Les deux !

Greg : Coke (Diet).

Merci à [team]Justme[/team], à Curtiss et à leur manager Guillaume.