Le single solo de Jack White est en écoute en source. « Fly farm blues » que ça s’appelle.
« St Anger » est un album cruel. Cruel pour tous les fans de Metallica, conditionnés pendant 20 ans à grands coups d’hymnes de stade, de guitares masturbatoires voire quelques fois de violons dégoulinants. Alors que le groupe reste sur un double album live avec un orchestre symphonique au son ultra propre (qui a dit grandiloquent ?), voilà que les Horsemen sortent un album des plus spartiates : pas de solos, pas de balades, un son bien crade et une caisse claire à désespérer plus d’un metalleux.
Pourtant, l’album est bon. Les riffs tranchants d’[b]Hetfield[/b] et les blasts furieux d’[b]Ulrich[/b] foutent un bordel pas possible. De la double pédale à en crever. Une basse grasse aux accents groovys. Des breaks énormes à faire mosher un sourd. Des structures osées éloignées des standards du métal. Pas de lissage intempestif. Sale et méchant. Pour un peu, on croirait un album de hardcore. « St Anger » contient une énergie qu’on croyait disparue chez les Mets. [b]Newsted[/b] parti, les 3 survivants ont pris de vrais risques artistiques, pour proposer un album cohérent, surprenant, qui prend vraiment l’habitué à rebrousse-poil.
Mais, au-delà de la genèse chaotique de cet effort, Metallica a oublié un paramètre important : Les fans sont de sacrés casse-couilles. Quand ils n’ont pas ce qu’ils veulent, ils se moquent et prononcent des sentences menaçantes. L’album sera surnommé [i]St Wanker[/i] (Saint Branleur en bon français), et le groupe sommé de revenir dans le droit chemin. Déjà affaibli par l’affaire Napster et ne voulant se couper de leur principale source de revenu, [b]Metallica[/b] décidera finalement de faire ce que les fans réclament depuis 10 ans. « Death Magnetic » est un album « [i]en hommage aux personnes rencontrées lors de notre carrière aujourd’hui décédées[/i] ». Manière polie d’avouer que l’album n’a rien de novateur, et n’est composé que de plans déjà joué par les [b]Mets[/b] dans les années 80 et 90.
En se contentant de remixer leur répertoire classique pour se conformer aux désidératas de ses admirateurs, Metallica cherche à faire passer St Anger comme une erreur de parcours. Se comportant en bon gestionnaire, les rois du métal (© [team]Bud[/team]) empruntent la dangereuse route des groupes emprisonnés dans leur musique, comme U2 ou AC/DC, condamnés à sortir des albums identiques les uns après les autres, et à jouer les mêmes morceaux de stades en stades comme des putains de jukebox.
