Young Fathers ✖︎ Heavy Heavy

Le trio des Young Fathers a troqué sa productivité soutenue pour une pause de 5 ans avant de nous revenir avec Heavy Heavy. Voyage, pandémie et retour aux sources côté compo pour ce nouvel album.

Au-delà du fameux délai lié au COVID, les Young Fathers avaient besoin de recul pour se remettre au turbin. Si le voyage au Nigéria pour Kayus Bankole imprime une partie du son, c’est surtout l’enregistrement dans un sous-sol qui serait à l’origine du recentrage opéré avec ce disque. 35 minutes au garrot et aucun morceau au-dessus des 3.30. Des titres rythmés par les chœurs en alternance des trois larrons, d’une cadence assez élevée avec des thèmes amenant une interprétation encore à fleur de peau tournant autour de l’oppression et la recherche de sensations, . ‘I Saw‘ en bon single est un très bon véhicule pour montrer de quel bois se chauffe l’ensemble. Tout comme la palpitante ‘Drum‘, qui répond à nos envies d’entendre la machine s’emballer. ‘Geronimo‘ revient à des ambiances assez connues de leur part mais c’est aussi ce que l’on est venus chercher. ‘Holy Moly‘ est l’autre pièce que nous retiendrons. Hasard ou non mais nous préférons lorsqu’ils appuient sur l’accélérateur. Peut-être par leur sens du tempo, l’alchimie de leurs voix et cette dynamique si particulière. Ce qui n’empêche pas d’apprécier le disque dans l’ensemble ou sa dernière piste complètement schizophrénique dans sa construction jusqu’à sa fin abrupte.

Déjà douze ans de boutique pour les Young Fathers et leur son demeure authentique et assez unique. D’autant plus en l’absence d’équivalence, comme un TV on The Radio inaperçu depuis 2014 ! Fiévreux et puissants, le groupe sera en pleine possession de ses moyens dès le 24 février à l’Elysée Montmartre.

NOTE FINALE
Groupé.
A l'heure du cinquième album et des douze ans d'existence, les Young Fathers gardent en pertinence sans se répéter, ni se diluer. Si l'on préfère toujours quand ils taffent la cardio, on est encore en présence d'un bel album de leur part.
4