Bob Mould ✖︎ Patch The Sky

Bob Mould, musicien de son état depuis la fin des années 70. Tout d’abord, au sein du groupe de punk-rock Hüsker Dü puis, après une période en solo de 2 ans et demi, au sein de Sugar (ayant pondu le très bon Copper Blue). Depuis 1996, le bonhomme sévit à nouveau en solo. Considéré par Krist Novoselic comme le Parrain de la mafia de l’Indie Rock, le nouvel effort (son 12ème en solo) Patch The Sky est sorti fin Mars 2016. Il vient compléter une trilogie formée avec les albums

La config’

Bob-Mould-Patch-The-SkyBob Mould, album solo. Derrière ce nom (qui francisé donnerait le sexy Robert « la » Moule), point de guitare sèche, de vocalise légère et haute. Sous son propre nom, il s’est entouré de Jason Narducy à la basse et du batteur Jon Wurster (pour une troisième collaboration depuis 2012). Ce power-trio délivre un album enivrant, énervé, où la sensation d’urgence se fait sentir. On entre directement dans le vif du sujet, les morceaux s’enchainent parfaitement. Le trio sort ses tripes, lâche les chevaux.

Patch The Sky

Quel vide tend à combler Bob Mould ? Celui, plus terre-à-terre, dû à la perte de sa mère il y a 2 ans ? Celui, plus métaphorique, lié à sa capacité « innée » de faire du garage rock, une pop-punk mais de tâtonner dans des styles plus « recherchés »

Je ne saurai répondre à cela (seul lui le peut) mais la bob-mouldmeilleur des réponses est cet album. « Voices In My Head » nous propulse d’emblée avec un grand coup de pied au cul sur un train lancé à toute allure. Les quelques secondes du début nous laisse à peine le temps de prendre une grande inspiration. La suite déboule rapidement. Les morceaux passent et laissent uniquement un souvenir evanescent, non pas leur « simplicité » ou une quelconque médiocrité. Uniquement parce que cet album doit être vécu au présent. Faire fi des morceaux passés, ne pas penser à ceux à venir. Uniquement celui écouté à l’instant t. « The End of Things » est l’archétype de cet album. Son riff absolument dantesque nous renvoie à la belle période Hüsker Dü. « Hands are Tied » et sa durée inférieure à 2 min est comme un coup de poing de Mike Tyson. Sonné, encore KO, tu ne t’es pas encore remis du choc que le tout est déjà parti ; à mille lieux de là.

« Black Confetti« , son riff lourd et gras, sa rythmique impeccable es également une des bonnes trouvailles de l’album. « Loosing Sleep » entraîne un syndrome des jambes sans repos, aggrave notre insomnie et notre envie d’en découdre avec cet album. Si « Pray for Rain » était le sermon du Dimanche, les églises seraient probablement plus remplies de fidèles.

La Suite ?

Bob Mould n’a déjà rien à prouver après tant d’années à bourlinguer, à écrire des morceaux. Patch The Sky, malgré ses 55 ans, est un album vif, urgent qui prend aux tripes, répond à des besoins primaires et n’a rien à envier à des jeunes débutants morts de faim, pleins d’énergie et de rage. Espérons qu’il continue sur cette lancée pour satisfaire nos cages à miel.