Militarie Gun ★ L’Aéronef

À l’heure où l’on est inondés de contenu, l’amateur de musique peut aussi se sentir dépassé devant le nombre exponentiel de groupes et de fois où on lui dit « tiens tu connais tel groupe ? »
Impossible d’être exhaustif devant tant de choix et Militarie Gun fait clairement partie de ces groupes dont la hype m’a atteint avant les singles. Pas faut de baigner dans le milieu et les heures d’écoute continue sur Spotify en mode découverte. Qu’à cela ne tienne, le groupe venant jouer dans la salle pour laquelle j’officie, l’occasion n’était que trop belle de constater si cette hype était méritée.

Militarie Gun, c’est quand même le groupe de skate rock contrarié. Ça vient de LA, ça sonne comme du rock ensoleillé de LA. Et j’avoue, moi le skate rock, ça me passe au-dessus avec un jolie ollie 360°. OUAIS MAIS VOILÀ, j’ai persévéré, écouté et me suis rendu compte que derrière ce registre simpliste d’apparence, le groupe proposait des choses un peu plus subtiles. À l’heure où Turnstile a conquis le monde avec son hardcore (édulcoré diront les puristes) mais surtout très calibré, on se dit que Militarie Gun semble avoir bien embrayé dans le même registre.

En live, ça joue de façon très directe ! Sans fioritures, tout comme le dresscode en mode normcore, chaque musicien ressemble aux quidam du coin qui aurait ramassé un instrument. D’ailleurs et pour l’anecdote, si l’on profitera de 2 groupes en ouverture, on apprendra que c’est bien Militarie Gun qui les aura convaincus de ne pas se faire chier « allez-y, utilisez la batterie, on s’en fout ». Pas étonnant pour des mecs dont le leader, Ian Shelton écume les scènes hardcore US depuis 15 ans en mode DIY.

Gros plaisir du soir et plutôt exceptionnel ici, la sécurité de l’Aéro laisse monter le public sur scène. Ce qui donne enfin au Club des allures de vraie scène hardcore US et quelle régalade ! Ça pousse, ça se jette, clairement on est vendredi soir et tout le monde est là pour relâcher la pression. « Aint No Flowers » propulse déjà la soirée dans une dimension de gros et joyeux foutoir que l’on boude difficilement où Ian lâche ses fameux « OUH OUH » ! Allez faire des photos, le regard dans le viseur en sautillant sur place et en prenant des mecs sur la tête. C’est la vie qu’on a choisie et on la kiffe beaucoup à ce moment-là.

Je pète un câble clairement un câble sur les deux petites minutes de « Think Less » et son riff assassin, ça pogote, ça hurle, ça s’empoigne. Une date qui pue l’énergie et un public en folie, c’est simple, si Ian Shelton se tentera à raconter une anecdote, devant un public trop énervé et gueulant, le frontman finira par abdiquer « fuck this, you guys are too loud for this » ne pouvant qu’enchainer les titres de ces 3 mini albums (27mn pour le petit dernier).

Alors oui, on se rend vite compte qu’on est en train d’assister à un de ces concerts qui fera date tant les choses s’alignent. Forcément ça joue vite, des titres de 2mn en moyenne, pas le temps de se faire chier sur un titre qui plairait moins, la bagarre encore et toujours. Un Ian qui va au maximum du contact en allant chauffer le public, hurlant les paroles de ses titres à bout de micro au plus près des fans. La soirée passe à vitesse grand V et si les américains nous honorent d’un rappel, c’est à la force de sa voix que le public en obtiendra même un second !

Exceptionnel ce concert on vous dit. Une date où le public lillois démontrera toute sa capacité d’accueil et que Ian conclura en MP avec moi « The pictures are awesome ! Thank you for making the show look as good as it was ». Plaisir partagé. Vous savez désormais quoi faire si le groupe passe près de chez vous.

Setlist

Will Logic
Let Me Be Normal
Pressure Cooker (Dazy cover)
Ain’t No Flowers
My Friends are Having a Hard Time
Think Less
Return Policy
Don’t Pick Up the Phone
Disposable Plastic Trash
Seizure of Assets
Never Fucked Up Once
Life in Decline
Stuck in a Spin
Life Under The Gun
All Roads Lead to the Gun
Dislocate Me
Kept Talkin’
Big Disappointment
Very High
Do It Faster

Encore:
Fell on My Head