METZ ✖︎ UP ON GRAVITY HILL

Cinquième volet des aventures de METZ, Up on Gravity Hill surprend. Longtemps connu pour être l’un des groupes les plus costauds de la scène actuelle, le trio a opéré une mue post-COVID autant influencée par le temps qui passe que par les projets qui gravitent autour de ses membres.

Si Atlas Vending ouvrait les portes et les fenêtres en 2020 vers des titres plus aériens et étirés, il fallait se lever tôt pour anticiper les réussites pop et les refrains immédiats qui composent ‘99‘ et ‘Superior Mirage‘. Et ce, sans perdre aucunement la force de frappe qui les caractérise. La batterie d’Hayden Menzies est toujours fracassée et une écoute de ‘Never Still Again‘ permettra de remettre les idées en place de ceux qui pensaient que leur son pouvait pâtir de cette ouverture. Tout comme les riffs désarticulés et la voix arrachée font encore partie du package. Pourtant, on ne peut s’empêcher d’y déceler une certaine tendresse. Voire une douceur, avec des guillemets de circonstance dont on peut entendre l’illustration avec la présence d’Amber Webber des Black Mountain pour un finish tout en shoegaze. C’est le manitou Seth Manchester qui les a encore accompagné à la production, avec en sus des collaborations comme le violon du compositeur Owen Pallett.

Depuis 2020, leur chanteur Alex Edkins a officialisé ses envies d’ailleurs. Via Weird Nightmare et son rock plus accessible, un EP avec Chad Van Gaalen ou l’instrumentale krautrock électro de Noble Rot réalisée avec Graham Walsh de Holy Fuck. Voir ces projets rejaillir de cette manière sur le groupe est réjouissant.

‘Je n’arrive pas à comprendre à quel point rien n’a changé entre nous trois alors que tout a changé dans nos vies.’

La paternité et moins de dates de concerts ont rimé avec productivité en studio et il suffit de poser une première oreille sur ce nouveau disque pour comprendre que le trio a su comment se réinventer. ‘No Reservations/Love Comes Crashing‘ est une entrée en matière exceptionnelle dont le titre explicite cache bien l’existence de deux titres en un. Signés chez Sub Pop depuis leurs débuts, METZ portent en eux un son années 90 hérité du grunge et d’un Nirvana époque In Utero que l’on peut retrouver sur toute leur discographie ou dans l’excellente ‘Glass Eye‘. Bien plus qu’un enchaînement de brulots, Up On Gravity Hill sonne comme un album charnière d’une carrière aux allures de montagnes russes comportant plus de vrilles et loopings que de descentes. Une démonstration qui semble être leur meilleur disque depuis leur premier en 2013.

Pour en savoir plus sur les évolutions de METZ, de Weird Nightmare et Noble Rot, lisez notre interview d’Alex Edkins réalisée en septembre 2022 lors de leur dernier concert parisien.

NOTE FINALE
Tauliers incontestables de la scène rock depuis plus de 10 ans, METZ sort de sa carapace de brute épaisse pour laisser entrer la lumière. Une mue entamée depuis l'album précédent et qui prend forme définitive ici. Avec talent, justesse et comme d'habitude avec force.
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