Le temps est idéal pour mettre de côté la finesse. Les Lipstick Vibrators, quintet vaurien d’Ile-de-France, l’ont bien compris. Ce ramassis de garage-punkeux déboîte subitement dans la grande allée des sorties discographiques, adresse au passage un doigt délicat aux mous du manche, et pète un coup dans sa Cadillac rouge et noire qui dépasse allégrement le petit troupeau. Des sacrés lapins, qui tirent quatre coups vilains, rapides et traîtres, l’espace d’un picture-disc bien relevé dans le genre.
Honnêtement, la bande des cinq n’amène rien de nouveau, à part un défouloir assez conséquent. Au début j’ai cru que c’était un gros stoner rock, avant de me rendre compte que ma platine était restée en mode 45t. A vitesse normale, les Lipstick Vibrators ne laissent pas le temps de tourner le dos à la chaîne hi-fi. Les riffs à deux guitares donnent toute la puissance aux morceaux, pendant que la voix se déchiquète en lointain écho des Sex Pistols et autres Damned (‘Shivers Of Lack‘). Ca sera sale, tranché comme une gorge, malpoli et assez vintage (‘Jessica‘).
Au final, on l’écoute plusieurs fois plutôt par peur d’avoir raté quelque chose, mais ça reste excitant d’entendre de pareils trucs aujourd’hui. Je ne sais pas si le punk est spécialement dead, mais les sales gosses sont immortels.