The Offspring – Splinter

Y a pas à dire, Offspring aura largement participé à l’évolution du punk rawk californien en compagnie de Green Day dans les années 90. En presque 20 années de service, le groupe peut se targuer d’avoir sorti des albums majeurs marquant l’esprit de beaucoup de djzeunz en manque de soleil et de roller avec ‘Smash‘, cet album tant usé par les platines cd, ainsi que d’avoir contribué aussi à sa perte de vitesse (et au relancement d’une autre scène batarde par ailleurs…) avec ‘Americana‘ blindé de reprises à grand coup de poing pop…

Si ‘Splinter‘ n’était pas sorti, on serait sûrement resté sur un groupe ayant trahi ses fans et on ne se souviendrait peut-être que d’un groupe d’été avec qui on a pu avoir l’allure d’un jeune fougueux aux cheveux longs en balançant sa tête sur ‘Pretty Fly (For A White Guy)‘. Mais seulement, ‘Splinter‘ est sorti et les choses changent soudainement d’allure. Dexter pourra sûrement trainer dans les rues avec son skate aux pieds sans baisser les yeux et slalomer entre les lancers de pierres car dans cet album, y a de tout, sauf du ‘Americana‘.

On s’emballe pas trop vite cependant car ‘Hit That‘ et son ‘tutututu tuuuuu trululululu‘ en guise de ligne conductrice devient rapidement insupportable et surtout fait très bobo au coeur pour le quidam esperant retrouver du Offspring. Et pourtant, avec un côté pop très prononcé et sûrement assumé, il y a quelque chose, une sorte de tentative de zapper les guitares le temps d’une chanson. Mais elles refont leur apparition, avec leurs solos toujours simplissimes mais efficace dans ‘The Snoose‘ et surtout son refrain plus qu’entraînant. Pareille recette pour le reste : on est loin du punk ravageur d’antan, des rythmes fous et décoiffants, malgré ‘Da Hui‘, dopée aux amphet’ et de cette voix crillarde jamais essoufflée de Dexter; mais on n’en est pas loin avec ‘Lightning Rod‘ rapide et sa voix s’entremêlant durant un break bien trouvé, tandis que sur ‘Long Way Home‘ c’est la batterie qui reprendra le dessus, rendant le tout plus brutal. Et histoire de ne pas s’ennuyer avec cet album, des teintes ska seront empreintées avec ‘The Worst Hangover Ever‘ ou encore cet old-fashion ‘When You’re In Prison‘ aux allures de tubes des années 40 sur vinyl.

Offspring nous fait et semble se faire plaisir avec ‘Splinter‘ : beaucoup de tubes en perspective, mais beaucoup moins de chansons ‘mange-fric’ qu’auparavant, et mon dieu, ça fait déjà super plaisir. Grand regret : une écoute ne dépassant pas les 32 minutes, avec une chanson qui laisse sur sa faim. Mais c’est pas si grave, ça permet toujours de l’écouter une deuxième fois en attendant le prochain album, un jour, bientôt, il le faut.