Tom Vek – Leisure Seizure

Même Tania Bruna-Rosso du Grand Journal le dit, Tom Vek est un dandy. Une tête à claques britannique qui s’amuse seul avec ses instruments. Tout ça pour une saloperie hipster de plus, bourrée de petits arrangements de branleur. Malgré tout, ça marche très bien.

Leisure Seizure n’est rien que la suite logique de son prédécesseur We Have Sounds. On commence par un titre au gimmick entêtant et répétitif, Hold Your Hand, suivi par le titre à riff Aroused. Et là, comme If You Want en 2005, l’inévitable A Chore fait bander le petit monde parisien en manque de dandysme musical. Évidemment, il y a de quoi. Une voix hautaine et une section rythmique entre pur groove et sensualité et voilà qu’arrive l’envie de traverser la Manche. Mais certainement pas pour y danser. Le négativisme ambiant des textes de Leisure Seizure appelle plus à continuer dans cette voie, installé sur son fauteuil, qu’à imiter l’autiste Thom Yorke sur les dancefloors. Tom Vek s’assoit dans ton salon en t’expliquant que les gens sont trop passifs et inertes (We Do Nothing), que leur vie leur semble être une corvée (A Chore). Le quasi-minimal et mécanique Seizemic sonne comme le train-train quotidien et l’anti-tube A.P.O.L.O.G.Y. donne plus envie de se dandiner avec nonchalance que de danser. C’est là toute la force du disque mais aussi sa faiblesse, à l’image de cette seconde moitié passable, voire sans intérêt. Tom Vek tourne un peu en rond dans sa tambouille, même s’il le fait avec classe.

Je ne sais pas trop quoi penser de ce disque si ce n’est qu’il est élégant. Tom Vek compose des morceaux géniaux mais laids. C’est la raison pour laquelle on parlera toujours de lui, mais pas trop.