HushPuppies – The Bipolar Drift

« Les HushPuppies ? Connaît pas. / Mais siiii, You’re gonna say yeah, tiens écoute ! / Ah ouais ! La pub pour Mennen à l’époque ! Elle était cool celle-là ! »

Les HushPuppies, on ne les entend pas trop. Pas de promo martelée 1 an avant la sortie d’album, peu de passages radio, et pas grand monde qui en parle ou qui retient autre chose que cette fameuse pub. Ils arrivent, balancent la sauce, assurent leur tournée et repartent presque aussi sec. Mais ils avancent et parviennent donc au 3ème album. Et, au cas où quelqu’un serait intéressé, on va donc se demander ce qu’il apporte ce nouvel album.

D’abord pas mal d’espoir, avec un premier titre qui résume à lui seul tout ce que le groupe peut proposer de bon : Open Season est la recette classique qu’ils utilisent sur la majorité des titres. Un mélange de rythmique de guitare tout en (accord de) puissance, une basse pleine de rondeur, un clavier 60’s pour napper et envelopper le tout et hop c’est en place. Ne reste plus qu’à faire tourner en ajoutant une voix suave et quelques harmonies clavier/choeurs. Ça parait pas bien compliqué comme ça, mais justement, si on ne fait pas attention on peut vite arriver sur des choses affreuses ou simplement quelconques. Heureusement le groupe est bien rôdé et maitrise assez son genre pour ne pas trop se perdre. On a donc avec ce premier titre un bon guide pour les 10 autres.

Mais malheureusement la visite n’est pas à la hauteur du guide. Il y a certes de bien jolies choses au détour d’un accord, mais l’impression d’avoir déjà vu tout ça est plus forte. Il manque un peu de piment, une ou deux oeuvres vraiment exceptionnelles pour qu’on ressorte en se disant que « Putain ! Ouais, c’était cool ! ». On s’attarde donc sur les titres vraiment cools, Frozen Battle, Twin Sister, Low Compromise Democracy, Stop et ce Open Season donc, qui sont malheureusement coupés par des choses sans grande saveur.

Quelques titres plus calmes surprennent de la part d’un groupe qui nous a habitués à un garage rock bien dynamique. Ils détachent clairement ce nouvel album des deux précédents. Ils participent à créer une petite ambiance nostalgique sur l’album, qui est l’arrière-gout qui reste après l’écoute. Every Night I Fight Some Giant s’avère très hypnotique et suffisamment bien construite pour intriguer et retenir l’attention (chose encore plus vraie sur scène).

Il manque donc un petit quelque chose à l’album pour qu’il laisse une trace dans l’esprit. Il ne faut certes pas très longtemps pour se mettre à chanter aussi les refrains, ce qui en fait un album intéressant à écouter juste avant le concert, mais une fois le concert passé justement, il ne reste plus grand-chose. Le groupe délaisse l’énergie au profit de l’ambiance, ce qui ne paie qu’à moitié. L’énergie des deux premiers albums s’est un peu dissipée et on pourrait presque parler de syndrôme Humbug

Pour faire court, on résumera donc ce dernier HushPuppies à la note du commissaire Bialès au sortir de l’école de police : bien, mais pas top.