On vous passe le cours d’histoire, on vous épargne les remarques méprisantes parce que vous préférez forcément Weezer, aux oubliettes le cours magistral sur « ce que doit être une vraie bonne chanson », pas de « ici si ce n’est pas arty ce n’est pas pris au sérieux », aux chiottes les théories du « secret le mieux gardé » et autre « se transmet entre gens méritants » et on se concentre sur l’essentiel : il est vachement bien le nouveau Fountains of Wayne. Là où sur le précédent, le tout aussi réjouissant Traffic & Weather, les américains avaient tenté parfois un peu vainement de refaire un single carton à la « Stacy’s mom », sur Sky Full of Holes le groupe sonne débarrassé de toute pression. Ils savent qu’ils seront poliment cultes mais ne vendront pas 1/3 du dernier Foo Fighters, sauf accident. Et encore si l’accident arrive, il sera plutôt du côté des Foo Fighters… Alors ils ont fait un disque plutôt orienté acoustique. Tranquille pépère. Pas le truc chiant à la MTV Unplugged qui se veut poignant, non, un disque un peu folk sur la rythmique mais toujours enrobé de petites guirlandes de guitares électriques. Une petite quinzaine de chansons qui sont simples, rendent heureux (avis aux fans des Subways : on peut faire simple et sans prise de tête avec de bonnes chansons) et se chantonnent en souriant. Oui ça fait niais mais ça ne l’est pas d’autant plus que comme toujours les Fountains of Wayne véhiculent cette petite impression qu’on adore de soleil couchant/soleil levant, de « elle est partie, c’est triste, mais c’est peut être mieux comme ça ». Dans le détail ça donne un Action hero à l’arpège très Air, un Someone’s gonna break your heart et un A dip of the ocean assez tubesques dans un monde idéal, des refrains comme d’habitudes harmonisés, des paroles qui veulent dire quelque chose (The summer place), deux ou trois jolies ballades, une morceau en valse, des idées, des mélodies, des refrains à siffloter, le tout fait par des mecs très moches, aussi charismatiques qu’un lave vaisselle mais qui vont forcément tomber une nana idéale comme dans les films des frères Farelly. Sky full of holes des Fountains of Wayne, un disque qui rend le monde un peu plus beau.