Alt-J – An Awesome Wave

Après avoir perdu la chronique de Alt-J, rédigée avec amour et doigté, qui vantait les grandes qualités de An Awesome Wave, je me suis retrouvé confronté à un beau dilemne… Refaire la chronique était difficile, voire lassant, et pourtant il fallait que tu l’écoutes, toi, lecteur, cet album ! Surtout si tu n’avais pas encore entendu parler de ce groupe de geeks qui semblent adorer [url=https://www.youtube.com/watch?v=M5DEjmb04t4]Leon[url].

J’avais connu le groupe avec les titres Fitzpleasure et Mathilda. Je ne savais pas comment décrire leur musique, un peu pop, dance-hall, teinté électro et Joe au chant a un timbre particulier et ses mélodies font tout de suite mouche. La musique n’est pas en reste, loin de faire partie du décor, elle donne le ton et change les ambiances. Les arpèges se font mélodieux et des sonorités discrètes qui accompagnent le tout,avec ce ton toujours aérien, sans oublier les choeurs; apportant une puissances supplémentaire et originale à la voix.
Après cette excellente mise en bouche, l’album a été loin de me décevoir. Il n’y a que trop rarement des disques qui sortent et qui correspondent à ce que tu espérais vraiment. Certains titres sont directs (Breezblocks), alors que d’autres se laissent plus apprécier au fil des écoutes (Tesselate). Les ambiances sont variées (Dissolve Me), Ça passerait presque pour du Shins sur Ms, alors que Bloodflood se pose comme une chanson calme et à l’ambiance sombre. Chaque morceau apporte son lot de surprises et on ne sait pas où on va atterrir (Something Good), dans le bon sens du terme la plupart du temps.

il n’y a quand même un léger point noir, les interludes agréables au début, donnent plus cette impression de casser le rythme après plusieurs écoutes, ce qui est bien dommage, parce que l’album se termine avec la perle Taro. Le ton est doux et pourtant rien n’est fixé, des instruments indiens et des violons se font entendre par la suite, rajoutant des couches successives qui portent et accompagnent le chant dans une envolée qui conclura (presque) l’album. Légèreté et sonorités anormales font que trop rarement bon ménage, et qui se poursuit encore avec le reposant titre caché, Hand-Made.

Au final, le triangle incarne assez bien le changement, avec une musique sortie des sentiers battus. C’est entêtant, ça va dans beaucoup de directions, et on le réécoute consciemment ou pas.