Foals – Holy Fire

Presque 3 ans après Total Life Forever, les Foals sont très attendus en devenant en 5 ans seulement l’un des noms les plus cités de la scène rock. Après la folie et l’énergie de son Antidotes, les Foals avaient ralenti la cadence pour offrir des Spanish Sahara et The Orient qu’on n’avait pas vus arriver. Yannis Philippakis n’a apparemment pas envie d’être catalogué comme le sosie du Capitaine Haddock version dépressif alors on comprend très vite que comme on dit chez nous, ça va bouger bouger.

C’est l’intelligemment nommée Prelude qui ouvre les hostilités, intrigante piste instrumentale toute en puissance. Une montée crescendo pour embrayer sur l’efficace Inhaler, premier clip et extrait de cet album. Dansante, remuante et racée, c’est la déclaration d’intention d’une bande décidée à mettre de la puissance dans ses compos et l’album entier a bénéficié d’un bon coup de pied au cul par rapport à Total Life Forever. L’explosive Providence, le plus véner des morceaux qu’ils aient pondu, s’achève dans un bordel sans nom nous l’assène : les Foals ont décidés de nous en mettre une dans la gueule. Mieux encore, ils ont gardé cette science de la tension qui fait bouillir un morceau en l’espace de quelques secondes.

Malgré tout le tableau n’est pas parfait et Holy Fire est un drôle de mélange où il faut choisir entre morceaux inspirés, passages mollassons et remplissage. Que penser de la chiante Moon ou des faciles My Number et Out of the woods? Cette aisance des Foals à pondre des tubes qui font danser les foules en deux couplets leur joue des tours et donne l’impression qu’ils déroulent sans forcer. On aurait aimé ne pas zapper et il faut avouer que cela arrive plus d’une fois. Des morceaux efficaces certes, mais pour citer un ancien président français, qui en touche une sans faire bouger l’autre. Attention, on ne joue pas les mijaurées : on saute sur Everytime, on bloque sur la planante Late Night et Milk & Black Spiders nous reste en tête dès les premières écoutes.

L’ensemble est fourre-tout, déroutant mais tout aussi réussi et ne manque pas de bons morceaux. L »impression générale, c’est que le groupe sait où il veut aller tout en faisant bien le pont avec leurs albums précédents. Le parti-pris était de ne pas faire un album parfait mais honnête, le pari est honoré. Quelque soit la taille des salles qu’ils arpenteront, leur son leur est toujours propre, fédérateur et on s’y éclate toujours autant. L’orientation plus pop d’une majorité des morceaux évoque le Head On The Door des Cure, on souhaite à cet Holy Fire de vieillir aussi bien. Aujourd’hui l’écouter une fois nous incite à le remettre de suite, ce qui est plutôt bon signe…