Dan Auerbach, la tête barbue pensante des [alias=groupe]Black Keys[/alias], s’était initialement farci ce nouveau The Growlers, pour faire de ce petit groupe indé sympathique – jouant plus ou moins dans la même cour que The Black Lips et les Allah-Las – une machine à finir tête d’affiche au Coachella. Comme c’est assez rare de nos jours, nos jeunes branleurs californiens ont décidé de se faire un gros space cake avec la galette mixée et de tout recommencer de zéro, le son ne leur convenant pas. Résultat : ni plus ni moins qu’un dérivé de ce qu’ils ont fait par le passé, un son assez classique, qui fleure à plein nez poudré les douces sixties. Innocence, mélancolie et nonchalance au menu, pour un énième clin d’oeil appuyé aux mouvements psychédélique et surf.
Mais comment passer à côté d’un tel condensé de qualité ? Chaque titre vaut son pesant de pavot, entre mélodies démentielles (un vrai puit sans fond cet album) et délires psychédéliques appuyés, pédale wawa et disto à fond les ballons. La production d’Auerbach aurait peut-être donné plus de profondeur aux mélodies, puisqu’ici tout est noyé dans une espèce de fumée de chanvre récréatif épaisse, la voix de Brooks Nielsen sembant n’être qu’un écho tout droit venu du passé, un timbre calé quelque part au milieu du croisement bâtard entre Bob Dylan et Jim Morrisson. Ce qui au fond, est un peu l’essence du genre surf/psyché, d’où la relative inutilité de toute autre tentative de production – ainsi que de mon intervention.
Enfin, puisqu’il faut balancer des noms, allons-y : Someday est sans conteste le tube de l’album