the horrors luminous chronique

The Horrors – Luminous

A la suite du très apprécié Mirror’s Image, The Horrors avait pondu Skying il y a de ça déjà 3 ans. Les mauvaises langues avaient dit que l’inspiration était passé de Joy Division à New Order. Porteurs d’une brit-pop très éthérée et rêveuse, l’ombre de la cold-wave était bel et bien enterrée et hélas une partie de la qualité des compositions également. A l’heure du quatrième album, quel axe allaient-ils privilégier ?

Sans s’éloigner des sillons creusés par le précédent album, Luminous réussit à aller plus loin en passant par la carte électro. Remarque générale encore, les titres sont longs et flirtent régulièrement avec la barre des 6 minutes. D’ailleurs, il est difficile de différencier les titres les uns des autres. L’ambiance y est globalement plus joyeuse dans la même veine que Skying mais avec une touche plus expérimentale donnant plus de profondeur et de coffre à l’ensemble. Cette tendance à la rallonge est donc loin d’être une mauvaise chose. Comme en atteste le dernier tiers de ‘First Day of Spring‘ où le morceau prend clairement son envol et se muscle. Grâce à cette orientation, The Horrors signe des titres plus dansants et très réussi (‘In and Out of Sight‘). Dans un autre registre, de vrais singles jalonnent le disque : ‘I See You‘, ‘So Now You Know‘, ‘Falling Star‘… Au mileu de ça trône ‘Change Your Mind‘, la balade de la tracklist prenant ses aises avec le rythme et où Faris Badwan vogue très calmement sur les refrains.

Comme souvent, Luminous commence fort pour s’étioler sur la fin. Ses passages les plus couillus sont envoyés dès les premiers morceaux, là où les mélodies doucereuses et flottantes sont clairement l’apanage des derniers. Cette structure déséquilibrée observée fréquemment dans les tracklists suscite une impression mitigée. A finir en queue de poisson, on en oublierait presque les bonnes intentions d’un groupe qui essaie de ne pas céder aux voies de la redite. Hélas, le son offert est tout de même fort semblable de ce qu’on pouvait déjà entendre il y a 3 ans sur un album qui ne m’avait complètement convaincu. Peut-être qu’un jour The Horrors saura repartir pleinement vers le côté obscur. En attendant, il faudra se contenter des quelques touches de noirceur bien dissimulées derrière une épaisse couche de lumière…