Eels – The cautionary tales of Mark Oliver Everett

« Comme un chien qui retourne à ce qu’il a vomi, ainsi est un insensé qui revient à sa folie. »

Proverbes 26.11

Mark Oliver Everett, E ou Mr E, est (pour ne pas changer) déprimé. Alors il a écrit des chansons douces amères auto flagellantes sur son spleen, son blues et son coeur brisé en a fait un nouveau disque de Eels qui ressemble plus à un album solo qu’autre chose. Un peu écorché, beaucoup acoustique et dépouillé, il nous conte ses malheurs avant -en dernière plage- de nous évoquer la lumière qu’il aperçoit au bout du tunnel.

-Attends, c’était pas déjà ça ‘End Times‘ ?

-Si.

-Et ‘Blinking lights‘ pareil, non ?

-Si, si.

-‘Electro shock blues‘ aussi ?

-Heu… oui.

Oui, très honnêtement les premières écoutes de ce disque laissent un peu de marbre, sur la rengaine « tout cela est bien gentil mais E (l) nous fait le coup tous les deux albums ». Si bien que lorsqu’il chante qu’il pensait qu’il trouverait des réponses à ses problèmes, l’ironique en nous s’est bien marré.
La vie ne t’apprend donc rien?

Et pourtant ça marche encore parce que l’histoire se répète. De même que le coeur se régénère toujours, les coups qui lui sont infligés feront toujours mal et Mark Oliver Everett chantera toujours la même rengaine de sa voix d’ours sous calmants. Et s’il ne gagnera probablement pas de nouveaux fans ni ne passera plus à la radio avec des ‘Parallels‘, des ‘Where I’m from‘ et des ‘Mistakes of my youth‘ qu’il ne l’a fait avec des ‘Little bird‘, des ‘My timing is off‘ ou des ‘Dirty Girl‘, tant pis pour le monde qui ne l’entend pas. Comme les saisons se suivent, comme les aiguilles de la pendule sont en bas avant d’être en haut à nouveau, Eels publie et publiera encore des albums de cette acabit : Randy Newman mixé avec Danny Elfman, mélodies sucrées et paroles amères.
On sera là.