Compilation – Resident Evil : Apocalypse

Si l’on devait retenir une seule chose du film Resident Evil premier du nom, ça serait bien sa bande originale tout bonnement excellente pour l’époque. Marilyn Manson, Slipknot, Stone Sour, Mudvayne, Fear Factory ou encore Static-X avaient participé à l’élaboration de ce disque digne des bandes originales de Last Action Hero, Matrix et Queen of the Damned. Deux ans plus tard, Milla Jovovich est de retour avec ses copains les zombies et l’effrayant Nemesis (imaginez Terminator avec une tête de mort-vivant) dans une suite qui devrait largement relever le niveau par rapport à la daube sortie en 2002…

Sur la B.O. de ce blockbuster qui cartonne chez les ricains, on trouve pas moins de 18 morceaux rock ou métal, dont six inédits (A Perfect Circle, Rammstein, DevilDriver, Cradle of Filth, Cold, Rob Zombie). Slipknot ouvre les hostilités avec ‘Vermilion‘, un morceau long, torturé et doté d’un superbe solo ! Néanmoins, on reste très loin du Knot traditionnel, celui qui bourrine méchamment sans se poser de questions… Killswitch Engage, avec le single ‘The End Of Heartache‘, montre l’orientation plus extrême du disque par rapport à son prédécesseur. Même si ce morceau a été retravaillé en studio et que le chant est nettement moins brutal qu’auparavant, il n’en constitue pas moins l’un des meilleurs titres de cette compilation. Les deftones nous proposent un faux inédit avec ‘The Chauffeur‘ : en effet, il s’agit une vieille reprise de Duran Duran datant d’il y a 4 ans… Cette bande originale marque également le retour de trois groupes dont on n’avait pas entendu parler depuis belle lurette : Rammstein revient ainsi avec ‘Mein Teil‘, un titre surpuissant annonciateur d’un très bon ‘Reise Reise‘, alors que Cradle of Filth se la joue plus mélodique dans un duo avec l’allemande Liv Christine (me demandez pas qui c’est…). The Cure, redevenus hype après des années de galère, ne m’ont quant à eux guère convaincu avec ‘Us or Them‘, une chanson plutôt étrange sur lequel Robert Smith s’égosille sur un rythme assez décousu…

Cette B.O, bien que très largement composée d’artistes Roadrunner, s’avère assez éclectique et contentera aussi bien les fans d’émo (The Used, Thrice) que les amateurs de métal mélodique (Nightwish, Lacuna Coil et HIM). A noter que sur ‘Swamped‘, les choeurs orientaux de la belle Cristina Scabbia sont particulièrement envoûtants… Mais le chef d’oeuvre de cet album nous vient bien évidemment d’A Perfect Circle, qui avec le remix de ‘The Outsider‘, surclasse nettement ses adversaires. Pas forcément adapté à un film de zombie, mais qu’est-ce que c’est bon à écouter !

CKY, le groupe avec le frère de Bam Margera (Jackass), est présent avec un morceau correct (‘Escape From Hellview‘) mais tout de même bien loin du niveau de ‘96 Quite Bitter Beings‘… DevilDriver envoie la sauce sur le refrain de ‘Digging Up The Corpses‘, une chanson dont le titre colle bien à l’esprit Resident Evil… Justement, puisqu’on aborde ce sujet, il est dommage de constater que personne ne s’est réellement investi pour cette B.O. : les titres inédits n’ont pas été spécialement composés pour le film, et c’est fort regrettable. Les 36 Crazyfists nous proposent ainsi leur dernier single, le très radiophonique ‘Bloodwork‘. A part le nom de la chanson, je vois vraiment pas le rapport avec Jill Valentine et Chris Redfield… Au rayon acoustique, Cold succède à Stone Sour, avec une très belle interprétation du classique ‘End of The World‘ : même si cette chanson très répétitive fait pas mal penser à du Staind pour le côté mélancolique/suicidaire, c’est une réussite. L’album se termine de manière bien trippante avec ‘Future Proof‘, extrait du dernier album de Massive Attack (‘100th Window‘).

Malgré quelques bons titres ça et là, la B.O. de Resident Evil : Apocalypse me semble globalement moins attractive que son aînée. Avec moins de tubes et moins de grandes S.T.A.R.S. du métal, elle vise un autre public, peut-être plus averti et moins boutonneux… Le néo rentre-dedans qui collait si bien à l’esprit du premier film est ici aux abonnés absents… De plus, le choix des morceaux me laisse un peu perplexe (y’avait moyen de trouver des chansons plus sympas pour Slipknot et les deftones). Cela dit, cette compilation représente quand même un bon investissement pour ceux qui cherchent à découvrir de nouveaux talents absents des radios.