Babyshambles – Down In Albion

Alors que les Libertines envisageaient encore il y a moins de deux ans de bouffer le monde et d’écrire les meilleurs albums rock du début des années 2000, Pete Doherty allait en décider autrement, et, après moult péripéties, passer des couvertures des Inrocks à celles de Voici et des Tabloïds anglais. Répugnant. Pathétique aussi. Lorsqu’on le voit entrer en scène devant un parterre de jeunes hystériques hurlant son nom, et lui, là, face à nous, au Rock en Seine, hagard, bourré, camé. Set grand n’importe quoi, son à chier, Doherty là mais pas vraiment … ça laissait présager du pire pour un type qui mérite surement mieux que d’être jeté en patûre à des vieilles de 50 ans qui n’y connaissent rien et vont encore dire que Les rockeurs, c’est que des drogués. Pathétique. Voyeur. C’est ce que j’ai eu l’impression d’être en le voyant s’exhiber de la sorte en cette fin d’Aout dernier. Fini les grands sourires,le temps où il semblait prendre son pied avec sa gratte en jouant avec son pote Bârat. Fini.

Puis, alors qu’on attendait plus que celà en cette fin d’année, les Babyshambles sortent enfin leur album. Le premier constat, d’ordre général, est celui d’une bonne surprise. En effet, Doherty ne s’est pas contenté de reprendre la recette guitaristique des Libertines, mais a su le transformer à son avantage. Il en a retiré la saturation excessive et laisser un son plus Pop s’installer en strates sonores. il est anecdotique de dire que tout est loin d’être bon sur les seize pistes qui composent ‘Down In Albion‘, que le son n’est pas toujours génial, que c’est souvent assez approximatif, voir étrange parfois, comme le reggae ‘Pentonville‘. Côté People, le morceau d’ouverture, ‘La Belle Est La Bête‘ est chantée avec la belle du chanteur, le top model Kate Moss. Outre ce titre assez prenant, mais pas franchement enthousiasment, on retrouve les deux singles, et là, on se rapproche plus de vraies bonnes chansons, avec ‘Fuck Forever‘ et l’excellent ‘Killamangiro‘. Il y a bien aussi ‘A Rebours‘, sans doute inspiré d’un de ses auteurs fétiches, Huysmans, qui tente de réveiller l’esprit perdu avec les Libs, mais dans une tonalité résolument plus mélancolique.

Un deuxième Reggae/rock vient ponctuer cet album, et c’est la suite d’une chanson du deuxième Libertines, ‘What Katie Did Next ?‘. Pas très passionnant. Seul ‘Albion‘ et ‘Back From The Dead‘ rendent la fin de l’écoute moins pénible.

On ne s’attendait peut-être pas a un miracle en cette fin d’année, et heureusement, puisque les Babyshambles livrent un premier album honnête, de bonne facture même, mais peut-être trop inégal, trop dispersé, pas assez compact pour pouvoir prétendre à vraiment marquer les esprits. Et malgré un ton résolument mou, on note quand même quelques morceaux de meilleurs qualité que l’ensemble, qui reste, à mon sens assez plat.