Head Automatica – Popaganda

Peut-être a t-on trop vite craché sur ce Popaganda ? Car, aussi bien du côté des fans que des novices, ce nouvel album d’Head Automatica a été décrié. Certains le jugeant très racoleur et d’autres trop mièvre, le rangeant volontiers au rayon d’album sucré pour adolescent(e)s boutonneux(ses). Pourtant Palumbo et sa bande nous avaient prévenu des mois avant sa sortie que cet album allait être différent de Decadence. Alors pourquoi a t-on joué les surpris en sachant que Dan The Automator n’avait pas renouvelé sa participation au projet, emportant sans doute avec lui ce côté très festif qui avait fait bougé plus d’un popotin et réjoui plus d’un visage ; et que ce disque allait être inspiré par « l’ambiance de la musique pop rock des 50’s et 60’s que dominait alors les Beatles » aux dires de l'(ex)frontman de Glassjaw ?

Il serait d’ailleurs utile de rappeler les règles qui régissent la pop-rock : des compositions à la structure « simpliste » et répétitives qui misent tout sur la mélodie afin de retenir de façon immédiate l’attention de l’auditeur. En cela, ce nouvel album d’Head Automatica remplit le but que le groupe s’est fixé même si parfois cela s’avère maladroit. Citons ici Graduation Day ou Curious dont les refrains sont entêtants. L’un des titres qui rend le plus « hommage » à cette période est sans aucun doute Scandalous, une ballade qu’un disc-jockey passerait aisément à un bal de fin d’année du lycée comme celui de 1955 dans Retour vers le futur avant que Marty Mc Fly ne vienne enflammer la scène avec son Johnny B. Good. Evidemment, tous les titres n’ont pas cette « force » comme God, Million Dollar Decision désolant de naïveté et de mièvrerie. Mention spéciale cependant à Shot In The Back (The Platypus) sans aucun doute le meilleur titre de Popaganda dont le riff du couplet pourtant simpliste est terriblement preneur. Au fil de l’écoute, on se rend compte que cet album n’est pas seulement un album pop puisque quelques titres nous font penser (de loin) à Decadence. Comme cet Oxy Contin qui trouve un certain écho sur Solid Gold Telephone ou Egyptian Musk qui aurait pu être une face B du précédent opus.

Alors oui, ce Popaganda n’atteindra jamais la qualité d’un Decadence. Oui, il comporte son lot de titres (trop) formatés. Oui, il pourrait facilement à lui seul constituer la bande originale d’un (mauvais) teen movie mais passer certains titres qui ne méritent sans doute pas notre attention, avouons qu’il recèle tout de même de quelques bons titres…