All Shall Perish – The Price Of Existence

En Mars de l’année dernière, je m’extasiait devant le premier album des californiens de All Shall Perish, ‘Hate. Malice. Revenge.‘. Et la profusion de compliments dont j’ai pu faire preuve face à ce magnifique album n’avait rien d’éxagéré pour ma part, puisqu’avec le recul, les huit titres de cette galette sont parmis ceux qui ont le plus bercé mes fragiles tympans durant l’année passée. Tout ça pour dire que l’attente de la sortie de leur second opus, ‘The Price Of Existence‘, s’est manifestée chez moi par une impatience démesurée. Presque aussi démesurée que le côté pompeux et la syntaxe surfaite de cette introduction.

Plus sérieusement, les qualités indéniables de ‘Hate. Malice. Revenge.‘ en avaient surpris plus d’un, alors que le métalcore essuyait encore les critiques les plus virulentes. Car oui, All Shall Perish fait du métalcore à ce que l’on dit. Plutôt du deathcore même, cette variante un peu plus brutale. Apellez ça comme vous voulez, c’est américain, ça blast, ça y met de la mélodie et ça prend des influences un peu partout pour proposer quelque chose de différent. En tout cas ceux qui avaient aimé le précédent volet ne seront pas trop dépaysés. La formule est approximativement la même et tant mieux. Les guitares y jouent toujours un rôle plus qu’essentiel, offrant soit des rythmiques implacables soit des leads très… suédois.

Oui ces nouvelles composition sentent toujours aussi bon les rues enneigées et l’air froid de Göteborg. Les délicieux passages de double leads qui parsemment ces onze titres rapellent le génie mélodique d’At The Gates de ses débuts. En écoutant la sublime intro de ‘Prisoner Of War‘ on a l’impression de reconaître par-ci par-là des tounures de ‘Non-Divine‘ ou ‘Primal Breath‘. Lorsque les violons de ‘The Last Relapse‘ démarrent, on s’attend presque à entendre ‘The Swarm‘ prendre le relais. Mais pourtant non, il n’y a rien de repompé ici, juste un talent incroyable pour trouver ces enchaînements mélodiques dont la profondeur et la complexité donnent des frissons de plaisir. Ici, même l’interlude instrumental, qui sert trop souvent d’excuse à de nombreux groupes pour combler ou ralonger inutilement un album bien court, se laisse écouter avec grand plaisir. Deux minutes de grâce aux accent blues dans la simplicité la plus totale durant lesquelles guitares acoustiques et électriques se marient à la perfection.

Même les harmonies les plus simples semblent sonner ici avec un écalt particulier. Le ‘thème’ de ‘Better Living Through Catastrophe‘ qui n’a pourtant rien de complexe apparaît à la première écoute comme une évidence. Les notes s’enchaînent et on se dit qu’elles n’auraient pas pu s’enchaîner autrement. Et voilà ce qui rend les mélodies de cet album si intéressantes et envoûtantes. Parler de ‘thème’ n’est pas anodin non plus, puisque les structures de ces compositions n’ont rien de convenu et si des refrains ou des couplets reviennent, ce n’est que là où on les attend le moins.

Mais le groupe sait aussi bourriner quand il le faut. Les riffs écrasants de ‘Wage Slaves‘ ou les blasts de ‘Eradication‘ suffisent à le prouver. Les mitrailages de double pédale et mid-tempos entraînants s’enchaînent sans relache et tout ça reste d’une cohérence à toute épreuve. Pour ce qui est du chant, les permiers essais avec le nouveau chanteur qui avaient été mis en ligne par le groupe il y a de cela déjà quelques temps m’avaient, je l’avoue, laissé plutôt sceptique. Pourtant, sur le produit fini, la voix de Hernan Hermida passe sans problèmes. Il varie les styles de chant tout autant que son prédécesseur et laisse même une place un peu plus importante aux grunts porcins bien grindeux, comme sur les très brutaux ‘There Is No Business To Be Done On A Dead Planet‘ ou ‘The True Beast‘.

The Price Of Existence‘ apparaît donc comme la suite logique de ‘Hate. Malice. Revenge.‘. Il n’y a ici pas vraiment de meilleur ou de moins bon, juste deux albums excellent et incroyablement créatifs. Le groupe confirme donc son statut, celui d’un de ces rares hybrides de la nouvelle génération d’outre-atlantique qui mérite vraiment la plus grande attention. Personnellement, je sais déjà que ce second opus va tourner en boucle chez moi tout autant que son prédécesseur, si ce n’est plus, en attendant le prochain.