Kings Of Leon – Because Of The Times

vm5
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8 min. de lecture

Dur dur de chroniquer ce nouvel album des Kings Of Leon, ‘Because Of The Times‘ ! Autant le dire tout de suite, je ne connaissais pas le groupe et c’est donc tout naturellement que je suis allé à la pêche aux infos, histoire de connaitre un peu mieux le background de la formation. Formation atypique s’il en est de par son histoire (que je vous invite à consulter), j’apprenais ainsi que ce groupe était largement plébiscité par nombre de magazines musicaux, Rolling Stone en tête. Le hic et tout le monde le sait, c’est que Rolling Stone n’est pas toujours une référence du genre. En dépit de ceci, j’apprenais via le dossier de presse que le groupe avait décidé de délaisser les plate-bandes du rock, à tendance garage, pratiqué pour se donner carte blanche musicalement et surtout surprendre son public selon son batteur Nathan Followill. Le hic, c’est que cet album, j’ai dû l’écouter une bonne vingtaine de fois, je me suis rendu compte que l’album ne me passionnait pas plus que ça malgré certaines qualités. Les raisons ? Diverses et variées.

Tout d’abord, le chant de Caleb Followill. Oui, c’est bien la première fois que je me retrouve dans cette situation, pourtant très ouvert sur les tons de chant que peuvent avoir un meneur, sa voix claire m’a posé quelques problèmes. Sur les 51 minutes de musique qui font cet album, il m’était très difficile de ne pas décrocher par lassitude et presque, je dis bien presque, par énervement à la fin de celui-ci ! Des titres menés sur un ton aigu qui ont bizarrement eu raison de mon attention. Oui, Kings Of Leon, c’est bien mais à petite dose sur cet album. Outre ce souci, je reprocherai au groupe une certaine filiation avec pas mal d’autres entités musicales. C’est bien sympa de se donner carte blanche, encore faut-il que cela se fasse dans une certaine continuité propre et personnelle. Comme on le dit si bien dans La Nouvelle Star, il ne suffit pas d’imiter, il faut se réapproprier certains registres, preuve que l’on aura su digérer certaines de ses influences. Le groupe passe donc d’un répertoire allant de Pearl Jam à Soundgarden en passant par Bloc Party ou tout autre groupe anglais du genre. Á priori, rien de rebutant non, c’est bien vrai, d’ailleurs force est de reconnaître que certains titres sont plutôt inspirés ! Le titre d’ouverture ‘Knocked Up‘ et ses sept minutes alternant sensibilité vocale et riffs lourds sur fond de notes scintillantes ne seront pas sans vous rappeler la bande d’Eddie Vedder ! ‘Camaro‘ vous rappellera très certainement Soundgarden et l’intro de son titre ‘She Likes Surprises‘ de Superunknown grâce à une guitare très proche musicalement parlant. ‘My Party‘ vous fera penser à de nombreux groupes de rock garage grâce à des guitares ne manquant pas de personnalité, moins retenues dont on aura même l’occasion de retirer un solo des plus sympas, l’exemple type de la simplicité dans toute son efficacité qui vous fera bouger ! Une sorte de garage rock plus contenu tout de même que The Hives par exemple mais animé du du même esprit grâce à une rythmique ‘simpliste’ et un refrain entêtant à souhait. Toujours aussi rythmé, ‘Charmer‘, morceau pétri d’un chant crié assez inspiré de Franck Black et des Pixies ! On appréciera aussi ‘Black Thumbnail‘, qui ne laissait pas forcément augurer du meilleur avec son intro, mais qui va vite révéler sa filiation avec The White Stripes. Je soulignerai aussi pour finir l’atmosphère unique et franchement fièvreuse du titre ‘Trunk‘.
Force est donc de constater que l’album dispose de certains atouts mais au final, on se rend compte que les Kings Of Leon semblent donc être passés du rang de meneur à celui de suiveur de tendances. Ce qui saura donc en contenter certains finira par en lasser d’autres car tout est loin d’être réussi, ainsi je ne peux que me désoler face à leur premier single ‘On Call‘. Pour avoir vu le clip j’ai compris que ce titre contrasterait carrément avec les titres évoqués précédemment, c’est-à-dire que l’attitude de rocker indie de base a quelque peu laissé place à celle de poseur MTV. Oui mais MTV, ça craint un peu du boudin avec des titres pas forcément top… Pas faux ! Le titre est mielleux à souhait niveau parole et le tout manque franchement de personnalité. Et ce, même si les instrus gardent une certaine constance dans leur rigueur, je ne pense pas que le titre marquera les esprits surtout une fois arrivé au pompeux passage des choeurs. Oui, c’est propre sur soi, ça sonne joliment mais alors on est loin du choc musical ou d’un quelconque renouveau musical ! Un certain classicisme rock que l’on retrouvera d’ailleurs sur les titres ‘Fans‘ ou encore ‘Arizona‘. ‘True Love Way‘, ‘McFearless‘ et ‘Ragoo‘ reviennent aussi à un registre plus simple, plus calme, plus classique mais qui ont néanmoins un point commun, des passages clairement affiliés à Bloc Party et son Silent Alarm dont les instrus semblent pas mal s’inspirer par moment. Un ventre mou en milieu d’album qui se confirme d’ailleurs avec le très low tempo ‘The Runner‘.

Au final, c’est un album qui, selon moi, oscille entre bons moments musicaux et moments plus indigestes car trop classiques. Le groupe a beau s’être donné carte blanche niveau création, on sent bien ici certaines de leurs récentes influences. Le hic, c’est que cela finit par jouer sur le groupe lui-même car ce mélange de styles très risqué se fait parfois trop sentir et devenant parfois un handicap, donnant donc un album sympa… mais sans plus ! Je ne cache pas qu’il fût très dur de chroniquer ce ‘Because Of The Times‘ tant mes impressions furent ici contradictoires. Difficile d’écouter tout l’album sur sa longueur mais appréciable quand on se contente d’écouter certains de ses titres. Ce n’est clairement pas l’album de l’année comme semble le clamer quelques magazines (toujours à la recherche de leur groupe qui sauvera soi-disant le rock) mais celui-ci pourrait bien trouver son public pour peu que vous vous fassiez surtout à la voix de leur leader. Rendez-vous donc sur leur page Myspace pour savoir si cet album est fait ou non pour vous.

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