Vampire Weekend – Vampire weekend

Contrairement à ce que le nom du groupe, et accessoirement du disque, laisse entendre, ce n’est pas un groupe émo, ou à un avatar du grand guignol Manson. Pas plus que les Zombies ne sont un groupe de punk américain.
Non Vampire Weekend fait de la pop. Très épurée. Aussi agressive qu’un film de Sofia Coppola. Aussi cajolant qu’une après-midi passée à lézarder sous un soleil printanier.
Le mot qui vient à l’esprit c’est sunshine. Il fait toujours beau lorsqu’on écoute le premier album de Vampire Weekend. Les coeurs se réchauffent. Les trois premiers titres sont géniaux, les suivants montrent que le groupe pourrait réserver des surprises pour l’avenir. Les guitares tapissent lentement une toile dans le cerveau, un fil qui se déroule jusqu’à des refrains souvent imparables et toujours délicats, voire naïfs. On se laisse emporter dans un univers à la croisée des chemins de Daisies of the Galaxy de Eels pour les arrangements (« M79 ») et le premier Coral pour le style (« Campus »).
Tout est enchantement, tout semble simple et facile, tout est guitare acoustique, mellotron, balais plus que baguettes de batteries, tout est homogène, mélodique, entêtant (impossible de ne pas fredonner « Blaaaake’s got a new faaaaace » après avoir entendu « One »), les chansons sont courtes, on dépasse rarement les quatre minutes et les choeurs sont entraînants.
On pense plus à l’aisance mélodique d’un groupe comme Belle & Sebastian qu’au rock urbain des Strokes (comparaison entre new-yorkais oblige), car si la première écoute laisse relativement indifférent, la facilité de mélodique de ce premier disque force l’admiration. Accrocheur paraît presque un mot bien trop faible tellement Vampire Weekend résiste à la surprise initiale et s’impose de plus en plus.
Ok, ce n’est pas rock’n’roll, loin de là. Le côté bucolique et gentil en agacera sûrement plus d’un. Mais, de même qu’on interdit à aucun hardos de chialer en écoutant « Nothing else matters », on comprendra qu’un titre comme « The kids don’t stand a chance » puisse bouleverser durablement.