The Duke Spirit – Neptune

Avouons qu’à l’ère du net, l’auditeur est devenu plus volatile que jamais (moi le premier pour tout vous dire), il est donc aisé de se noyer dans la mer de groupes qui existent actuellement. Heureusement, ‘Neptune‘ de The Duke Spirit fait partie de cette catégorie d’album faisant mouche tout de suite, efficace au possible, il permet ainsi au groupe de se faire remarquer rapidement. Il faut dire que le groupe londonien délivre ici un rock assuré et plutôt enlevé, en plus d’être produit par Chris Goss (Queens Of The Stone Age), ce qui peut mettre en confiance n’importe quel combo.

Trompeuse, l’intro de ce ‘Neptune‘ l’est assurément, ‘I Do Believe‘ d’une durée de 45 secondes sonnant comme un hymne confirmant que l’on peut encore croire : croire que faire du gros son façon 90’s n’est pas synonyme de manque d’inspiration ou de facilité, ni même que l’on est has been ! Car si les années 90 ont su marquer le monde musical, c’est parce que le mouvement rock indé a su faire mouche auprès du public avec des guitares rutilantes, un son décomplexé au possible et une envie musicale qui transpirait véritablement des titres (entre autres choses), à la manière de cet album de The Duke Spirit.
Premier titre rageur de l’album, ‘Send A Little Love Token‘, se caractérise par ses guitares emportées, sa batterie intransigeante, son clavier discret mais engagé faisant de ce premier titre rock un tsunami auditif qui en calmera plus d’un et attirera sûrement ceux qui étaient étrangers à la formation (comme moi).
Le groupe relâche quelque peu la pression sur le titre suivant mais ne se laisse pas couler pour autant puisque ‘The Step And The Walk‘ démarre sur une basse vrombissante, lourde, entêtante, servant la magnifique voix de la sirène Liela Moss, à laquelle il sera difficile de résister sur ce titre aux accents soul plus qu’attrayants. Clinquante sur ‘Into The Fold‘, titre mené toutes voiles dehors, la basse nous offre même un rapide break pouvant sévèrement rappeler celui de Nick Oliveri sur ‘No One Knows‘ des Queens Of The Stone Age (Chris Goss, es-tu là ?). Mais là s’arrête la comparaison car si on pourrait citer de nombreuses similitudes avec quelques groupes indés, le quintet possède une véritable identité sonore qui ne vous donnera qu’une envie, vous jeter à l’eau.
Rythmique carrée, lourdeur intempestive des instrus même sur les titres les plus tranquilles, nous voilà plongés dans ce que le rock sait faire de mieux, la formation prouvant vite sa capacité à se jouer du genre avec des titres tels que ‘Dog Roses‘ (à la limite de l’électro) ou encore ‘This Ship Was Built To Last‘ dont la guitare (évoquant Soundgarden) se voit évincée par une partition de trompette, instrument qui permettra même à la formation d’augmenter le sentiment d’urgence qui émane de certains titres (‘Lassoo‘).
Tenant tranquillement mais vigoureusement la barre, le groupe nous embarque dans un voyage de 37 minutes des plus agréables. Il faut dire que même les ballades sont traitées sur le mode électrique (‘Wooden Heart‘), ce qui ne les empêche pas d’être emplies d’émotion, bercées par une douce nostalgie amère façon Jesus & Mary Chain (‘Sovereign‘ concluant ainsi de fort belle manière ce ‘Neptune‘ pour tout vous dire).
Plus anecdotique malgré son piano ‘My Sunken Treasure‘ m’aura semblé un poil en décalage avec le reste de l’album, la faute à un registre trop pop certainement.

Conquis ? Assurément !
Un seul regret, ces petites 37 minutes de musique qui paraissent bien trop courtes vu la qualité de cet album dont l’un des atouts, est aussi et sûrement le fait de ne pas traîner en court de route. Très bon album à l’horizon mon Capitaine !