Funeral For A Friend – Memory & Humanity

Le parcours de Funeral For a Friend est assez curieux mais malheureusement conventionnel. Tout commence avec la sortie de ‘Seven Ways to Scream Your Name‘, second EP des gallois et aujourd’hui encore une référence en matière de post-hardcore, certes plutôt simple mais reconnaissable et accessible. Le premier album ‘Casually Dressed & Deep in Conversation‘ fait directement passer les jeunes en références européennes du genre, leur avenir semble tracé… Comme le résume Evans dans sa chronique, ‘du classique, mais du classique de qualité’. Et pourtant… La sortie de ‘Hours‘, second album, commence déjà à faire douter tous les espoirs mis sur les britanniques. Sans être mauvais, il perd beaucoup son aspect hardcore, et on y voit l’apparition de balades aussi plates que de l’eau du robinet; leur date à la Boule Noire est tout de même complète et bien sympa. Tout le monde espère un retour aux sources avec ‘Talls Don’t Tell Themselves‘, troisième enregistrement, mais là, c’est la blague. Un album de rock calibré radio, les métronomes semblent bloqués, c’est lent, certes catchy mais on peut vraiment prendre ça pour du foutage de gueule. Ça passe à la radio de l’autre côté de la Manche, ici c’est un ratage bien mérité, la Boule Noire n’est même pas à moitié pleine. Pour l’anecdote lors de leur premier tête d’affiche il était absolument impossible d’obtenir une interview vu la demande des ‘gros’ médias. Pour leur second passage, comment dire, le label ne s’est même pas déplacé ! La seule chose positive de la sortie de cet horrible cd est la version single de ‘The Great Wide Open‘, accompagnée de versions lives des chansons de ‘Seven Ways To Scream Your Name ».

Le groupe nous revient fin 2008 avec ‘Memory & Humanity‘ ce qui marque aussi leur passage de chez Warner Music en autoprod. Le groupe monte son label Join Us Records, et ‘Waterfront Dance Club‘, premier single disponible bien avant la sortie de l’enregistrement est sans être mauvais, loin d’être bien excitant. Le groupe semble définitivement avoir lâché son style initial pour continuer vers du rock tendance accords atmosphériques, voix qui prend 2h à dire une phrase pour que ça reste dans la tête, et quelques phases qui pourraient nous faire penser à du post-hardcore, mais c’est juste pour rigoler : ils ont beau avoir lâché la major, il faut bien vendre !

Je reçois l’album et prends bien quelques heures à anticiper (celui qui le précède a du tourner à peine 3 fois sur ma platine, histoire de ne pas me sentir trop seul au concert, 5 EUR l’écoute, normal). Débute ‘Rules & Games‘ et là je dis oui. La chanson commence comme du happy-hardcore, cela fait beaucoup penser à Four Year Strong pour l’introduction, des accords heavy simples et des phrases reprises par tous les membres. Suit l’inévitable partie ‘petite mélodie et voix qui porte, on se sent dans les étoiles c’est beau’ mais sur le coup assez attachante, la structure est simple et on ne constate pas de biens gros changements pour le reste de la chanson, c’est taillé pour la FM mais ça marche clairement !

To Die Like Mouchette‘ et ‘Kicking & Screaming‘ suivent le même principe, des mélodies metalcore avec trois accords saccadés derrière qui vont aussi vite que du Simple Plan. Les deux balades (‘Building‘ et ‘Contant Resurections‘) manquent cruellement de personnalité, la troisième, ‘Charlie Don’t Surf‘, acoustique, sonne justement plus surf-pop, ça reste 3/13 chansons briquets en l’air…

Heureusement, des chansons comme ‘Constant Illuminations‘, ‘You can’t see The Forest For The Wolves‘ et ‘WaterFront Dance Club‘ remontent le niveau, sans pour autant changer la méthode, elles restent les chansons les plus rapides – tout reste relatif – de l’enregistrement.

Sans être particulièrement mauvais – les chansons restent en tête – ce dernier effort de la bande de Matt Davis n’est pas destiné aux fans de la première heure mais bien à un nouveau public. Le son y est donc rock, teinté ‘post-hardcore’ et – terme que je ne supporte pas utiliser – ’emo’ (j’insiste sur les guillemets). On se demande clairement ce que peut bien faire la distribution Roadrunner ici, le groupe se place plus vers un Nickelback (c’est une image, ils ne sont pas encore aussi bas) qu’un Machine Head ! Pour un successeur du 1er album, il ne vaudrait pas plus de 0,5/5 mais le mal est déjà fait. Ils jouent simplement comme des vieux bien avant l’âge…

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