Ce soir, c’est soir de match, la France affronte la Roumanie et compte bien lui faire payer les frais d’expulsion des roms dans une rencontre attendue de pied ferme. Pour ma part, c’est le repas traditionnel du sportif accompli avant l’effort physique, c’est à dire bière – pizza parce que « just do it« . J’en prends donc de la graine et décide de me rendre à un autre match qui se tient au stade du Grand Mix de Tourcoing pour assister à la séance d’échauffement des vedettes du soir, le trio d’attaquants écossais Biffy Clyro. Pas de bol, le stade n’est pas encore ouvert alors que je tombe sur un club de supporters un peu extrême de VisualMusic. Autant dire de la graine de délinquants façon Kop de Boulogne (sur Mer). Les portes de l’antre finissent par s’ouvrir, nous permettant de nous rendre au bar afin d’y trouver un peu de courage, il faut dire que la « pression » y est trop forte…*Ahem*
Force est de constater que la première partie a d’ores et déjà été lancée alors que nous faisions la queue, cela m’apprendra à demander une double fouille approfondie aux portiers mais j’avoue que je ne me souviens même plus de l’équipe venue divertir le public avant l’entrée tant attendue des professionnels confirmés. M’enfin on me la fait pas à moi, je les repère de loin les jeunes hippies avec leurs coupes de cheveux honteuses. Des gradins s’élèvent désormais même quelques « Mon The Biffy » bien sentis annonçant que les choses sérieuses vont commencer, je me rapproche alors du terrain, je hume la pelouse, je touche la scène de près et je discute avec le stadier chargé d’assurer la sécurité. Ce qui ne vas pas être facile avec tous ces roms possiblement disséminés dans la salle. Qu’à cela ne tienne, le premier qui tente quoi que ce soit, je lui fais une tête façon américain pâté que même sa mère elle en mangerait tellement elle s’y tromperait !
Et puis voilà Biffy Clyro, pas très conventionnels les mecs, ils arrivent sans maillot ! Ha, je vois, c’est genre les torses nus contre les maillots ce soir. Et puis qu’est-ce qu’il nous a fait le Neil Simon ? Il nous la joue Valderama avec sa moumoute blonde décolorée ? J’ai même eu du mal à voir sa tête pendant que je le shootais au début (entre la moumoute et la méga barbe, c’est un peu la fête du poil).
Mais on fera avec, surtout que le jeu du trio est offensif, ce qui nous promet pas mal de spectacle ce soir ! Entrée rapide dans le jeu, le trio pousse déjà, avec un Neil qui pose et impose très vite son jeu à base de passement de jambes molles et de coups de rein nerveux à s’en faire péter la colonne. Il faut dire que le groupe a la patate et dans une région où les baraques à frites sont légion, je peux vous assurer que l’on sait de quoi on parle !
Le groupe enchaîne donc les phases de jeu, avec une grosse entrée de jeu marquée par « Only Revolutions » sur l’aile gauche (« That Golden Rule » dès la 1ère minute), enchainant un peu plus tard avec un « Infinity Land » au centre (« Glitter And Trauma » dès la 10e minute). La formation est à l’aise sur la pelouse et se veut même joueuse sur « Bubbles« . Le trio va aussi tenter quelques débordements très efficaces à base de grosses accélérations qui les mèneront devant les cages de l’album « Puzzle » (« Living Is A Problem« , « 9/15ths« , « Who’s Got A Match ?« ). Se montrant de plus en plus pressant, le trio change de tactique tout en se livrant sur un « 57 » de qualité. Devant tous ces efforts, on se demande s’ils vont pouvoir tenir le rythme s’ils ne se ménagent pas un peu.
Et c’est d’ailleurs ce que la formation va faire alternant les phases de jeu, observant tour à tour leur adversaire (« God & Satan« , « All The Way Down« , « Machines« , « Many Of Horror« ) avant de lancer quelques contres assez efficaces (« Born On A Horse« , « Shock Shock« , « Get Fucked Stud« ).
Malheureusement, rien qui ne puisse leur permettre de concrétiser leur domination. C’est donc à la fin du temps réglementaire que les écossais reviennent animés des meilleures intentions possibles pour cette prolongation qui s’annonce déjà trop courte. Et cela paie avec une montée nerveuse qui va leur permettre de marquer sur une superbe volée de « Cloud Of Stink » ! La deuxième mi-temps de cette prolongation sera tout aussi rondement menée avec l’appui d’un public reprenant en choeur l’hymne de « The Captain« .
Mais cette fois, c’est bien la fin, l’arbitre siffle la fin du temps réglementaire, l’équipe se retire, satisfaite de ce résultat dans un stade malheureusement peu rempli, qui fait que l’on se demande si l’on aura l’occasion de les revoir au même endroit dans quelques années. Il faut dire que la formation a l’habitude des grands stades et devrait encore prochainement assurer quelques premières parties d’envergure lors de rencontres internationales.
Croisons donc les doigts pour les revoir dans cette salle si chaleureuse malgré un petit reproche à adresser à la formation qui aura finalement limité la communication avec un public pourtant tout acquis à sa cause.
Setlist du soir
That Golden Rule
living Is A Problem
Glitter And Trauma
Bubbles
9/15ths
Who’s Got A Match ?
57
God & Satan
Mountains
All The Way Down
Born On A Horse
Shock, Shock
Machines
Get Fucked Stud
Many Of Horror
Whorses
Cloud Of Stink
The Captain
Merci à Perrine d’À Gauche de la Lune, Rachel d’Ephelide et j’en profite pour saluer Vincent du Grand Mix et bien évidemment les lecteurs présents et rencontrés ce soir-là ainsi que Yann et Maga pour la calzone d’avant-match !
