Branson Hollis ✖︎ Le Klub ✖︎ Paris

Se retrouver avec Branson Hollis un jeudi soir au Klub, c’est un peu comme côtoyer les meilleurs clubs libertains du Cap d’Agde en pleine saison. Ambiance suave, tshirts moulants, jeunes gens dénudés agitant leur gros zoom et bien sûr un public collé-serré regroupé sous la bannière toujours avisée d’I Scream Asso. Soit le conglomérat féminin Parisien n’ayant pas oublié d’offrir à la capitale une programmation indépendante toujours riche en sensations et perversité musicale. Avec l’invitation des Butcher’s Rodeo, et de Picture Me Dead Blondie – caracolant aux basques de Branson Hollis, l’affiche remplissait pleinement son contrat allant jusqu’à même faire gonfler l’orifice et le corps vierge d’un certain justme encore bouleversé par la tournure des évènements.

Niveau battements et pulsations, les premiers roulements de tambours sont venus du fin fond de la scène avec les Butcher’s Rodeo enfourchant à vive allure tout ce qui leur passaient sous la main. Avec la rigueur de la Prusse contre la France et une précision sans faille dans l’administration des cordes, le groupe fait bonne impression avec de la gouaille et un certain franc-parler au détour de compositions telles que « Need To Murder ». Évidemment ca suinte le vice, ébouriffe les mèches tout en remarquant que les derniers faits d’armes de Cancer Bats ou d’Headcharger ne sont pas étrangers au bruit clinquant des cinq français parfois Texans au demeurant.

Trublions et extraterrestres de cette soirée à la consistance déjà approuvée, Dead Me Picture Blondie regroupe en son sein ce que l’on aime voir cohabiter en rang d’oignons chez la plupart des groupes : de la batterie désinhibée et un couple chant-basse opéré par un interprète prêt à tout pour mettre fantaisie et gymnastique dans son jeu administré au fil du rasoir. Malgré des problèmes acoustiques certains et des amplis plus beuglards que criards, le groupe arrive néanmoins à se sortir d’un set monocorde ayant apparemment réjoui les amateurs de Ré mineur.

Niveau solfège et maîtrise de leurs classiques, les membres de Branson Hollis n’ont pas été en reste offrant une prestation toujours équilibrée et touchée par la grâce de leur dernier EP « Diving Suits Drying ». Même si la formation manquait quelque peu de puissance ce soir-là – dixit des cordes parfois peu audibles et les cris de groupies de justme couvrant la majorité du concert, la formule fait toujours ses preuves avec une symbiose parfaite entre fines mélodies et gros mouvements de guitares. Les voix se complètent sans jamais s’entrechoquer, nourrissant le pot commun d’un bouquet garni. « The Jar » fait place à « Begging Whales » en conservant l’intensité d’un show plus que fourni ayant même laissé la part belle à un featuring « Salut les Musclés » de Matthew d’Admirals Arms. Parfait pour casser les œufs sur « New Colours, New Shapes » et parachever une prestation haute en couleurs, marquée par les sonorités suggestives d’un groupe qui ne cesse d’affiner son jeu devant nos frêles têtes blondes.

Au final, un concert parfait pour les cœurs et les jambes avec de la guitare et parfois même des violons pour les plus sensibles d’entre-nous. De l’amour et de de l’effeuillage sous les voûtes du Klub avec la confirmation du potentiel de Branson Hollis quand vient la fin de l’été … sur la plage.