Kasabian à Lille, c’était la très bonne nouvelle de ce début d’année me concernant car j’avais gardé un très bon souvenir de leur première partie de Muse il y a quasi deux ans au Stade de France. Alors bien sûr, j’étais loin de découvrir le groupe à cette occaz’ puisque j’avais eu le temps bien avant de me faire happer par un de leurs titres que ce soit dans un jeu vidéo, un film, une émission télé car on peut dire que Kasabian est un peu le groupe qu’on entend partout ! Mais on aurait tort de se plaindre, pour une fois que c’est de la bonne came, c’est normal que les gens se refilent leur zic comme on se refile des vidéos de petits chats sur un mur facebook.
Alors ce soir, j’avoue, j’ai carrément snobbé la première partie mais de ce que j’ai vu de Belakiss, leur seul vrai atout était LA nana du groupe. Point barre. Le peu que j’en ai entendu m’a semblé quelque peu anecdotique et les retours de personnes présentes ce soir semblaient toutes aller en ce sens. Si ça c’est pas une belle critique hautaine de scribouillard prétentieux, je ne suis pas chroniqueur. Plus sérieusement, j’avoue que ma grosse crainte, c’était surtout le Zénith de Lille et son acoustique qui n’est pas réputée pour être la meilleure de la ville. Kasabian connait un succès de plus en plus important qui pouvait d’ailleurs se mesurer au nombre de photographes présents sur place (pas moins d’une dizaine et pas de l’amateur, que du Canon 5D Mark II et objectif aussi long et couteux qu’un bras, les connaisseurs apprécieront). Un succès qui s’est quelque peu moins vérifié niveau affluence puisque les gradins du Zénith étaient tout simplement fermés, peut-etre eût-il été préférable de s’en tenir à la salle originellement prévue (l’Aéronef).
En tout cas, quand le groupe fait son entrée, si jamais vous vous demandiez la nationalité du groupe, je vous donne un indice, mon second guitariste a une coupe à la Gallagher, je suis chanteur, je porte donc des lunettes à la John Lennon, nous sommes… nous sommes… anglais ! Oui, c’est bien vu. Ceci dit, le groupe va envoyer le fish and chips cash à coup de « Days Are Forgotten« , « Shoot The Runner » ou encore « Velociraptor » ! Le groupe ne manquera pas ce soir de claquer ses classiques comme « Underdog« , « Club Foot » ou encore « Re-Wired » tiré du dernier skeud et qui semble prêt à faire vibrer les shorts des festivaleux de l’été à venir, si on devait faire simple, les gros titres de Kasabian claquent et le plus beau, c’est qu’ils claquent encore plus en live ! Il faut dire qu’entre le charismatique Sergio Pizzorno à la gratte et l’autre tête pensante du groupe Tom Meighan au chant, on se retrouve vite hypnotisé, le groupe ayant été assisté d’un put**n de jeu de lumières qui claque. j’avoue que j’ai rarement eu le plaisir d’assister à ce genre de presta. Pour le coup, on était bien loooooin d’un lightshow façon Smashing Pumpkins à Bruxelles qui vous aveuglait à coup de méga spots dans la face puisqu’au ras du sol et en mode puissance maxi. Les épileptiques se sont régalés en Belgique ce soir-là. Là, c’était efficace, bien calibré et vraiment au service des compos. Du grand art, je vous dis ! Véritables pros et assureurs d’ambiance, le groupe essaime les hits à longueur de skeud dont seul l’album « Empire » fera quelque peu défaut (bah oui, il est où le titre éponyme ?), le groupe nous honorera tout de même de l’inédite « Pistols At Dawn« , on est bien ce soir, hein Tintin !
d’ailleurs, Pizzorno se livrera même à l’exercice live solo sur « La Fée Verte » (titre lent que j’apprécie d’autant plus que judicieusement placé dans le film « London Boulevard » avec Colin Farrell, quand on vous dit qu’on les retrouve souvent sur des BO.) Si je précise lent, c’est que quelque part, j’ai toujours du mal avec les compos lentes, peu importe le groupe et quelque part, j’ai pas été seul ce soir, car le public m’a semblé peu réagir à un titre comme « Goodbye Kiss » même si Tom aura poussé une bonne partie de celui-ci à faire des cœurs avec les mains (la lose). Mais le public, on va y revenir plus tard. Le titre « ID » ne soulèvera pas non plus les foules dans le même type de registre. Mais en même temps, malgré les quelques anglais alcoolisés présents comme à leur habitude dès lors que tout groupe anglais se produit à Lille, j’ai trouvé le public du Zénith mou au possible. Placé dans le fond, hormis les premiers rangs très logiquement, j’ai eu l’impression que beaucoup se contentaient d’observer ce concert. Il m’a même semblé voir Tom Meighan demander à la foule de reprendre certains refrains sans véritable succès. Alors, mauvais son, mauvais niveau d’anglais, mauvais public ? Dur à dire mais on peut dire que malgré l’énergie très pro, très carrée du groupe, il aura été quelque peu décevant de voir un accueil si mollasson. Il n’aura fallu attendre que le dernier titre du rappel composé d’un « Switchblade Smiles » (à la limite de l’électro), de « Vlad the Impaler » et donc de « Fire » en guise d’ultime rappel pour voir le public réagir comme il faut. Avouons que le titre s’y prête énormément « I’m on Fiiiiiiiiiiire, houhouhouhou… » En live, c’est encore plus énergique et entêtant, de quoi vous faire chanter le titre jusqu’à votre oreiller !
Au final, le groupe aura livré un set d’une heure 30 voire 45 franchement sympa, dommage que celui-ci n’ait pas pu jouir d’un meilleur retour du public, j’avoue que cela m’inquiète toujours et me fait craindre que le groupe ne revienne de par chez nous (alors que ce n’est pas leur premier passage à Lille). Signalons d’ailleurs que le groupe sera présent au Main Square d’Arras 2012 et que cela augure d’ores et déjà d’un très bon moment de festival puisque le groupe est largement équipé pour faire « jumper » du festivalier alcoolisé ! En tout cas, ils reviennent quand ils veulent dans le 5-9 !
Setlist
Days Are Forgotten
Shoot the Runner
Velociraptor!
Underdog
Where Did All the Love Go?
I.D.
Take Aim
Club Foot
Re‐Wired
Pistols at Dawn
La Fée Verte
Fast Fuse
Goodbye Kiss
L.S.F. (Lost Souls Forever)
Switchblade Smiles
Vlad the Impaler
Fire
