The Black Keys ✖︎ Autre ✖︎ Ailleurs

vm5
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9 min. de lecture

C’est à se demander si les concerts mis en vente bien en avance, sont ceux qui laisseront un meilleur souvenir,

J’attendais beaucoup du live des Black Keys, qui avait été annoncé plus de 4 mois à l’avance, alors qu’aucun extrait de l’album n’avait filtré à ce moment-là. C’est dire si j’avais hâte.
Par-contre Rodrigo y Gabriela sonnait plus comme le concert fun, original dans la configuration avec l’orchestre de CUBA, bien que je les avais déjà vus plusieurs fois.

The Black Keys jouaient à Alexandra Palace, qui en soit est vraiment magnifique, situé sur les hauteurs de Londres, l’endroit contient tout ce qu’il faut pour rassasier le fan tout en vidant son porte-monnaie.
Je ne pensais pas par-contre qu’ils feraient tant d’émules et deviendraient des gravures de mode. J’ai pu découvrir la collection complète de vestes en cuir de l’année, il n’aurait manqué qu’un concours de sosie pour rendre la chose crédible.
Parlons-en du public tiens : à majorité jeune, à mèche, la présence près de moi de personnes relativement âgées en costard me fait penser que le duo plait à tout le monde, même aux gars qui sont déjà bien bourrés alors que la première partie n’a même pas commencé.
Pour les mexicains, ce fut un peu différent, la Brixton Academy a toujours son petit charme, avec sa décoration typée très Gréco-romaine, ça fait plus théâtre que salle de concert, mais ça en jette vraiment. Suite à une première erreur logistique, on s’est retrouvé dans les gradins, puis vu le peu de places qui restaient, la deuxième erreur a pour résultat d’avoir un projecteur de lumière dans mon champ de vision, qui me cache une partie de la scène.

Ce sont les Band Of Skulls qui ont ouvert pour The Black Keys (comme pour la majorité de la tournée il me semble d’ailleurs). Bien que leur premier album avait quelques morceaux catchy et efficaces, je me rends compte que le groupe, qui a l’air très sympathique, est quand même limité. Leurs nouveaux morceaux n’ont pas spécialement de moment fort, et ça se ressent très fortement dans le public, il n’y a pas vraiment de réactions, de saut de joie, sauf du mec bourré à ma droite qui semble être le seul fan à bord. Le public est plus que bizarre, 2 échauffourées ont lieu pratiquement à la suite autour de moi, des verres (pleins) commencent à voler du fond de la fosse, c’est plus que moyen niveau ambiance. Le groupe ne fera décoller le public que sur la connue « I Know What I Am« .

Pour RodyGab, c’était une jeune fille seule, nommée Wallis Bird, qui s’occupait de chauffer le public. En 2-3 phrases/discussion, on a compris à qui on avait à faire. Après l’introduction, je me suis demandé si elle ne voulait pas mettre le feu à sa guitare en la martyrisant. C’est blues, rauque, ça sonne faux par moment mais c’est très énergique, ça me plait ! Le fait qu’elle soit en plus bien centrée sur la scène me permet de ne pas être gêné par ce projo…pour l’instant.

Les Band Of Skulls ont à peine quitté la scène que les roadies des “stars” de la soirée installent les instruments. Tous en costard, celui qui semble être le manager (il porte la tablette) me fait penser au groupe de blues qui a vendu son âme pour savoir jouer… Voila peut-être la raison de ce qui suivra après, et qui se résumera très rapidement.
Le groupe arrive, joue ses morceaux, ne parle que le minimum avec le public, ou alors les phrases basiques (« il est temps de jouer quelques vieux morceaux”). Il n’y avait pas vraiment de surprises ce soir-là, ils ont joué ce qu’on attendait d’eux. La déco très minimaliste, des lumières dans le dos, un peu de fumée, et vas-y que pendant tout le concert je te balance cette image mystique du guitar hero qui apparait dans la fumée… C’est très sympa au début, mais à la longue ça devient lourd. Toute la soirée, j’ai eu l’impression qu’ils jouaient sur cette cool attitude, pensant que leur vestes en cuir et leurs morceaux plus qu’entêtant feraient tout le boulot. En clair, leur musique est plutôt cool pour des dick heads en puissance.
Leur force, c’est leur album qui donne envie de se déhancher, alors que le dernier de RoyGab est assez moyen, tuant l’originalité du groupe sur certains morceaux, et trop rarement amenant quelque chose de nouveau (Je citerai « Tamacun« , mais même à l’accordéon cette chanson déboiterait toujours autant je pense).

Rodrigo y Gabriela arrivent ce soir accompagnés de 5 musiciens. Sur scène il y a cette impression de bœuf musical auquel on est conviés, comme le dira Rodrigo entre 2 morceaux, «On ne sait pas ce qui va suivre». Il changera d’ailleurs 2 fois de guitare, pour jouer sur une électrique, assez bandant sur le moment, à part qu’il s’est posé justement derrière le projo… Gabriela était à ce moment-là toujours dans mon champ de vision, mais hélas perdue dans les distorsions de son comparse (Elle semblait d’ailleurs bien moins alcoolisée que la dernière fois que je les avais vus, on pouvait pratiquement comprendre tout ce qu’elle disait cette fois-ci).
Mais il s’agissait vraiment d’une grande expérience musicale, le duo s’effacera même à un moment, laissant l’Orchestre de Cuba jouer seul, improvisant chacun leur tour, pour un résultat autant particulier qu’entrainant, mention spéciale au bassiste qui durant son solo faisait également la beat box, orgasme dans le public garanti. Rodrigo les rejoindra d’ailleurs un peu plus tard, en slide sur une guitare électrique, puis ce sera à l’orchestre de quitter la scène pour laisser la place au duo. Il me semble d’ailleurs qu’ils ont joué des nouveaux morceaux, les petites covers pleuvent ici et là (« Starway to Heaven« , « Sweet Child O’mine« ,…). On a droit à un moment en solo de chacun (à chaque fois, Gabriela déboite vraiment avec son style particulier.) L’Orchestre reviendra pour le final, un « Tamacun » endiablé qui confirmera l’adage : « Plus c’est long, plus c’est bon ».
Ça continuera d’ailleurs pendant le rappel qui confirmera tout le bien que je pense de ce groupe en live. « Diablo Rojo » en final fait se lever tout le public dans le gradin, et me permet ainsi de voir toute la scène (il y avait cette retenue « so british » de ne pas déroger à la règle, et de rester bien sagement assis pendant tout le set, même si c’est plus que frustrant.

En partant The Black keys ont dit un « Thanks » bien esseulé, alors que RodyGab sont venus remercier le public en accolade d’abord, puis sont revenus une seconde fois pour saluer le public, qui ne voulait vraiment pas partir.

Doublement bonne soirée au final, j’ai pu voir The Black Keys, ce qui restera malgré tout un assez bon souvenir, mais il y avait vraiment ce côté «on est cool» qui finissait par être lassant, sur la longueur. Le show de Rodrigo y Gabriela, par-contre, a commencé tambour battant, tout en devenant de plus en plus intense au fil de la soirée, ils ont vraiment voulu partager l’expérience qu’ils avaient vécu en enregistrant cet album à Cuba.

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