Les Blood Red Shoes m’ont quasiment obsédé en continu ces deux dernières années, je l’avoue. La faute à un son très direct sans prise de tête, assurant son lot de titres imparables alors qu’à mon sens, ça manque un peu dans le paysage rock actuel. De fait, ce soir, j’ai décidé de me faire la totale, interviewer le groupe, prendre des photos et faire ce live report. Ce qui est dommage, c’est que mon amour du groupe va me permettre de passer un moment très privilégié avec Steven Ansell et Laura Mary Carter, mais en même temps, être mon handicap pour les photos de ce soir. l’interview ayant été réalisée durant la première partie, une fois dans la salle, je m’aperçois que tout le monde et déjà en place, attendant de pied ferme le duo.
La salle étant en configuration « club« , pas de crash barrières, le public est aux pieds de la scène. Impossible de faire des photos sous des angles différents, impossible de prendre des photos proprement, impossible de prendre des photos sans embêter les autres spectateurs, surtout quand on mesure 1m95 et qu’on se place devant les gens en leur passant devant. Dommage puisqu’un peu frustrant.
Mais ayant eu l’occasion de passer un petit moment douceur sous la couette avec Laura Mary (lire interview), je décide de remiser ma frustration au placard afin de profiter pleinement de cette date que j’attendais de pied ferme.
Comme d’habitude en mode club à l’Aéronef, le concert commence tardivement (21h45), le groupe se fait quelque peu désirer mais finit par faire son entrée sur le premier single (« Cold« ) de leur dernier opus.
Laura Mary qui me confiait backstage que cet album la mettait plus à contribution, se voit donc ainsi projetée immédiatement sur le devant de la scène avec ce titre plus « tempéré » en regard de la disco’ du groupe. c’est donc très logiquement que le duo va vite remettre le son plein pot en enchainant « Don’t Ask« , « Getting Boring By The Sea » ou encore « Heartsink« , Steven pouvant alors se déchainer à la batterie.
d’ailleurs, le groupe ne va clairement pas se ménager ce soir enchainant les titres rageurs mais aussi parfois plus calmes (tout étant relatif) tel que « When We Wake » ou encore « In Time To Voices » qui est pourtant loin de manquer de relief avec son refrain entêtant ainsi que son solo de guitare tout en retenue. Une retenue loin de caractériser la présence du groupe ce soir, car si ces dernières années, je n’ai pu que constater le manque de communication des groupes en live ces derniers temps, ce soir, les Blood Red Shoes émaillent régulièrement le concert de quelques mots, nommant le titre à venir ou encore signalant un besoin d’étancher une soif comme le fera Steven. Et ce que Steven veut, le public donne généreusement. Et la bière fut (Fut… Bière… Bref) ! La bonne ambiance est là mais quelque part, les mots de Steven résonnent encore en moi « en France, il faut conquérir la salle quand on joue« . Et c’est vrai qu’il faudra un peu de temps avant que ça se décoince. Le public finira par se lancer dans les pogos et autres slams au plus grand plaisir du duo mais ça n’aura pas été immédiat.
Steven, qui s’était aussi essayé à quelques mots de français lors de l’interview, récidive annonçant le titre « Down in The Dark » dans la langue de Molière, cherchant même à perfectionner son français, « comment on dit « tour » en français ? « Tournée ? » « Tour, tournée, easy !«
Le batteur/chanteur rappelant que Lille n’est que la seconde date de cette nouvelle tournée où le groupe apprivoise un peu plus ses nouveaux titres sur scène. Steven annonçant que c’était encore bizarre pour eux de jouer ces nouveaux titres, comme lorsque l’on apprend à connaitre une fille lors de différents rencards, et j’avoue, de mon côté, avoir perçu quelques aspects de cela (quelques pains et petits ratés niveau voix), le groupe semblant se remettre petit à petit à cheval, nul doute que la tournée risque de gagner en intensité au fur et à mesure des lives.
Mais ces petits pépins n’ont en rien gâché le spectacle et le groupe ne manquera pas d’atomiser le public . Et si Nirvana avait son « Smell Like Teen Spirit » (véritable hymne de cette fameuse « teenage angst » des tru3 r3b3lZ adolescents), le duo a son « I Wish I Was Someone Better » (qui se fera ce soir l’écho du titre « Lost Kids » tout aussi versé dans la thématique).
Les deux titres sonnent déjà le rappel et en ce sens, la chanson « Colours Fade » est sûrement un des meilleurs titres de fin qui soit pour achever un concert, tout en tension, le titre se fait entêtant et concluait l’album « Fire Like This » de la même manière. Mais ce soir, il me manquait UN titre, le titre le plus punk du groupe, 1mn28 de fureur musicale entre instruments malmenés et voix saturées, le groupe fidèle à sa réputation va donc nous achever avec le titre « Je me perds« , grosse claque de fin de concert qui rappellera à tout le monde que le duo ne se ramollit pas avec un troisième album moins immédiat. Cela venant donc superbement contrebalancer l’entrée plus « douce » du groupe sur « Cold« .
1h20 de show. Le concert est déjà terminé. j’en aurais aimé plus mais il est clair que si on m’écoutait, le groupe aurait dû jouer l’intégralité de ses trois albums. Je m’en contenterais ce soir, le groupe ayant eu le bon goût de passer par chez nous il y a à peine 18 mois, il serait injuste de dire que ce soir, je ne suis pas comblé.
Setlist
Cold
Don’t Ask
It’s Getting Boring by the Sea
Heartsink
Say Something, Say Anything
In Time to Voices
When We Wake
This Is Not For You
Down Here in the Dark
Light It Up
Keeping It Close
You Bring Me Down
Lost Kids
I Wish I Was Someone Better
Colours Fade
Je Me Perds
