Blood Red Shoes ★ La Maroquinerie

Bientôt 15 ans de carrière pour le duo des Blood Red Shoes ! Connus pour leurs débuts tubesques et ayant entâmé l’année avec un album plus indus, les recroiser dans une Maroquinerie blindée et enflammée nous a tous fait le plus grand bien.

GLU, ce n’est pas le nom du méchant des Minions mais bel et bien le nouveau projet de Michael Schuman, alias Mikey Shoes, A.K.A le bassiste des Queens of The Stone Age. A la tête de seulement 5 ou 6 concerts et de deux morceaux officiels, il se dresse devant nous en combinaison équipé d’une guitare et d’un moduleur. Après son autre projet Mini Mansions que l’on adore, cette échappée solo est l’occase de montrer un chant plus rappé et de mixer son goût pour la pop sucrée, les riffs de guitares rétro et les paroles explicites. Hormis ‘COLD SWEAT‘ et ‘My Demons‘, GLU comporte quelques bangers pour le peu qu’on veuille bien se laisser porter sa nouveauté et ne pas espérer un son rock que l’on ne retrouvera assurément jamais ici. Aucune visibilité pour le moment sur les prochaines sorties studio mais Mikey Shoes a bien chauffé la salle pour l’ensemble de la tournée européenne des BDR et on se sent gâté d’avoir pu assister à l’une de ses premières dates.Pour lire l’interview des Mini Mansions après leur concert à Rock en Seine et dernier album en date en 2019.

Explosif.

Le drapeau derrière la scène le crie depuis le départ : Blood Red Shoes. En voyant quatre personnes arriver, on se dit bien que l’on n’avait pas le souvenir de voir le duo débarquer aussi équipé. A la batterie, Steven Ansell et sa chemise bleue disco qu’il faut savoir assumer, nous explique qu’ils sont contents d’être là et que les années sans tourner ont pesé. Le son est lourd, la frappe est forte et le groupe s’installe avec la puissante ‘Elijah‘. Dès le tube ‘Bangsar‘, on sent que la foule s’échauffe rapidement et qu’elle n’est pas là pour taper la pose sur les photos. Dans les deux membres additionnels, on retrouve d’ailleurs James Allix, batteur des très bons Tigercub. Au bout de quelques titres, le quatuor retrouve sa forme initiale sur scène et le duo nous annonce être venu avec des oldies dans le flight case. Quel kiff de voir un groupe qui ne boude pas son répertoire et qui prend un vrai plaisir à jouer les morceaux qui les ont fait connaître.

Il n’en faut pas plus pour mettre sur le pont toute la fosse et la transformer en pogo pendant cette volée de tubes venant à la fois de Box of Secrets et de Fire Like This. ‘It’s Getting Boring By The Sea‘ sera le point de non-retour avec un mouvement de force 4 ressenti par David notre photographe de l’extrême ce soir-là et votre serviteur. Le pic de la soirée sera ‘Light It Up‘ dont le refrain scandé par la foule aura été aussi défouloir que jouissif. Laura Mary Carter et son comparse de batteur ne font pas semblant non plus en précisant qu’ils sont très contents de voir la réaction du public et que ce n’est pas comme ça partout en Europe. Mais nous ne sommes pas là que pour l’efficacité et la qualité qu’ont encore aujourd’hui ces « vieilles » pépites que l’on n’aurait pas cru autant jouées.

Blood Red Shoes rappellera ses deux collègues de tournée pour jouer des titres du surprenant GHOSTS ON TAPE. Indus dans son approche sonore tout en collectionnant les caractéristiques du groupe : mélodique, accrocheur et chiadé. Avec 20 titres au compteur, ce set sera le plus généreux de leur tournée européenne et ça nous a fait plaisir de voir la Maro’ à pareille fête.

Si on nous avait dit que ce concert de Blood Red Shoes serait l’un des indispensables de la saison, nous ne l’aurions pas forcément cru. A l’énergie, au talent, à l’envie et à la sincérité, les BDR nous ont totalement éclaté et finit en beauté l’année pour la Maro.

Crédits photos : David Poulain.