Presque 3 ans après un concert dans un récital à Sydney sur la tournée « Veckatimest », je retrouve la route des Grizzly Bear pour ce 4 novembre accompagné des 2 700 spectateurs de l’Ancienne Belgique de Bruxelles.
En guise de première partie, un groupe irlandais fait son apparition. Villagers avait sorti un premier album en 2010 (« Becoming a Jackal ») et s’était fait remarquer par des sessions acoustiques sur le web. Au vu de la maîtrise de leurs mélodies folks, ils n’ont pas volés leur place sur cette première partie et on les voit grossir dès l’an prochain. Une tourneé étant d’ores et déjà prévue puisqu’ils seront par exemple au Grand Mix le 6 mars prochain. A noter, deux morceaux de bravoure : « The Bell » et « The Wave » qui se démarquent du reste du set grâce un univers un peu plus sombre et laissant plus de place à l’expérimentation. c’est une certitude : Villagers a mis tout le monde dans sa poche et bien en jambes pour la suite. Leur album « Awayland » sort le 14 Janvier 2013 et je serais là pour l’écouter.
Une vingtaine de minutes plus tard, les new-yorkais arrivent et ouvrent avec « Speak In Rounds », l’un des morceaux les plus immédiats et efficaces du dernier album. Sans surprise, la quasi-intégralité de « Shields » sera à l’épreuve du live, « The Hunt » passera à la trappe. Ce qui n’est pas pour me déplaire puisque je la trouvais faiblarde et que son tempo ne s’y prêtait pas forcément. Si j’étais déçu de l’album à sa sortie pour sa tendance à laisser trop traîner les choses, il n’en est plus rien en live où toutes les chansons gagnent en puissance, créant même un décalage celles des autres albums. « Shields » était bien un « grower » et au fil des écoutes il s’impose comme une bonne évolution de leur son mais aussi comme leur meilleur album.
En parlant de leur discographie, le groupe pioche dans les classiques de Veckatimest (« Ready, Able », le tube « Two Weeks »…) mais n’hésite pas à aller chercher des morceaux plus confidentiels comme « Shift » présente sur leur premier album qu’ils disent ne plus avoir joué en Belgique depuis 5 ans. Le jonglage entre les deux chanteurs fonctionne à merveille, tout comme les backings assurés par les deux Chris: Taylor à la basse et aux cuivres, Bear à la batterie. l’émotion est bien là et on ressort vraiment ébahi par tant de justesse et de puissance dégagé par Ed Droste. A la fois très humble et visiblement très heureux d’être là, il tient à remercier son public tous les 3 morceaux en ponctuant d’anecdotes les blancs. Un comportement contrasté par rapport à Daniel Rossen, toujours entre le timide et l’ours mal-léché.
Grizzly Bear, c’est un set de 20 morceaux, des mecs pétris de talents qui réussissent à donner du corps à une musique pouvant sembler parfois ronflante sur disque. 1h40 de concert qui transporte et qui peuvent vous laisser avec un grand sourire halluciné devant la qualité du spectacle que vous êtes en train de voir.
Dans les grands moments, « Half Gate » et « Sun Is In Your Eyes » seront jouées dans l’ordre comme à la fin de « Shields » et ces morceaux intenses qui sont les 2 pièces maîtresses de l’album finissent parfaitement l’avant-rappel. On retiendra aussi « Foreground », visible dans cette superbe version Pitchfork dans une église , toujours aussi poignante avec la pureté de la voix unique d’Ed Droste, capable de faire taire toute une salle jusqu’à la dernière note.
3 chansons en rappel et « All We Ask » est parfaite pour constater la qualité incontestable des harmonies vocales en acoustique accompagné d’une guitare et d’une caisse claire. Un instant que j’ai filmé tant bien que mal pour donner un aperçu du concert. Sachez que si vous les avez ratés, une deuxième tournée est prévue l’année prochaine avec au moins une date française en mai à l’Olympia. On croise les doigts pour que le Grand Mix arrive à les choper…
Setlist :
Speak in Rounds
Adelma
Sleeping Ute
Cheerleader
Lullabye
Yet Again
Shift
A Simple Answer
Gun-Shy
Ready, Able
I Live With You
Foreground
While You Wait For The Others
What’s Wrong
Two Weeks
Half Gate
Sun In Your Eyes
Knife
On A Neck, On A Spit
All We Ask
