Il aura fallu le temps mais ce mardi 23 Mars, les Foals sont à Lille. Nan je dis ça parce que pendant un moment, j’ai cru que le groupe n’allait pas faire complet ! Sachant que le groupe est un peu omniprésent dans les médias web/radio/TV, ç’aurait été un peu la teuhon en chti mineur (humour). Mais au final ce ne sera pas le cas et on ne s’en plaindra pas, les groupes anglais ayant la toujours très bonne idée d’honorer la capitale des flandres, la moindre des choses est de leur rendre la pareille.
Comme d’hab’, j’arrive alors que la première partie est entamée, ambiance tamisée, électro ambiante (à priori) un peu présomptueuse en guise d’accueil… Et pourtant, quand on se pose et qu’on prend le temps de se laisser accaparer par la zic qui tourne, on s’aperçoit que ça rend plutôt bien. Et si on était complètement distraits au début, on finit par s’y intéresser. Ce n’est pas pour rien si Jagwar Ma sont en fait les petits protégés des Foals ! Groupe australien électro, c’est une véritable découverte, d’autant plus que le groupe est ultra attendu outre-manche où le single « machin » a marqué les esprits. On comprend pourquoi avec The Throw, titre qui m’a suivi jusqu’au lendemain avec une simple écoute.
Quant aux Foals, ils vont se faire désirer, 20-25 minutes de retard, avouons qu’à Lille, on n’a pas trop l’habitude mais cela est bien vite oublié une fois le groupe sur scène. Histoire de se mettre dans le bain, le groupe aborde la date de ce soir avec le prélude issu de « Holy Fire« , un titre tout instru qui groove un peu et fait une belle transition à Jagwar Ma. Lightshow discret, l’entame se fait tranquille avant un « Balloons« , issu de l’album « Antidotes« , il est tout ce que j’aime chez les Foals avec ses guitares sautillantes, le chant syncopé de Yannis qui est, ce soir, caché derrière sa mèche et la tête dans sa gratte, un titre prolongé d' »Olympic Airways » du même album qui rappelle à quel point cet album était une pure bombe. Le groupe d’Oxford semble décidé à entamer ce set sur des titres qui ont fait leur preuve et poursuivre avec le single que même RTL2 a intégré dans sa programmation, « My Number » qui ne manque pas d’entretenir la belle énergie d’un public Lillois apparemment en forme.
Avouons que jusque-là, la communication du groupe n’en est pas moins limitée, hormis le « it’s good to be back » de Yannis, le groupe semble assez refermé sur lui. Comprendre hyper pro et tout accaparé à réaliser une reptation sans accro. Il faut dire que quand tu claques le lightshow de Jean Michel Jarre, ça met la pression.
À partir de « Bad Habit » (que je trouve tout juste gentillet et issu du dernier album en date) et malgré tout l’amour que j’ai pour des titres tels que « Blue Blood« , « Late Night » et « Spasnish Sahara » (trois perles si vous voulez mon avis), j’avoue que j’ai ressenti un ventre mou dans cette performance. « Milk & Black Spiders » et sa conclusion plus enlevée n’empêche pas cela, pas plus que « Providence » et « Electric Bloom« , titres qui n’explosent jamais vraiment de par leur mid-tempo permanent.
Il aura fallu dépasser ce stade pour voir un Yannis plus communicatif, slammant même dans le public avec « Red Socks Pugie » sonnant le retour du groupe aux watts. Mais j’avoue que ce ressenti est peut-être dû à une balance un peu en dedans niveau vocal. Placé à gauche de la scène, j’avoue que je trouvais la voix de Yannis trop faible, je me plains rarement de problèmes sonores à l’Aéro mais j’avouer que pour ce soir, j’émets une petite réserve sur cet aspect du concert.
Mais c’est déjà l’heure du rappel avec le titre « Moon« , voyant un Yannis en solo à la gratte, ambiance intimiste, seul sur scène, lumières feutrées, un titre tout en délicatesse qui ne fera que contraster avec le feu d’artifice qui suivra grâce à « Inhaler« , le frontman en profitant pour slammer directement dans le public avec sa gratte et sur l’incontournable « Two Steps Twice » qui va agiter une dernière fois le public de l’Aéro. Il faut dire que le groupe va se donner, si tout ce petit monde aura été appliqué sur scène, Yannis va en profiter pour s’éclipser de la scène, c’est d’ailleurs bien la première fois de ma vie que je me rends à un concert et que personne ne semble savoir où est passé le frontman. Après être descendu dans le public, Philipakkis, semble avoir disparu mais en fait, le coquin a fait le tour de la salle avec sa gratte ! Surprise donc quand je finis par m’apercevoir qu’il est à 2 mètres de moi en train de jouer de la gratte.
Avouons que le groupe nous régale sur cette fin de set et on en vient à regretter qu’il n’ait pas plus misé sur un registre tout en patate avec des titres aussi efficaces. Mais il faut s’y faire, les Foals ont biens deux visages depuis Total Live Forever que le titre « Spasnish Sahara » avait clairement validé. Le tout se terminera néanmoins dans une bonne ambiance communicative qui verra les Jagwar Ma rejoindre la bande d’Oxford sur scène pour un dernier pas de danse délirant.
Je tiens à remercier ma chère Virginie, le label Warner qui assure toujours (et tout particulièrement Romain pour son aide) ainsi que les acteurs locaux de cette date, à savoir l’Aéronef et À Gauche de la Lune.
Setlist
Prelude
Balloons
Olympic Airways
My Number
Bad Habit
Blue Blood
Milk & Black Spiders
Late Night
Providence
Spanish Sahara
Red Socks Pugie
Electric Bloom
Encore:
Moon
Inhaler
Two Steps, Twice
