Death From Above 1979 ✖︎ Le Badaboum ✖︎ Paris

vm5
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En marge de leur interview à venir sur le site, nous étions bien sûr là pour voir le retour de DFA 1979 à Paris après un The Physical World très réussi. Dans la nouvelle salle du Badaboum, à la jauge très réduite, c’était l’occasion pour juger de la qualité des lieux.

Quasiment aucune pause pour Greys, et tant mieux. Proche du Nirvana époque Sub Pop dans le son et le dégueuli garage, on a quand même envie de leur beugler à notre tour que 1990, c’était quand même il y a un quart de siècle et qu’il faudrait peut-être passer à autre chose. Ça n’enlève rien à la qualité des musiciens ou à certaines compos mais ce type de chanteur est tout de même à proscrire. Pas un mauvais moment certes mais on était bien content que ça se termine.

Après une longue installation fortement chargée en country, Death From Above 1979 signe son entrée pour son premier concert parisien en salle en 12 ans d’existence. Pour un baptême en règle ils commencent par le morceau qui signait leurs débuts, « Turn It Out« . Dès l’arrivée des premières notes caractéristiques, la moitié de la fosse prend 4 rangs d’avance et c’est parti pour la fournaise. Un moshpit compact et formant quasiment un tiers de la foule s’agite et saute dans tous les sens en cercle. Ce premier morceau résume bien ce qu’est un concert de DFA, une certaine idée d’un bordel organisé qui fonctionne à l’énergie. La batterie carrée frappée sèchement, le chant adolescent et le mur de basse de Jesse font un vacarme impressionnant. Hélas, on remarquera que l’efficacité de leur roadie à tout faire laisse à désirer. Il est rare de voir un chanteur se pencher vers son micro, quitte à le manger en l’absence de bras nécessaire pour le redresser. Ce pauvre Sébastien, à plusieurs reprises en galère aura du attendre de longues minutes avant de voir ses différents coups du sorts réglés.

Pour autant, les deux larrons ne se débinent pas et arguent les Parisiens en prétextant qu’ils n’entendent pas le public. La ferveur est pourtant bien là avec des cris, des expressions béates, des applaudissements continus et nourris et quelques slams à intervalles réguliers. Entre deux morceaux, le groupe s’autorise quelques vannes bien senties comme ce merveilleux « This song is called New York City Cops » balancé à la fin d’un dialogue sans queue, ni tête de nos comparses.

Malgré leurs appréhension exprimées en interview au vu de cette nouvelle tournée européenne, ils sont très à l’aise. De mémoire, nous n’avons jamais vu un duo foutre autant de bordel, jouez aussi vite et aussi fort. Les acouphènes violemment répertoriés aux retrouvailles avec la civilisation peuvent d’ailleurs en attester. En moins d’une heure et demie, ils balayent leur disco avec facilité sans oublier leurs tubes bien entendu. Les tuerie « Going Steady« , « Romantic Rights« , l’apocalyptique « The Physical World » tout comme le single « Trainwreck 1979 » feront partie des grands moments d’un concert excellent. La seule amélioration vient sûrement d’un light-show pauvre et sombre qui peinaient à mettre en valeur nos 2 MCS de la soirée.

On en était certains en album mais leur live est du même tonneau : DFA 1979 n’a pas lâché les armes et n’est pas revenu pour le fric. En tout cas, pas que. Avec une concurrence bien armée, les reformés sont là pour défendre leur réputation. On les attend de pied ferme en festival l’été prochain.

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