And You Will Know Us By The Trail Of Dead ✖︎ A l’étranger

Gros programme pour Visual qui au détour d’une escapade berlinoise va assister à 3 concerts le même soir dans le cadre de la date des Trail of Dead dans la capitale teutons !

C’est la première date européenne de Midnight Masses et elle motive à voir la suite. Pour schématiser, c’est une sorte de Bloc Party couillu avec deux batteurs et des morceaux faciles à apprécier qui laissent de la place pour des digressions musclées. On apprécie la puissance vocale et un set définitivement trop court. Aidés par Jason Reece, l’un des chanteurs / guitariste / batteur de Trail of Dead ici derrière les fûts, ils seront de retour dans la soirée en feat du groupe principal. « Preacher’s Son« , clippé ci-dessous, ne rend pas forcément compte du set mais donne un premier aperçu.

Your Favorite Enemies

A peine le temps d’attraper une pinte que le second groupe est déjà en place, la rigueur allemande a du bon. Les guitares sonnent du NIN, le chanteur a un bonnet aux couleurs de la Jamaïque et le duo gratte/basse semble sorti de Guitar Hero avec un look entre Kirk Hammet et Serj Tankian. Un mélange des genres qui se traduit par une musique proche de ce qu’on pouvait entendre au début des années 2000 entre néo métal et rock alternatif. La différence se fait dans l’interprétation complètement fofolle à base de solos portés en étendard, d’incursion improbable dans la foule quitte à poser la jambe sur le fauteuil d’un handicapé présent dans la fosse.

On leur doit l’anecdote de la soirée : le show se termine tranquillement lorsque le chanteur décide de faire de la place dans la fosse pour y balancer une cymbale.Puis une autre, puis un tom, pour y installer la batterie tout entière ! Le roadie en chef en charge du matos se tient les cheveux et essaie de limiter les dégâts alors que les slams et accolades s’enchaînent. Un des moments les plus dingues qu’on a pu constater cette année, à mettre au crédit d’une bande de gentils tarés n’ayant rien à apprendre pour foutre le bordel sur une scène. A voir sur notre Instagram si ce n’est pas déjà le cas. La dose de sympathie est au max et le groupe a su développer une relation étroite avec l’Allemagne où le public les accompagne à bras ouvert et d’autres dates étaient d’ailleurs prévues à Cologne, Hamburg ou Hannovre.

Après 2 premières parties totalement différentes mais tout aussi réussies, il ne restait plus que la tête d’affiche pour que la fête soit totale.

L’installation est vite pliée, la foule est maintenant compacte loin des rangs espacés du début de soirée. Trail of Dead se pointe sur « Ode To Isis » et l’ambiance est déjà relancée. Ils balancent rapidement et d’affilée 4 morceaux issus de IX. Une aubaine puisque ce dernier tourne en boucle dans mes oreilles. Pourtant, le chanteur avoue un rhume récalcitrant l’empêchant de pouvoir tenir la note comme il l’entend. Pas de problème, chez Trail of Dead on est interchangeables !

Batteur, bassiste, guitariste et chanteur ne sont que des vues de l’esprit pour eux qui switchent tous les deux morceaux. Une facilité bluffante qui peut être a aussi permis à Conrad Keely de se mettre dans le bain puisque ses problèmes de voix cesseront aussi vite qu’ils ne sont venus. Hormis la puissance et la cadence à laquelle les morceaux s’enchaînent, ce qui frappe c’est surement l’ambiance. Un public chaud boubou qui porte, slamme, hurle et rit chaleureusement à chaque vanne et anecdote. La tracklist est généreuse en piochant sur Madonna et Worlds Apart où les gros morceaux de bravoure ne se comptent pas.

Si « Awestruck » calme faussement les esprits, c’est l’agression sonique avec le duo « Catatonic » et « Homage » où le groupe active le mode bourrin. Le son crache fort, peut-être même trop puisque mon oreille droite s’est remis difficilement des déflagrations. Derrière les instrus, ça bûche sans se poser de questions avec générosité. Une belle bande de potes juste là pour envoyer. La soirée prend des airs de fête au village avec les membres des 2 groupes précédents qui viendront pour un solo, un slam ou même un coup de percu. Le charisme tarantinien de Keely faisant le reste officiant comme le chef d’orchestre non-attitré de ce joyeux bordel.

C’était fun, fort et fou.