Mini Mansions ✖︎ Olympia ✖︎ Paris

Après un premier passage zappé à la Maroquinerie en décembre, Mini Mansions était devant nous à L’Olympia en première partie de Royal Blood. Histoire entre autres de nous présenter The Great Pretenders, prévu pour sortir le 23 Mars. Les lettres lumineuses blanches sur jaunes l’annoncent en grand sur la droite de la scène, le trio marque son territoire. Dès l’arrivée des Angelinos, on sent les connaisseurs devant des applaudissements bien trop nourris. Michael Schuman est en terrain connu suite à un dantesque passage de QOTSA en mai 2011 et une certaine partie du public semble avoir reconnu sa mèche. Tout de blanc vêtu, debout derrière les fûts, c’est lui qui endosse le costume de maître de cérémonie et présente sa troupe. La reprise des Sparks « Sherlock Holmes » entame le bal. Choix périlleux au vu de son éloignement avec le répertoire de la tête d’affiche de la tête soirée. Pour autant, le chant à deux voix entre Tyler Parkford et l’homme en blanc se marient bien. Plus en retrait à la basse/guitare malgré un costard à fleurs inratable, le très grand Zach Dawes joue près des lettres sans trop se montrer mais envoie ses notes sans se faire prier.

Les Mini Mansions jongleront entre leur premier album et le petit nouveau qu’on a pris le temps de découvrir depuis plus d’un mois maintenant. Plus dansant, très changeant, le second album décontenance mais réussit pour autant son pari d’évoquer des sujets difficiles avec légèreté. Les singles traversent le live avec aisance, dont l’excellente « Death is a Girl« . « Vertigo » attire les curiosités depuis quelques semaines par son featuring d’Alex Turner. Schuman assure l’intérim avec classe en singeant un peu son pote Arctic Monkeys sans perdre la face. Preuve encore que les MM gèrent leur set avec une facilité assez impressionnante. Quitte à nous sortir la cover d' »Heart of Glass » en fin de parcours pour faire redescendre la pression. Toujours entre aigu, grave et jamais loin de la dissonance, Mini Mansions m’a donné envie d’en voir plus, plus longtemps et m’a rassuré sur les capacités des nouveaux morceaux à s’exciter. Les meilleurs moment de The Great Pretenders montrent déjà le bout de leurs dents avec notamment « Honey I’m Home » et ces percussions agitées. On attend donc la confirmation de cette fameuse date parisienne en tête d’affiche pour faire une croix dans le calendrier car ces 9 morceaux nous ont sacrément ouvert l’appétit et appelés à bien plus… Des harmonies justes et une prestation classe et rodée à surveiller donc.

L’interview des Mini Mansions arrive bientôt sur Visual, accompagnée de la chronique du nouvel album.

Suite à cette ouverture en fanfare, je dois avouer que je n’étais clairement pas venu pour Royal Blood. Déjà vu à Rock en Seine l’été dernier et peu séduit sur album par leurs compositions statiques, monolithiques, pour ne pas dire robotiques, je reste bien sûr de les voir débarquer en terrain conquis dans une telle salle. Acclamés par des « Royal Fucking Blood » sans même avoir joué la moindre note, les voici arrivés après un certain temps de préparation malgré le nombre restreint d’instrus à sonoriser. Il était d’ailleurs assez drôle de se rappeler qu’à notre arrivée à L’Olympia à 16h le duo était déjà en train de zoner dans l’arrière-salle à jouer du piano dans un couloir entre 2 loges. Les voici maintenant arrivant tranquillou bière à la main et hip-hop en fond sonore.

Si la bête à deux têtes est rigide dans sa structure, on ne peut pas dire qu’elle manque d’efficacité. Mike Kerr assure le peu de communication au micro et Ben Thatcher se contente de taper encore et toujours sans effectuer la moindre expression. Tellement statique qu’on s’apprêterait presque à l’entendre dire « Hodor » si jamais il devait par mégarde ouvrir la bouche. Pour autant, il n’y a pas à chier et il faut reconnaître que le son sorti par ces 2-là reste assez monstrueux. L’Olympia est dingue et on pense d’ailleurs que la salle n’avait pas connu pareille fête depuis la date des QOTSA en mai 2011 pour la ressortie du premier album. Des pogos à n’en plus finir, du slam et des acclamations nourries pour les 13 morceaux du set. Entre les titres, les petits breaks et riffs sont les bienvenus pour tromper les temps morts et ajoutent de la diversité à un set sûrement identique d’une soirée à l’autre.

Des pauses de messie de Thatcher parqué en figure de proue au premier rang de la fosse, on préfèrera retenir les meilleurs titres comme « Ten Tonne Skeleton« , « Little Monster » ou « Out of the Black« , finish du concert sans rappel. Pas besoin d’en dire plus pour un duo qui ne fête pas encore ses 3 ans, qui a droit à son deuxième report sur Visual et dont on est déjà sûr qu’il sera de tous les festivals cet été. On ne sait pas combien de temps ça va durer mais pour être honnête, on s’en fout.

Notre report du concert de Royal Blood au Grand Mix en novembre 2014.