Soulfly ✖︎ Vigean (le) ✖︎ Eysines

Presque 10 ans après un concert de Sepultura supportant AC/DC en juillet 1996, Max Cavalera décide de remettre les pieds à Bordeaux. Et c’est cette absence qui a très certainement motivé les Bordelais en masse, obligeant l’organisation a déplacé le concert, initialement prévu à la Rock School Barbey, dans la salle un peu plus volumineuse du Vigean d’Eysines.

Le souhait de Max de visiter la ville a permis à Marc Rizzo, de venir présenter son album solo lors d’un showcase au Virgin Megastore de Bordeaux. Occasion à ne pas manquer, vu que ce showcase est la seule date européenne prévue durant la tournée de Soulfly. Un peu avant l’heure prévue, Marc Rizzo grimpe seul sur le bout de scène montée spécialement pour lui devant le rayon DVD musical du Virgin – la jeune lycéenne qui voulait à tout prix son DVD d’Eminem doit encore en vouloir à notre cher Marc -. Accompagné par les pistes son de son album, Marc en exécutera live une bonne moitié. Le premier constat est qu’un Virgin, c’est juste fait pour vendre de la musique, pas pour en écouter. Le son sera exécrable et je ne suis pas sur que les personnes n’ayant jamais écouté l’album aient tout compris à ce qu’il se passait. Malgré ce son et un public très lointain et timide, Marc Rizzo s’est fait terriblement plaisir et a enchaîné sans démériter des titres tels que « Isosceles« , « Kilocycle Interval« , « Introspection of an Introvert« , « S.P.Q.R.« … Après 25 bonnes minutes, Marc a pris en main sa guitare double manche – l’un électrique, l’autre électroacoustique -, et alors que l’on s’attendait à entendre « Collosal Myopia » qui marie à merveille les sons électriques aux sons acoustiques, il nous a joué 2 morceaux assez fades, et seulement sur ses cordes en Nylon. On peut supposer que c’est l’arrivée de Max Cavalera dans le Virgin qui lui a fait stopper son set plus tôt que prévu, 90% du public ayant tourné la tête vers l’arrivée de ce mythique spectateur. Max n’aura donc fait le déplacement au Virgin que pour voir 30secondes d’arpèges grand maximum. Il repartira dans la minute, presque en courant, en sautant dans son van mal garé devant le Virgin.

2 heures plus tard, et quelques 20 kilomètres plus loin, Max et sa bande s’apprêtent à monter sur scène. La pause apéro/bouffe/apéro nous aura empêchés de profiter du set de Defdump. Defdump, groupe qui officie dans un hardcore criard aura eu la chance d’être la première partie de Soulfly sur les 6 dates françaises, Skindred ayant du annulé leur participation.

C’est dans un Vigean plein à craquer et plongé dans le noir, avec un public s’arrachant les cordes vocales de bonheur sur les premières notes de « Babylon » que je rentre. Ayant un souvenir assez mauvais de la seule et unique prestation du groupe que j’ai pu voir jusque là (Fury Fest 2004), c’est très attentif que je vis les premières minutes de ce concert.

Premier constat, le son est énorme. Les travaux effectués dans la salle ont fait leur effet, et on a du mal à croire que c’est dans cette même salle que Slipknot en 2000 et Machine Head en 2001 nous ont saccagés les tympans. Chaque membre est donc parfaitement audible, et c’est dans des conditions auditives idéales que va se dérouler la totalité de leur prestation. Les titres vont s’enchaîner pendant presque 20 minutes sans la moindre seconde de répits ; « Prophecy« , « Seek N’ Strike« , « No Hope No Fear« , « Living Sacrifice« , et la première reprise de Sepultura, « Roots Bloody Roots » se suivront sans aucun temps mort. La fosse n’est pour autant pas fatiguée, et n’aura pas cesser de jouer au kangourou – ou au ventilateur pour les plus chevelus – pendant ce très long enchaînement. Malgré ce début de setlist assassin auquel vient vite se greffer le medley « Jumpdafuckup/Bring it« , on aura vite fait de remarquer que Max n’est pas au mieux de sa forme et qu’il parait assez fatigué. C’est donc la tête tournée vers le bondissant Marc Rizzo que je vais passer une très grosse partie de ma soirée. Surtout quand on le voit s’approprier les chansons à grands coups de jams, comme « Bring it » ou encore la fin de « Mars » où il envoûtera la salle avec sa guitare à double manche, qui cette fois-ci, sera pleinement utilisée. La partie rythmique n’est pas en reste, et Joe Nunez qui m’avait laissé un très mauvais souvenir de sa prestation quasi-catastrophique lors du Fury 2004, se rattrape ce soir de fort belle manière en redonnant force et groove à tous les titres (je ne parle qu’en comparaison du Fury Fest, n’ayant jamais pu voir le groupe avec Roy Mayorga aux baguettes).

Les titres s’enchaînent, que ce soit les titres les plus rentre-dedans du dernier-né de Soulfly ou les reprises de Sepultura ou de Nailbomb. Jusqu’à l’arrivée de « Tribe« , où malheureusement, Max ne nous sortira pas son berimbau, mais se contentera d’envoyer un sample de l’instrument en guise d’intro. Dommage… L’arrivée de percussions sur scène permettra de vite oublier ce manque, et Max fera même monter un fan sur scène pour jammer sur le même tome que lui. Sans doute perturber par la foule, il n’arrivera pas à placer un seul coup sur les temps, mais ce jam restera un bon moment pour tous malgré tout.

S’en suit un enchaînement de covers assez rare pour être souligné, puisque c’est sur un court extrait de « Fuel » de Metallica et « Symthom of the Universe » de Black Sabbath que le groupe introduit le char d’assaut qu’est « Frontlines« . Cela fait plus d’une heure que le concert a commencé, mais avec de pareils enchaînements, la fosse est toujours à fond et ne prend pas une seconde pour se reposer. Joe Nunez derrière ses fûts profitera d’une des nombreuses sorties de scène de Max pour chauffer encore un peu plus la fosse en la séparant en deux et en comparant quel coté est le plus bruyant. Ce qui lui permet de garder toute la hargne du pit sur les 4 derniers morceaux, et c’est sur un « Eye for an Eye au jam final interminable que le groupe quittera la scène.

Au final, Soulfly aura donc parfaitement rempli son contrat : me faire oublier ma déception du Fury Fest, palier les 10 ans d’absence de Max dans la région bordelaise, et rendre fous et pleins de courbatures les quelques 1200 personnes qui se sont tassé à bloc ce soir. Prochain rendez-vous fin mai en première partie de Korn, et fin juin au Hellfest !

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Setlist :
1. Babylon
2. Prophecy
3. Seek N’ Strike
4. No Hope No Fear
5. Living Sacrifice
6. Roots Bloody Roots (Sepultura Cover)
7. Jumpdafuckup / Bring it
8. Fire / Mars
9. Refuse-Resist (Sepultura Cover)
10. Execution Style
11. Wasting Away (Nailbomb Cover)
12. Arise Again
13. Carved Inside
14. Tribe
15. Drums Jam
16. Fuel (Metallica Cover) / Symthom of the Universe (Black Sabbath Cover)
17. Frontlines
18. Back to the Primitive
19. I and I
20. The Song Remains Insane
21. Eye for an Eye