Really Addictive Sound ✖︎ Nouveau Casino ✖︎ Paris

vm5
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Un titre lancé sur une page myspace coloré, un premier clip loufoque, un style funky et détendu, un album en téléchargement libre, une entrée remarquée dans le collectif Coriace, un premier concert gratuit dans un Nouveau Casino réservé par leurs soins… Le plan de marketing viral de Really Addictive Sound avance à grand pas. A l’aube de cette première réelle rencontre entre les sudistes et leur public, les attentes sont grandes et les mines plutôt confiantes, tant la musique de Really Addictive Sound semble avoir convaincue en si peu de temps.
Avant de se produire sur scène, les azuréens ont invité Tiyan, des potes à eux, pour faire leur première partie. Ils sont trois: deux guitaristes dont un au chant, et un aux machines. Tiyan alterne les titres rock fades avec une boite à rythme en guise de percussion, et les chansons estampillées « nouvelle scène » à la Da Silva ou Renan Luce. C’est peu de dire que je m’en suis largement désintéressé, et que je n’ai écouté le concert que d’un oreille distraite, tout en discutant avec georgesabitbol et son pote Coincoin, un enfoiré de marseillais fan de Oneyed Jack et chargé de filmer la performance de Really Addictive Sound ce soir-là. Le concert de Tiyan se termine enfin, pour céder la place à l’habituel ballet des roadies.

A peine le temps de commander une bière à prix d’or que Mr Fou, personnage sombre et âme damnée de Really Addictive Sound, nous menace d’une voix caverneuse par l’intermédiaire d’une vidéo apparaissant à l’arrière de la scène. Les musiciens arrivent sur une scène colorée et estivale, à l’image de leur tenue ce soir. Surprise, ils ne sont pas 4 mais 5, un guitariste supplémentaire s’ajoutant au compte. Après les salutations d’usage, les sudistes embrayent avec leur tube Mama was a rollin stone dans un son approximatif: la batterie parait lointaine, la basse peine à se faire entendre, et le chanteur semble avoir du mal à rentrer dans le concert. Le groupe enchaîne avec We will change the world, joué de manière plus agressive. Le frontman engrène le public, qui commence à réagir favorablement à la musique proposée. Les buveurs de whisky sont invités à apprécier la chanson suivante, Jack (Daniels, indeed). La musique est cool, mais les problèmes techniques commencent à franchement gâcher le plaisir, à l’image des enceintes qui saturent dès que le chanteur forcent sa voix. SUV et son intro en forme de trip avec l’accent russe réveillent un public jusqu’ici assez mou. Le chanteur est plus à l’aise qu’au début du concert, et ça se ressent. On passera sur le long break où les musiciens tentent de meubler tout en réparant leur matériel. Le groupe joue finalement la balade Everybody loves me, qui en live fait vraiment penser au fameux Drive d’Incubus – impression confortée par les dreads du chanteur, semblables à celles de Brandon Boyd à ses débuts. Le tempo lent casse un peu le rythme du concert, et le chanteur en profite pour placer un petit couplet en français histoire de se moquer de la douceur du morceau.

Suite à un nouveau problème technique, les gratteux et le batteur y vont de leur très sympathique impro funk pendant que le bassiste répare son instrument. Really Addictive Sound ne veut pas s’avouer vaincu par tous ces problèmes, et balancent un Slot machine gun revanchard. L’intro, qui pourrait faire groover un cul de jatte, rappelle les FFF des grands jours. L’ambiance s’électrise, le public est enthousiaste, à deux doigt de se lâcher totalement. L »étincelle viendra de In de Reet, où tout le monde se mettra spontanément à jumper en rythme. Le break punk du morceau provoquera le premier pogo de la soirée, at last ! – le batteur terminant le titre par un impressionnant solo de batterie. Ca y est, le concert a réellement commencé. Les titres les plus rythmés s’enchaînent: Daddy is a star, la délirante Bishop (où Mr Fou fait une nouvelle apparition, en chair et en os cette fois) ou Females qui, fort musclée ce soir, aura fait secouer des cheveux ce soir. Arrive le dernier morceau. Après un intro épique à la Guns and Roses (moche, donc), Screaming rabbit fait littéralement exploser le public grâce à son énergie hardcore. La fosse saute dans tous les sens dans un bon pogo bien bordélique, tant pis pour le circle pit.

Cela aurait pu constituer une fin de concert en beauté, mais le public est encore chaud, et les provencaux le savent bien; ils ne se font donc pas prier pour un petit rappel. Ils entreprirent tout de même de faire slammer un des bananiers du décor dans toute la salle, avant de rejouer In de reet et SUV (Bah ouais, ils n’ont pas encore beaucoup de titres, ils ont tout joué ce soir).

Malgré le rythme en dents de scie pendant les 20 premières minutes, les Really Addictive Sound nous ont gratifié d’une prestation encourageante pour un premier concert ce soir. Leur énergie notamment déployée par leur charismatique bassiste a eu raison des incidents techniques qui ont émaillé leur show. Gageons qu’ils soient plus chanceux sur leurs prochaines dates, afin que la réussite soit totale.

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