Pendulum ✖︎ Elysée Montmartre ✖︎ Paris

vm5
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Deux fois. Je suis monté deux fois à Paris avant ce concert. Une fois pour rendre visite à Mickey, et une autre fois dans le cadre d’un voyage scolaire. Excitant, quoi. Autant dire que cette expédition à Paname pour voir Pendulum à l’Élysée-Monmartre, je pouvais l’intituler « Un vauclusien dans la ville ». Bref.

Dimanche 09 novembre. 18H30, ou un truc comme ça. Après avoir bu trois pintes dans un bar à putes en compagnie du camarade [team]Hilikkus[/team] (qui ne viendra pas au concert, saloperie de punk) et de mon hôte, ex-vauclusien, qu’on appellera ‘le Manouche‘ (Kremlin-Bicêtre rocks), je m’avance, le pas alerte, en direction de la salle. Devant le temple, une queue longue (et vigoureuse) ; on grille tout ce beau monde (teufeurs, rockeurs, hypounets, individus lambda…) pour aller chopper les invitations. Une bonne heure plus tard, South Central monte sur les planches. South Central, c’est quoi ? Une duo de minots en configuration capuche-mèche-slim, l’un est DJ, l’autre est inutile. Non, ne me dites pas que triturer une ou deux notes de synthé sur un dj-set, c’est nécessaire. Surtout quand le « cerveau » du duo semble expliquer à ce « meuble », en plein set, comment rallumer l’instrument, visiblement défectueux. Je m’en délecte encore. Niveau son, zéro découverte, tous les trucs electro-rock hypes du moment (Crystal Castles, Digitalism, MGMT, Hot Chip, Bloc Party, SebastiAn, Justice, Does It Offend You, Yeah?…), rarement accouplés à des valeurs sûres (The Chemical Brothers). Les deux gus balancent un show taillé pour un public inexpérimenté et peu exigeant — je suis donc, ahem, mécontent. Tant qu’il proposera des représentations de la sorte, le duo sera cantonné à un rôle de gentil chauffeur de salle. Pas très glorieux, en somme.

L’attente pour Pendulum est longue. Avec mon manouche d’ami, on tombe d’accord sur le fait qu’une première partie jungle-drum’n’bass aurait été plus judicieuse. Mais bon, c’est un concert estampillé NME, paraît-il. Dans les enceintes, le mythique « Song For The Deaf » des Queens of the Stone Age. Pourquoi pas, ce n’est pas du tout approprié à la tête d’affiche de la soirée, mais on n’est plus à ça près.

Pendulum investit enfin la scène, à une heure non-communiquée : claviériste-chanteur-producteur-leader, guitariste, bassiste, batteur, MC, ils nous balancent un « Showdown » introductif ravageur, transformant le soi-disant dancefloor en bouillante fosse. Ça danse, ça pogote, et ça continue avec « Fasten Your Seabelt » et sa ligne de clavier aussi sophistiquée qu’une musique de fête foraine. « Another Planet » gronde dans les enceintes de l’Élysée-Monmartre, en faisait plaisir aux amoureux d’une drum’n’bass plus « trve » (haha). Quatrième morceau, et le MONSTRUEUX remix du « Voodo People » de The Prodigy retentit, le public ne s’y trompe pas et les mouvements de foule sont incessants. Ben The Verse remplit parfaitement son rôle de MC en chauffant la salle -bien remplie-, on en oublie presque les autres musiciens, beaucoup plus statiques. Le mec tente même, avec succès, de placer quelques phrases en français dans ses discours. La meilleure composition d' »In Silico« , « Midnight Runner« , est encore plus monumentale en live, avec son crescendo orgasmique et sa conclusion tout simplement irréelle. Le single « Propane Nightmares » provoque une baisse de régime avec ses cuivres et autres accents pop, et s’enchaîne avec deux titres plutôt confidentiel ; on aura même droit à quelques accords acoustiques. Généralement, c’est l’instant où l’on se rue sur le bar mais, tarif parisien oblige, on se retient. Heureusement que The Verse maintient éveillé les gars comme moi dans ces moments-là. Neuvième titre des australiens, et première vraie apparition des grosses basses avec « Different« . Il était temps. D’un autre côté, entre les multiples interventions au chant de Rob Swire (le vrai leader) et l’accentuation du côté organique de sa musique, je peux désormais l’affirmer, Pendulum, c’est du rock. Et encore plus en concert. Bref. L’excellente « Blood Sugar » achève déjà pas mal de monde, Kodish (le batteur Mr. Propre) inclus. Mais pas Super-MC, qui réussit haut la main l’épreuve du slam. Un athlète, ce mec. « The Other Side« , que j’apprécie peu, fait office de pause méritée pour mon organisme, avant que je jette mes dernières forces sur « Slam » et l’hymne « Granite« . Un grand moment. Les australiens quittent la scène, et comme prévu, ils reviennent — c’est vraiment vilain, ce principe de « rappel ». Ils exécutent la délicieuse « Hold Your Color« , remercient chaleureusement la foule, et s’en vont, vraiment.

Pendulum en live ? C’est sportif. Mieux vaut avoir une bonne condition physique pour tenir la distance. Une grosse performance énergique, constituée d’une majorité de morceaux de qualités, balayant de l’esprit les quelques titres fades de la set-list. Seulement voilà, Pendulum, c’est du rock. N’en parlez plus comme un groupe de drum’n’bass — ce à quoi un puriste vous répondra « Pendulum, c’est le Linkin Park de la d’n’b« . Se rendre à l’un de leur concerts dans l’optique d’assister à un show drum’n’bass poussera forcément à la déception. Ça tombe bien, je voulais juste « une grosse performance énergique« , et ce tournant rock me plait assez. Pour la drum’n’bass, j’irai voir ailleurs, pas de problème.

Pendulum : setlist

Showdown
Fasten Your Seltbelt
Another Planet
Voodoo People (The Prodigy remixé)
Midnight Runner
Propane Nightmares
Girl In The Fire
Mutiny
Different
Blood Sugar
The Other Side
Slam
Granite
______________

Hold Your Colour

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