Interview ☭ 25 Ta Life

Alors que Papi et Mami s’en allaient joyeusement au Lido matter des seins se trémousser sur du french-cancan, evanspro. et Babbleshit rencontre Rick Ta Life, chanteur de 25 Ta Life, qui profitait surement de leur concert à La Loco pour se rincer l’oeil. Du coup on parle Lido Boys Dancers et aussi Bluebell Girls mais principalement musique. Paris c’est magique comme ils disent.

Une petite présentation du groupe histoire de débuter ?
Ok, alors nous sommes les 25 Ta Life, un groupe hardcore venu de New York. On a commencé en 1992, joué nos premiers concerts en 1993. Ensuite, on a sorti plusieurs disques et en 1997, « Strenght Through Unity ». « . »Friendship Loyalty Commitment » en 1999. On a aussi sorti pas mal de splits et de compil’, et on a aussi sorti « Best Of Friends – Enemies ». Et là, on va sortir un tout nouvel album, « The Different Show I’ll Ever Make ». Ca devrait arriver en janvier 2005.

Il va y avoir une évolution dans cet album ?
« The Different Show I’ll Ever Make » devrait être plus… mélodique au niveau de la gratt’. Ce sera une sorte de gros breakdance qui rencontre du hardcore oldschool. On a complètement mélangé tout ça. Ce sera très différent. Tu vois, avec des sonorités familières, mais ce sera définivement un skeud nouveau… Quand les gens vont l’entendre, ils seront surpris. Je pense qu’ils vont vraiment aimer cet album.

Tu peux nous en dire plus sur la génération hardcore old school ? Quelles étaient tes influences ?
On a grandi avec Agnostic Front, Minor Threat, 7 Seconds, Killing Time, Shelter… Tout le son de New York définitivement oldschool. Ce sont vraiment nos plus grandes influences. Et sans oublier Slayer et Kreator que j’adore, qui sont plus mélos, dans ce genre là quoi…

L’évolution de la communité hardcore s’est faite comment à New York ?
Y a eu plusieurs périodes. Il y a eu une première vague, et ensuite sont arrivés ceux qu’on connaît, Agnostic Front, Warzone, Like Under Dog, Underwaves. Nous, on fait probablement partie de la 3ème vague: on fait partie de ceux de la génération de Madball, District 9 ou VOD.

Et tu te considères comme étant un groupe majeur de cette 3ème vague ?
Naaaan… Même si on fait ça depuis 12 ans, je pense qu’on est encore comme un nouveau groupe. Les groupes oldschools seront toujours les groupes oldschools. Même si les ados disent « Hey, mais vous êtes oldschool! ». On a commencé au début des années 90, et ouais, dans un sens, on est âgé parce que ça fait 10 ans. Mais les groupes plus âgés seront toujours Killing Time, Underdog et Agnostic… Ceux d’avant nous quoi. Là, la nouvelle génération, ce doit être celle de la cinquième vague. Mais nous, on est de ceux qui ont ramené le hardcore au débuts des années 90. Alors les ados se souviendront toujours de 25 Ta Life comme étant un groupe plus ou moins majeur. Tu sais, on a pas mal tourné en Europe, Au Japon, sur la côté Ouest. Quand les autres groupes splittaient après avoir sorti seulement un disque, nous on a continué de tourner. On est venu en France, on a rencontré pleins de gens, on a continué de faire de la promo…

… Et ouais, à ce propos, il vient d’où ce nom « 25 Ta Life » ? Ca sonne quand même vachement jargon français tout ça…
« 252 Life » (NDR: « Twenty Five Two Life »), c’est un truc de flics pour signaler un crime violent, comme un meurtre. Pour nous, pour la scène hardcore, c’est dédié au fait de rester vrai. De rester fidèle. Et Freddy Madball (NDR: bien évidemment de Madball), nous a proposé ce nom et nous a dit : « Hey, mais 252 Life, c’est un nom dur… ». Alors je lui ai répondu « T-A ». Voilà, le TA, c’est mon truc.

… Et vous avez aussi choisi un label français.
Le fait d’avoir été pote avec les gars de Age Of Venus Records pendant un long moment… Le jour on a décidé de partir en tournée et d’enregistrer un nouveau disque… on est resté chez eux. On a toujours voulu rester sur ce petit label. Ca va nous aider à promouvoir la scène hardcore. Je ne considère par 25 Ta Life comme étant un grand groupe. On fait juste du hardcore, les gens savent qui on est, nous reconnaissent parfois. Mais on évite de d’être des rockstars, nous sommes en fait anti-rockstars. On est juste des types dans un groupe, qui fait son truc. On adore la musique, et c’est tout. On ne se dit pas « Putain, on est pas dans ce gros label ». On s’en fout, on fait ça comme ça parce qu’on adore la musique. On veut juste continuer à ce niveau-là, ça nous va très bien. Pas besoin d’être plus gros. Tu vois, là où on est, c’est NOTRE scène, c’est nous ! Si on grossit, on aura l’impression d’être faux et je serais en train de faire quelque chose que je n’aime pas.

… Vous n’êtes donc pas comme ces groupes qui le font seulement pour ses fans et pas vraiment pour eux-même.
Absolument ! Je le fais parce que j’aime ça, et ça me va !

Tu connais des groupes français ?
Ouais, y a ceux avec qui ont a joué ce soir qui sont géniaux (NDR : Jetsex assurait la première partie). Y a aussi Kickback un style de fou furieux.

25 Ta Life est venu il y a deux ans au Fury Fest. Cette année, il y avait Slipknot en tête d’affiche…
Je ne suis pas vraiment fan de ce qu’ils font mais c’est sûr qu’ils font de la bonne musique. Mais ce n’est pas mon style… mais j’aime bien le côté agressif, c’est même génial…

Et les gens ont commencé à jeter des bouteilles d’eau et à les insulter sur scène…
Ouais, mais il doit sûrement y avoir une raison. Je ne pense pas qu’ils auraient fait ça sans raison.

Aujourd’hui, on est le 11 septembre 2004…
Exact, c’est pourquoi on a joué une chanson ce soir à ce propos.

Et le 11 septembre, ça a beaucoup changé ta vie ?
Je pense que ça a changé la vie de tout le monde. Ca nous a un peu ouvert les yeux, à nous les Americains, qui croyions qu’il n’y avait aucun problème. Tout le monde était heureux. Et d’un coup, ça a changé leur vision. Mais attention, je ne dis pas que c’est un acte bénéfique. C’est un peu le côté à apprécier de la chose. Une sorte d’appel au réveil. En ce moment, c’est une période dingue pour le monde. Les Etats-Unis se sentent puissantes, disent aux autres pays quoi faire alors qu’ils devraient plutôt s’occuper de leur propres problèmes ! Surtout qu’ils donnent d’abord les armes… C’est complètement dingue. Mais il ne faut pas croire, aux USA, nous commençons à devenir anti-Bush, nous n’aimons pas notre Président. il s’est fait énormement d’ennemi.

Ouais, mais j’ai vu aux infos qu’il était en train de grimper dans les sondages…
Vraiment ? C’est un dur à croire…

Maintenant, c’est une tradition chez Visual : pose toi une question toi même ! Moi pendant ce temps, je vais me boire un café.
Ok, alors on a notre nouvel album. « Qu’y aura-t-il dedans ? ». Il y aura cette nouvelle chanson qu’on a joué ce soir, appelée « Believe In Me ». Ca aborde pleins de thèmes différents, avec des paroles elles-aussi différentes, comme dans tout l’album. Une différente façon de penser, avec plus de problèmes de relations abordés. Cette chanson, elle est à propos d’un de mes amis qui a arrêté d’être straight edge. Il a commencé à se droguer et à boire, il a oublié qui il était, de s’amuser. Et cette chanson, c’est justement sur le fait d’avoir droit à une seconde chance. Et il y aura aussi pleins de nouveaux trucs intéressants, des thèmes encore jamais abordés..

Des pensées plus positives ?

Absolument !