Interview ☭ Guerilla Poubelle

En ce début d’année 2008, Les Guerilla Poubelle tournent pas mal aux quatre coins de la France afin d’étrenner leur dernier album en date, « Punk=Existentialisme« . Je retrouve Till (chant/guitare), Koj (basse) et Alex (batterie) au local où ils répètent, dans le XIIIe arrondissement. Ils ont consenti à faire une pause afin de répondre à quelques questions.

L’album est sorti depuis quelques temps, vous avez déjà fait une trentaine de dates depuis. Quels sont les retours que vous avez reçus sur cet album ?
Till : Oui, ça le fait. J’ai été étonné de voir autant de gens déjà chanter les paroles du nouvel album. Internet, ça a du bon pour ça !

Pourquoi ? Vous n’avez pas vendus beaucoup d’albums ?

Till : Si, si, ça marche pas mal, je ne sais plus trop combien… vu l’état du « marché », c’est plutôt bien. Et puis y’a pas mal de gamins qui connaissent déjà les paroles, c’est cool.
Alex : Moi j’aimais pas trop le premier album, y’avait beaucoup trop de boîte à rythmes (rires). J’ai tendance à préférer le deuxième album.
Till : Tu dis ça parce que tu as joué dessus, contrairement à l’autre !
Alex : Mais bon, y’avait de bonnes chansons dans le premier, je ne sais pas si dans le deuxième y’en a d’aussi bonnes.

Quelque chose m’a frappé sur cet album par rapport au premier, c’est l’absence d’intros assez longues alors que c’était monnaie courante sur « Il faut repeindre le monde en noir ». Là c’est chanson en 2 minutes chrono, on y va pleine balle…
Alex : Très bonne remarque !
Koj : Sur cet album, on est content de nos chansons et on s’est moins dit qu’on allait faire de bonnes intros…
Till : Et puis je pense qu’on a juste eu envie de faire comme ça, on s’est pas posés de questions. Les chansons avaient pas besoin d’intros… j’ai pas l’impression que ça manque.
Koj : Sur le premier on s’est plus dit qu’il fallait faire des intros…
Till : On s’est un peu enroulés sur le premier.

Y’a quelques passages reggae sur cet album…
Koj : Oui, vite fait hein…
Till : Y’avait déjà un passage dub dans « La mort douce« .
Alex : J’ai pas mal écouté du Peter Tosh. Ça m’a toujours parlé, le reggae.
Till : Oui, d’ailleurs plus Alex et moi que Koj…
Koj : Je préfère le reggae blanc. Peter Tosh et Bob Marley, ce n’est pas mon truc… Les Clash, ouais. J’ai appris à aimer les Clash un peu avant qu’on compose l’album. Et puis on a toujours « jammé », tu vois (rires), on faisait des passages reggae pour déconner, et là ça passait bien, du coup on l’a gardé.

Ça me fait penser au dernier Burning Heads

Till : C’est un peu du reggae à la Burning Heads qu’on fait… du reggae blanc…
Koj : Du reggae de rockeur plutôt, parce que bon, Pierpoljak… (rires)

Un titre qui m’a étonné, c’est le titre « Un éléphant dans une porcherie » qui sonne emo-punk, à la Get Up Kids. Je m’attendais plus à un brûlot à la Propagandhi.
Till : C’est à cause du titre de la chanson ? (Oui…)
Koj : Elle est peut-être un peu trop hargneuse pour du Get Up Kids, mais c’est vrai qu’elle est assez mid-tempo.
Till : Et puis il y a Oliv qui chante.

Olivier des Dead Pop Club

Koj : Oui, du coup ça rapproche des Get Up Kids
Till : C’est une vieille chanson, dont on a enfin réussi à faire quelque chose. Un truc hyper vieux qui date d’avant le premier album. On doit avoir la première version de cette chanson sur une démo…
Koj : Avec des passages ska !
Till : Y’avait des parties ska/reggae dedans…
Koj : Dégueulasses…

Comment vous avez convaincu Olivier de chanter en français ?
Koj : Avec un flingue sur la tempe…
Till : On a pris sa fille en otage (rires)… Non, on lui a fait écouter la bande et l’idée lui plaisait bien. Mais au moment d’enregistrer il n’était pas du tout à l’aise ! Il n’arrêtait pas de ricaner bêtement, de nervosité…
Koj : Il est arrivé en plein après-midi, il n’avait jamais entendu la chanson…
Till : C’est la premièe fois de sa vie qu’il chantait en français.
Koj : Il avait mis dans une chanson de Dead Pop Club qu’il ne chanterait jamais en français.
Till : Comme quoi il ne faut jamais dire jamais !

En fait, vous avez corrompu ce pauvre Olivier…

Till : Et ouais !
Koj : Du coup tous les autres membres de Dead Pop Club se foutent de sa gueule. (rires)

Et c’est pour ça qu’ils ont annulé leur concert avec Vulgaires Machins et Flying Donuts ?

Till : Non, c’est pour ça. Olivier a eu des problèmes de cordes vocales… mais c’est peut-être à cause de la chanson qu’on lui a fait chanter. On l’a fait hurler à la fin…
Koj : Depuis y’a une allergie qui s’est développée parce qu’il a chanté en français et pas assez en anglais.

Il y a aussi une collaboration avec le chanteur de Justin(e). Comment ça s’est passé ?
Koj : En fait, il était plusieurs fois de passage à Paris cet été, quand on enregistrait l’album. Nous, on avait ce morceau mais Till n’était pas très content des paroles…
Till : On lui a dit « viens au studio, si ça te dit tu chantes sur un morceau ». Quand il est venu, le morceau n’était pas prêt, on n’en était pas encore aux voix, il devait revenir la semaine d’après. Je lui ai demandé s’il pouvait bricoler un texte parce que je galérais un peu avec les paroles de cette chanson, et il est revenu avec un texte super long, y’avait du chant du début à la fin de la chanson, super rapide, comme dans le premier couplet. Du coup, on a un peu coupé dedans. (rires)

C’est une chanson un peu concept en fait…

Koj : Ouais, c’est une chanson bricolée au niveau du chant.
Till : On a fait 3 prises différentes chacun, et puis on a coupé, on a mis que certains bouts, on a enlevé des parties, on en a remis d’autres, on en a déplacés, on a enlevé un break… et au final, il est super bien !
Koj : C’est la préférée de pas mal de gens d’ailleurs.
Alex : Elle sonne vachement bien.
Till : C’est un peu du Justin(e) en mieux, déjà que Justin(e) c’est mieux que nous… Ils ont commencé à la répéter et ils l’ont joué une fois sur scène.

Vous allez jouer « Dans la diagonale » avec eux ?

Till : Je sais pas on verra… je pense pas qu’on soit capables de la jouer avec 2 guitares.
Koj : En guitare/chant ça me parait difficile. Till n’est pas un très bon chanteur.
Alex : Á mon avis on va avoir du mal, même en featuring avec les Justin(e).
Till : On essaiera un jour aux balances.

Y aussi 2 anciens titres sur l’album, « Génération » et « Etre une femme« . Pourquoi réenregistrer ces titres ?
Till : Parce qu’ils étaient cools.
Koj : Pour faire des sous. Du pognon ! (rires) En fait ils étaient sur la démo, on avait essayé de les mettre sur le premier album, mais ça n’avait pas réussi, donc on a réessayé sur le deuxième album.
Till : On les a joués avec Alex, et on les a trouvés hyper bien, surtout « Génération« , alors que ce n’était pas une des mieux.
Koj : Très mauvaise.
Till : On lui a mis un sacré coup de fouet dans la gueule.
Alex : Moi je la trouvais vachement bien, du coup j’étais content de la rejouer.
Till : C’est une des rares anciennes chansons qu’on a jouée avec Alex au début. Il est arrivé il y a un an, on a commencé cash avec lui à composer les nouveaux morceaux, sans avoir jamais fait de concert avec lui.
Alex : Ça fait un an pile poil aujourd’hui.
Till : Ah ouais ?
Alex : C’est fou hein ? Pour en revenir aux anciens titres, ce sont de vieilles chansons, mais elles sont quand même cools, et elles ne sont pas sur le premier album
Koj : En version démo, le son n’était pas terrible, elles n’étaient pas très bien jouées. (rires)
Till : Pas très bien chantées. (rires)
Koj : Avec de bonnes fausses notes comme on les aime… donc pourquoi pas les remettre ?

Par contre « Mon rat s’appelle Judas » est passé à la trappe.

Till : On ne la joue même pas sur scène en ce moment. On a essayé, mais en fait elle est chiante.
Alex : Elle est trop old school. Y’avait une espèce de passage hip-hop au milieu…
Till : Je crois que si on essayait de la jouer ce serait, hum, amusant. Tu pourrais venir en repèt’ enregistrer une version rappée !

Avec le dictaphone ça pourrait donne quelque chose d’assez moche… Alex, tu es le 3e batteur en date de Guerilla Poubelle. C’est également le 3e CD du groupe… C’est une tradition de changer de batteur quand vous faites un nouveau CD ?
Koj : Hé on a sorti plus de CD que ça !
Till : Toi tu comptes les 2 albums et le split avec Coquettish (ndr : Meeeeeerde, j’ai un peu chié pour le coup…)
Koj : Ta théorie elle ne marche pas, vu qu’on a sorti plus de 3 CDs !
Alex : Bah on s’en fout, on parle du nombre de batteurs là ! (rires)

Bon, théorie erronée, mais vous avez quand même souvent changé de batteur…

Till : Souvent… je ne dirais pas ça. Tous les 100 concerts environ…
Alex : Parce que les batteurs sont volages.
Koj : Question temps, c’est souvent mais question concert, ce n’est pas si souvent que ça. 100 concerts avec la même personne, ce n’est pas rien.
Till : C’est plutôt normal de changer de membre dans un groupe… En tout cas on est bien avec Alex. J’espère qu’il est bien avec nous !
Alex : Ouais, je suis content, ça le fait. Surtout que c’est moi qui suis allé vers eux, je savais qu’ils avaient besoin de quelqu’un.
Koj : C’est toi qui draguais.
Alex : C’est moi qui ai invité à la danse.

L’album « Punk=Existentialisme » est accompagné d’un livret très complet avec plusieurs passages d’explication sur votre démarche et des commentaires pour chaque chanson. Vous avez senti un besoin de vous justifier ?
Till : C’est pas tellement pour se justifier, c’est plus pour approfondir les thèmes abordés, de façon plus libre. Dans une chanson, tu as un certain nombre de pieds à respecter, des rimes, il faut que les sonorités soient cools… c’est assez restreint pour s’exprimer.
Koj : Les vrais groupes et les vrais paroliers, ils arrivent à se faire comprendre sans explications.
Till : Oui, mais eux ils font de la poésie, nous on en fait pas. En tout cas, c’est pour détailler et approfondir certains trucs. C’est pas parce qu’on pense que les gens ne comprennent pas nos textes.
Alex : Y’a toujours plusieurs manières d’interpréter un texte, c’est toujours intéressant de savoir ce que la personne qui l’a écrit a voulu dire.
Koj : Personnellement j’aime bien avoir des explications, pour avoir le point de vue de la personne. Après tu peux l’interpréter différemment.
Till : C’est pas fermé, ça ne s’arrête pas que à ce qu’on explique.
Koj : On nous a reprochés de ne pas laisser assez de liberté à l’interprétation.
Alex : Quel reproche…
Koj : On peut nous reprocher d’être paternalistes et d’expliquer aux gens qu’ils sont bêtes… Ce n’est pas toujours facile de bien se faire comprendre et de bien s’exprimer, on en a des exemples dans la vie de tous les jours. Alors pourquoi pas expliquer le fond de notre pensée clairement ?
Alex : Plein de fois dans les interviews, il y a des mecs qui nous posent des questions, soit ils ont pas du tout compris, soit ils interprètent d’une autre manière. Rajouter des explications, ça n’empêche pas les interprétations personnelles.
Till : Ce sont plus des explications sur la démarche du groupe à travers les textes que des explications de textes. Ce ne sont pas des explications d’ailleurs, ce sont plus des commentaires, comme tu avais dit dans ta question.
Alex : C’est plus « Nous on l’a fait cette chanson cette optique-là, après faites en ce que vous en voulez ».
Till : Et puis personne n’est obligé de lire le livret. En plus j’articule mieux sur cet album, donc tu peux comprendre plus facilement !

J’ai assisté à 2 de vos concerts de vos concerts parisiens, et j’ai pas mal été agacé du comportement de vos jeunes fans hystériques. Est-ce que ce genre de comportement vous gêne ?
Koj : Ça me gênerait si on pensait ce qu’on dit dans les chansons, mais qu’on ne le disait pas.
Alex : C’est chaud à comprendre ce que tu racontes…
Till : Nous, on est pas là pour imposer une façon de vivre la musique, d’aimer les disques ou de vivre les concerts, tant que ça ne devient pas trop n’importe quoi. Après nous on passe beaucoup de concerts à chercher le public, donc c’est normal d’avoir des réactions ambigües dans un sens comme dans l’autre. C’est vrai que les concerts en région parisienne c’est beaucoup plus « gamin ».
Alex : En tout cas ils me font bien marrer, je rigole beaucoup pendant les concerts. Quand je vois des gamins qui ont à peine 12 ans et qui pogotent comme des malades, ça me fait délirer !
Koj : Au moins ils se bougent.
Till : Y’a des salles pleines alors que tout le monde se plaint qu’il n’y a personne aux concerts, il y a de l’énergie, tout le monde chante, tout le monde bouge, ils s’intéressent aux premières parties… il y a beaucoup d’avantages là-dedans. Bon, après, c’est souvent superficiel, mais ce n’est pas grave.
Koj : Comme nous on essaye de passer un message, bah les mecs s’ils veulent écouter ce qu’on a à dire, et bien ils le peuvent, parce qu’on dit ce qu’on dit. (ndr : Les 2 autres le regardent, perplexes) Tain, je passe pour Jean-Claude Vandamme là…
Alex : Ce public-là ne va pas qu’aux concerts de Guerilla, ils vont voir pleins d’autres trucs.
Koj : J’ai l’impression qu’à Paris, on n’est plus vus comme un groupe local, mais comme un groupe français.
Till : À Paris, il y a des transports en commun, et les gamins peuvent venir aux concerts, alors que quand on fait une date au fin fond de la Bretagne, les gamins ne peuvent pas venir. Et les gamins, eux, ils s’en foutent de la démarche du groupe.
Alex : Ce qui les intéresse, c’est la musique.
Koj & Till : Quelle jolie phrase…
Alex : Après il y a un phénomène de mode, le rock, c’est à la mode. Et puis les gens viennent ensemble. Quand il y a 10 de tes potes qui vont à un concert de Guerilla Poubelle, tu vas avec eux.

Du coup, ça ne vous démotive pas de jouer devant un public qui n’est pas réceptif à ce que vous faites…

Alex : Faut voir le problème dans l’autre sens. Quand tu fais autant de dates que nous, mais que tu n’as jamais personne, tu te poses d’autres questions, parce que c’est quand même beaucoup d’énergie perdue.
Till : De l’énergie, on en donne mais on en reçoit beaucoup, tu sens que ce n’est pas dans le vide et que tu t’éclates avec les gens tous les soirs, c’est cool. Après il y a des mauvais cotés. Quand tu vois des gamines qui viennent te toucher la jambe avec les larmes aux yeux, ça donne envie de se flinguer. Ce n’est pas tous les jours facile à gérer, c’est pas grave à coté du reste. On ne renie pas du tout notre public, même si on lui crache dessus pendant les concerts.
Koj : On nous a souvent dit qu’on aimait pas notre public, mais bon…
Till : On n’aime pas grand-chose de toute manière (sourire).

Koj, tu as un autre groupe, qui s’appelle Warsaw Was Raw. C’est beaucoup plus extrême que du Guerilla Poubelle, ça me fait penser un peu à du Converge
Koj : C’est plus proche de la scène de San Diego, comme le label 31G (ndr : http://www.threeoneg.com)
Till : Je trouve que ça ressemble beaucoup à Daughters.
Koj : Sinon comme influences, c’est aussi The Locust, ou Coliseum. Till écoute lui aussi ce genre de musique, mais il a d’autres choses à faire qu’un groupe qui ressemble à ça.
Till : C’est surtout que je n’ai pas le niveau…

C’est vrai que c’est vachement technique…

Koj : En repèt’, comme les 2 autres sont super forts, je leur décris à la voix ce que je voudrais qu’on fasse, mais c’est tellement chaud qu’il faut d’abord qu’ils m’apprennent à jouer ce que leur dis de faire ! Mais j’adore ce qu’on fait avec ce groupe.

Parle moi un peu de vos prestations scéniques.

Koj : Pour l’instant les concerts de Warsaw Was Raw sont assez inégaux, parce que ce sont des morceaux très techniques, très rapides, très intenses. Ça dure 30 secondes, et si tu te plantes un petit peu, le temps de te reprendre, le morceau est déjà fini.
Till : En même temps, vous ne jouez pas depuis très longtemps. C’est déjà super impressionnant, pour un groupe qui a fait 10 concerts.
Koj : En fait, je m’amuse plus avec Guerilla Poubelle sur scène, et je m’amuse plus à composer pour Warsaw Was Raw. On a un album qui va bientôt sortir, mais on a des problèmes d’ordres techniques, et puis on est un peu tous des glandus dans le groupe, donc on ne peut pas trop avancer… En fait, l’audio est prêt, mais le visuel est bloqué dans un ordi qui ne veut plus démarrer (rires). Le CD sera distribué par Guerilla Asso, et sans doute Rejuvenation. On va essayer de le sortir sur d’autres labels, parce que Guerilla Asso ne touche pas forcément les gens intéressés pas ce style de musique.

Alex, as-tu toi aussi des projets en dehors de Guerilla Poubelle ?

Alex : Non, je n’ai pas d’autres groupes. J’aimerais me mettre à enregistrer des groupes, mais bon ça prend du temps, et avec le taf à coté, ce n’est pas possible.

Revenons à Guerilla Poubelle. En ce moment, en répétition, vous bossez les titres du deuxième album pour la scène, ou vous composez déjà pour le prochain album ?
Till : En fait, c’est notre seule répétition depuis octobre, et c’est la seule qu’on va faire avant plusieurs mois. On n’a pas vraiment le temps de répéter, du coup on s’amuse plus qu’autre chose. On met au point des trucs un peu bancals, parce qu’à force de jouer 30 concerts sans répéter, il y a des choses qui se détériorent. Et puis on en profite pour bosser des titres qu’on ne jouait pas sur les dernières dates, afin de les jouer sur les prochaines, histoire de varier un peu.

Merci à Koj, Till et Alex d’avoir bien voulu répondre à mes questions. Merci également à Anne de Crash Disques.