Atari Teenage Riot lance ses NFT et vous demande de quitter Spotify

Les réseaux d’Atari Teenage Riot étaient de nouveau actifs depuis décembre dernier. On sait maintenant pourquoi.

Leurs nouvelles bio plaçaient le mot « crypto artists » et l’explication la plus simple est pourtant le bonne : Atari Teenage Riot se lance dans les NFT.

Les NFT qu’est-ce que c’est ?

Alors il y a beaucoup de gens plus compétents que nous pour expliquer la chose sur l’internet mondial. On dira juste que le sujet est turbo-chaud et que la violence de la guerre des anti et des pour n’a d’égal que la dubitativité de l’immense majorité qui n’y bite rien.

Pas les premiers

D’un certain point de vue, les NFT peuvent être considérés comme ce que le capitalisme fait de pire : l’idée qu’on peut vendre absolument tout, même le plus immatériel, pour spéculer sur des trucs auparavant gratuits, le tout au mépris de l’environnement.

Et pourtant, on trouve des artistes qu’on pourrait considérer comme assez opposés à tout ça, qui créent leurs propres NFT : Serj Tankian, The Bronx, Cypress Hill… On pourrait aussi parler d’Ozzy Osbourne, mais là personne serait vraiment surpris.

La justification repose souvent sur deux sujets :

  • L’environnement : « Oui mais nous on fonctionne avec une blockchain turbo-eco-responsable qui plante un arbre à chaque clic alors on est gentils quand même. »
  • Le capitalisme : « Oui bien on touche un pourcentage à chaque revente de chaque NFT alors ça va nous faire une source de revenu parce qu’aujourd’hui financièrement c’est plus possible autrement. »

Pourquoi Atari Teenage Riot ?

Atari Teenage Riot c’est de l’ultra-violence anti à peu près tout et clairement, leurs fans s’attendaient à tout sauf à les voir faire la promo de la prochaine étape du capitalisme.

Antisystème

La première idée est quasiment rhétorique mais oui, quand tu es anti-état et antisystème, tu peux légitimement apprécier l’idée de décentralisation. Bon, mettons de côté que l’idée aurait aussi pas mal plu à Ayn Rand et avançons…

Musique du cyberesace

La seconde c’est qu’Atari Teenage Riot cultive depuis un moment une image d’anarchistes de l’internet moderne : des combattants virtuels qui jettent des pavés en pixels.

La description d’une de leurs premières œuvres est assez explicite :

« L’album « Reset » est sorti en 2014.

Cet album a reçu un bel accueil dans les cercles de hackers parce qu’il appelait à l’abolition du Web2 centralisé et à la création d’un nouveau web décentralisé.

La version platinum inédite de cet album sortira bientôt sous forme de NFT. »

Pour manger

La troisième est toute simple et a déjà été évoquée plus haut. Aujourd’hui les artistes n’arrivent plus à vivre de leur musique et pour ATR, les NFT c’est le futur. Ils demandent donc à leurs fans de leur acheter plein de jetons et de se désabonner de Spotify : « Ne soyez pas un serf digital », rien que ça.

Pour développer

Pour développer, le groupe répond aux questions des fans sur Facebook et on dirait bien qu’ils sont plus qu’à fond :

« Commence à convertir ton argent en crypto. Puis achète la version NFT quand elle sortira. Quitte le système bancaire dès que possible. Ce truc est rapidement en train de s’écrouler. La musique et l’art sont un bon moyen de s’y mettre sans risque (parce que tu aurais acheté ces choses de toute façon). »

« Tu peux revendre ce que tu as acheté. Comme un vinyle rare. Beaucoup des vinyles des années 90 ont pris dix fois leur prix ces dernières années. Les fans ont le pouvoir maintenant. C’est énorme. »

« Les NFT musicaux peuvent être joués sur tous les appareils qui supportent ce type de fichier. Les artistes peuvent fournir ce qu’ils veulent (ce qui est impossible sur les plateformes de streaming).

Souvent les gens ne comprennent pas la différence qu’il y a entre WAV et MP3. C’est énorme !!!!

En particulier concernant notre musique qui utilise une large gamme de fréquences (et distorsion).

Les artistes peuvent paramétrer leurs NFT comme tu le décris… il y a une beaucoup de liberté.

Le point important c’est que les artistes et les fans ne sont plus les produits des réseaux sociaux.

Nos datas ne peuvent plus être revendues et utilisées pour la publicité (c’est pour ça que le web2 panique). »