Goggs ✖︎ Goggs

Goggs démarre avec « Falling In », peut-être le morceau le plus agressif joué sur l’un des 357 projets impliquant Ty Segall. Ce n’est pas seulement pour la mise en bouche. De très loin, c’est le disque le plus violent auquel il a pu être associé. Lui, il ne touchera pas le micro mais mettra la main sur tous les instruments. Un objectif semble avoir été posé par le trio : foncer tout droit et tout péter. Les guitares crachent, la batterie est percutée, les lignes de basses sont lourdes à mettre à l’épreuve votre sphincter, rien n’est en sourdine. Le chant hurlé de son pote Chris Shaw n’est pas non plus innocent dans l’assaut porté par Goggs : une voix quasi-éraillé proche de ce qu’on peut entendre aussi bien chez Black Flag ou METZ.

Bien fort et bien au fond 

Comme les 40 secondes de gras qui l’introduise, Goggs martyrise vos tympans en moins d’une demie-heure de punk asséné sans faux pas. Avec 3 titres sous les 2 minutes, plus c’est court, mieux c’est. Parmi les furies, « Shotgun Shooter » et son démarrage pied au plancher avec une guitare disto estampillée Ty Segall donnera bien mal au cou. Dans le rayon guitares, les cordes de « She Got Harder » sonnent comme certaines entendues sur le tout aussi bordélique Emotional Mugger. Au milieu de ce merdier, « Final Notice » est la seule place à l’expérimentation où la saturation passe par les synthés et des percussions tribales. La sortie est punk avec « Glendale Junkyard » qui nous fout dehors à coups de tessons de bouteilles sur la gueule et avec un beau larsen de 20 secondes en guise de finish.

Emotional Mugger était trop bourrin pour toi ? Oublie donc Goggs ! Un disque bestial et primitif, renouvelant l’attrait que vous pouvez avoir pour les prods de Ty par l’intégration d’un nouveau chanteur tout en gardant un univers familier. Tout ça pour deux disques de qualité en moins de 6 mois avec ici un trio bien vénère décidé à frapper là où ça fait du bien.