Flat Worms ✖︎ Witness Marks

Encore sous la houlette de Ty Segall, les Flat Worms nous reviennent avec Witness Marks. Est-ce que ce son de guitare si gras et ses morceaux galopants seront encore de la partie ? Mettons fin au suspense, oui !

Ce trio s’est toujours démarqué par un son reconnaissable dès les premières secondes : les cordes de guitare de Will Ivy. Un instrument qu’il utilise depuis ses 16 ans et qu’il n’a jamais quitté. D’autres tentatives ne l’ont pas convaincu et c’est tant mieux puisque c’est cette chaleur si particulière que l’on vient retrouver.

Comme nous l’a démontré ‘Time Warp in Exile‘, le groupe n’est pas là pour ralentir la cadence. Sous ses airs de surf rock californien ayant essayé de rider le bitume avec un matériel inapproprié, ce premier single pose les bases d’un retour encore plus grinçant et propice au bourdonnement. Flat Worms, c’est un mélange de légèreté et de lourdeur. Antarctica l’était déjà en 2020, et on retrouve ce charme caractéristique qu’on leur prête depuis leur début. Pas du genre à traîner avec une demie heure au compteur dans sa totalité, le trio continue de creuser le sillon d’un rock fonceur et fun, quitte à passer sous la minute trente par titre si le morceau le réclame. A cela s’ajoute des refrains ponctués de moments faciles à reprendre en choeurs, ce qui en fait sûrement le disque le plus immédiat et celui à tendre aux nouveaux venus.

Ce sont les deux derniers titres qui nous attirent le plus. A savoir une ouverture vers les prémices de la suite de leur carrière.  Une once de noirceur supplémentaire comme la cinématographique ‘See You At The Show‘ qui s’étire et casse la série de morceaux sous les trois minutes. Ou ce morceau titre, ses cordes tordues et son chant toujours conquérant qui posent les bases d’un avenir prometteur et plus varié. Au bout de trois albums, ces variations sont nécessaires et à la réécoute des disques précédents, il nous manque sur Witness Marks ce qui faisait le sel des Flat Worms. A force de foncer tout droit sur les trois quarts de sa tracklist, on a du mal à discerner ce qui donnera à ce disque le caractère addictif, le fameux goût de « reviens-y » qu’avait les précédents. L’ensemble est assez irréprochable et cela n’empêche pas la production de Ty Segall d’être impeccable mais on se dit encore qu’en 2023, leur premier effort reste la meilleure démonstration de leur potentiel.

 

Pour en savoir plus sur le groupe, vous pouvez lire notre interview réalisée pour le dernier disque ainsi que notre podcast Circa 2010 qui leur est dédié. Flat Worms sera en tournée pour les dates ci-dessous :

  • Le 17 Octobre à Dunkerque, Les 4 Ecluses
  • Le 18 Octobre à Paris, Point Ephémère
  • Le 19 Octobre à St Malo, La Nouvelle Vague
  • Le 20 Octobre à La Roche s/ Yon, Quai M
  • Le 21 Octobre à Orléans, L’Astrolab
NOTE FINALE
Les Flat Worms sonnent le cap du troisième album avec un son de guitare toujours aussi tranchant et l'ajout de refrains aux choeurs faciles à reprendre. Pour les habitués, une pointe de lassitude pourra pointer le bout de son nez. Heureusement, la fin du disque annonce des nouveautés bienvenues pour la suite.
3.5