Imagine : t’es Dave Navarro, gratteux dark dans Jane’s Addiction, et on te demande de remplacer John Frusciante chez les Red Hot Chili Peppers. Spoiler : c’était une idée pourrie.
Dans une interview avec Guitar World, Navarro revient sur son passage chez les Chili entre 1992 et 1998. Un seul album au compteur, One Hot Minute, et un malaise général.
J’étais un goth kid dans un groupe de funk.
Voilà, c’est dit. Navarro l’admet sans détour : la magie de Frusciante, il l’avait pas. Ni le même style, ni la même vibe. Résultat : une sensation de jouer dans un cover band… avec le vrai groupe.
Si tu devais résumer le malaise, c’est ça. On essayait, on voulait que ça marche, mais on venait pas du même endroit musical.
Les fans hardcore ont pas loupé l’occasion de lui tomber dessus. Navarro se souvient du backlash, genre « tu remplaces John, on t’aime pas ».
J’ai toujours trouvé ça bizarre qu’on m’en veuille à moi. Si vous m’aimez pas ici, blamez-les. Je me suis pas imposé, ils m’ont demandé. J’ai juste dit oui.
L’accueil tiède d’One Hot Minute a plombé tout le monde, mais Navarro a encaissé l’essentiel des critiques. Paradoxe : pour lui, c’était le disque le plus vendu sur lequel il avait joué. Victoire personnelle, échec collectif.
En 1998, exit Navarro. Frusciante revient, et les Chili enchaînent les cartons : Californication, By The Way, Stadium Arcadium. Le reste appartient à l’histoire.
Petit twist sympathique : en 2020, Navarro et Frusciante se retrouvent sur scène pour un memorial show en honneur d’Andrew Burkle. Au menu : Mountain Song de Jane’s Addiction. Preuve que le temps guérit (presque) tout.
Côté Jane’s Addiction, c’est mort. Après que Perry Farrell ait collé un pain à Navarro sur scène à Boston en 2024, le groupe a tiré sa révérence. Navarro l’a confirmé : « Y’a aucune chance qu’on rejoue ensemble. »
Morale de l’histoire : parfois, remplacer un génie, c’est mission impossible. Même quand t’es Dave Navarro.

