dEUS ✖︎ How To Replace It

On ne présente plus dEUS, les Rois du rock belge, tellement leur aura et leur influence a marqué……

Quoi, quoi ? Les 2 du fond là bas ont séché les cours de Rock indé depuis 30 ans, bon et ben on recommence alors, tant pis pour les autres !

 

Donc dEUS, groupe originaire d’Anvers formé autour de Tom Barman, Klaas Janzoons et Stef Kamil Carlens (qui ira plus tard former les géniaux Zita Swoon) est vite devenu durant les années 90 le porte drapeau du Rock Belge, aussi bien influencé par la Pop anglaise que le Rock expérimantal américain ou le Jazz. Deux premiers albums complètement géniaux et fous, un troisième (The Ideal Crash) en chef d’oeuvre absolu et puis à partir des années 2000, des sorties plus ou moins régulières et beaucoup plus sages en forme de « Rock à Papa » mais toujours de qualité et avec cette variété de style qui paraît tellement facile pour eux.

 

Le principal problème d’un groupe comme dEUS est assez simple, Tom & co se sont faits connaître avec un Rock Arty , sont des gens intelligents et cela s’entend dans leur musique. Dès lors il est facile de leur tomber dessus en mode « Procès d’intention ». Eh oui, un peu à l’instar de Noir Désir chez nous, le groupe a été une influence tellement majeure que toute la scène Belge a sonné un peu dEUS à un moment et le groupe ne peut plus vraiment créer la surprise.

 

Et j’ai bien failli céder à la facilité…la faute à deux premiers extraits parmi les plus faibles de l’album : la très classique Must Have Been New et le funk blanc 80’s de 1989 que Balthazar gère bien mieux. Mais comme à son habitude, le groupe nous balade un peu dans tous les sens et chaque écoute de l’album lui fait gagner en cohérence.

How to Replace It (le titre) ouvre l’album sur un rythme martial et une première belle surprise, ben oui on les connaît nos belges, ça va monter en puissance et exploser sur la fin se dit-on…mais non !

 

L’introduction est parfaite et les beaux moments vont s’enchainer. Que ce soit le rock lancinant de Man of The House, l’électro chill Dream is a giver où le phrasé typique de Tom Barman fait des merveilles ou encore la très pop Pirates, le groupe aura de la matière à défendre sur scène et c’est bien là l’une des motivations du retour du groupe, comme le confiait Tom à La Voix du Nord : « On en avait marre de la setlist, qu’on a jouée longtemps. On voulait de nouveaux morceaux. »

 

La deuxième moitié de l’album viendra un peu plus étayer ce constat que les Belges restent insaisissables : Simple Pleasures venant faire le trait d’union avec l’un des side projects de Tom Barman :  Magnus avec CJ Bolland aux synthés ici aussi en plus de la très recommandable Sylvie Kreusch (ex Warhaus).

 

 

Après la très belle ballade piano Love Breaks downdEUS nous réserve une dernière petite surprise avec le retour d’un titre en français intitulé Le Blues Polaire. Et si le titre toujours aussi Gainsbourien n’a pas l’impact du Quatre Mains qui ouvrait Following Sea, on y retrouve avec plaisir Lies Lorquet,  bassiste de Mintzkov et habituée des collaborations avec Tom (et aussi présente au chant sur 1989 ) pour une belle conclusion.

 

Alors que penser de ce disque finalement ? Même dans leur première période, on peut dire qu’il y a toujours eu à boire et à manger chez dEUS (oui, on est Belgique quand même !) On retrouve donc avec plaisir un groupe qui ne semble toujours pas s’imposer de limites et prouve encore avec maestria qu’on peut faire une musique intelligente, variée, avec une sensibilité propre même si certains passages peuvent avoir tendance à paraître « trop pro ».

Alors comme le disait Pillow, un groupe franco-belge du début de 2000’s sur l’un de ses titres : « Allah dEUS ».

NOTE FINALE
Groupé.
8 albums au compteur, et si les mauvaises langues diront que l'album ne valait pas dix d'attente, dEUS reste fidèle à dEUS avec une richesse que peu de groupes peuvent se vanter de gérer de la sorte.
3.5