LEMAN & DOGSTAR ★ LA CIGALE PARIS

Dimanche 2 juin, DOGSTAR jouait à la Cigale, et affichait complet.
La raison principale sans doute : l’un des batteurs les plus célèbres au monde, Keanu Reeves. Après 20 ans de hiatus, et dans une salle combe, la présence de Keanu Reeves était-elle le seul intérêt de cette date ?

Dire que le public était venu exclusivement pour DOGSTAR serait nier l’évidence. L’intérêt premier pour beaucoup se situait sur la droite de la scène, et je mentirais en vous affirmant que ma première motivation n’était pas la même. Qui n’aurait pas envie de voir se produire l’un des rares « nice guys » de Hollywood sur une scène parisienne ?

Mais pour les nostalgiques du rock grunge des années 90, et présents aussi dans la salle, il y avait bien plus à voir et à écouter. DOGSTAR est un groupe qui résonne et est représentatif d’une époque mythique. En les écoutant, on ne peut que revoir les images ultra saturées des vidéos clips de feu MTV chaîne musicale et des séries TV de la trilogie du dimanche soir sur M6 – certains morceaux joués aurait tout à fait eu leur place dans Buffy par exemple et la fameuse scène du Bronze où ont défilé d’autres groupes de rock alternatif, pour ceux qui connaissent.

Sur la scène de la Cigale, même sensation de forte nostalgie. L’impression vivace d’être à Los Angeles, roulant de Hollywood Boulevard à Venice, en passant par Amoeba et le Troubadour pour aller écouter la dernière sensation grunge de la semaine. Les paroles comme la musique de DOGSTAR se prêtent très facilement à cette douce mélancolie. Et même si les morceaux ont un côté répétitif, les mélodies et la voix de Bret Domrose restent efficaces, de la guitare maîtrisée à un son de basse bien présent.

Petits bémols : l’interaction entre les musiciens était sans doute trop timide, et ce malgré leurs sourires – chacun jouant dans son coin comme un groupe débutant ayant du mal à occuper la scène de la Cigale. C’est dommage car ils ont l’air heureux de jouer à Paris. Les sourires entre chaque morceau le prouvent. Le groupe semble même parfois surpris de voir une salle comble et enthousiasmée par leur set.

Peut-être est-ce dû à ce hiatus de 20 ans, cette tournée étant la première depuis leur séparation ? Et a priori pas la dernière : le groupe a promis de revenir l’année prochaine avec un nouvel album.

En attendant leur retour, reste la possibilité d’écouter leur album « Somewhere Between The Power Lines and Palm Trees ».

Rendez-vous est donc pris si vous êtes restez comme moi un grand nostalgique du rock grunge 90. En espérant un album plus adulte et plus abouti dans l’écriture.

Deux mots enfin sur la première partie assurée par LEMAN, pas comme le lac, dit-il dans sa bio Instagram (bio qui donne le ton à la personnalité de ce jeune chanteur).

De mon côté, je snobe souvent dès que ça chante dans la langue de Molière. C’est donc un peu forcée que j’écoute les 2 premiers morceaux, puis viens le déclic. La voix puissante et claire mais aussi les textes percutants et engagés de LEMAN finissent par me sortir de ma torpeur et je me vois l’applaudir franchement, comme toute la salle dont beaucoup semble déjà le connaître.

Pour ceux que ça intrigue, il reviendra en novembre à la Maroquinerie. En attendant, vous pouvez toujours aussi aller écouter sa reprise de la Danse des Canards sur son compte IG. Sérieux et engagé oui, mais pas trop sérieux non plus.

SETLIST DOGSTAR :

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Vidéo du rappel dont la reprise de « The Cure – Just Like Heaven »